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Bénabar : jadis au poil, désormais à poil

lorie-nue-paris-match-1BUiEEvsCAAAF2BcA poil, tout le monde à poil
Les petits les grands
Les bons les méchants
On a largué nos caleçons
Nos fanfreluches en nylon
Nos frocs en accordéon (…)
Et nos complexes bidon (*)

Si encore il avait un disque tout juste sorti des presses à promouvoir, ou l’entame d’une tournée. Non, rien, pas encore.

Faut croire qu’à un certain niveau de notoriété il faut occuper l’espace, congédier le vide, bannir le silence. Ça doit les travailler plus que d’autres de ne plus exister, même temporairement : l’égo est en berne, on doute même de son utilité.

Alors on crée l’événement avec ce qu’on a sous la main, avec son corps. On le donne en pâture, comme un acompte, espérant le substantiel bénéfice qu’on en tirera un beau jour. C’est là où la presse, qui se contrefout en temps normal de la chanson, s’intéresse aux artistes. Mais, parle-t-on encore de chanson dans les eaux troubles du chaud bizness ? Parle-t-on encore de chanson quand, en lieu et place de vers et d’émotions, de mots sensibles d’amour ou de révoltes, on montre son cul ?

Quand Bruno Bénabar est arrivé à la chanson, nous avons applaudi à tout rompre l’entrée en scène de ce poète du quotidien, ce clown tendre des couverts et des brosses à dent, de la maison qu’on s’achète à crédit, de la senteur des épices du souk du Caire, du p’tit vélo et de ses stabilisateurs, de cette fille qu’habite chez lui… Il n’y avait pas de honte à aimer Bénabar, bien au contraire. Tout ce monde qui s’est mis à l’aimer faisait histoire commune entre nous, compagnons des petites choses, des banalités qu’on fait rimer, de ces riens qui font tout. Et c’est beaucoup.

Né dans nos programmations chanson, Bénabar a vite pris du poids et de la surface de vente, passant des petites salles aux Zéniths, jusqu’à devenir tête de gondole chez Drucker. Entre la chanson et la variété, dites-moi donc la différence…

Hors son p’tit commerce du quotidien qui s’épuise, Bénabar a-t-il encore des choses à dire ? On peut en douter. Tant qu’il joue désormais une autre carte et, au concept que Paris-Match lui tendait de se mettre à nu, il s’est foutu à poil. Comme Lorie, en mal de ventes, avant lui dans ses mêmes pages. Comme plein de stars de la chanson, les Lara Fabian, Carla Bruni, Lio et j’en passe. L’histoire retiendra simplement qu’il est le premier chanteur populaire à tomber la chemise et le slip. Nous, nous retiendrons qu’il est carrément tombé.

(*) Pierre Perret, « A poil » (1973)

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20 Réponses à Bénabar : jadis au poil, désormais à poil

  1. Kathy Mini 20 septembre 2013 à 12 h 34 min

    Oui maintenant faut montrer son cul !! pfff !

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  2. Danièle Sala 20 septembre 2013 à 12 h 43 min

    Déçue parce que je l’aimais bien aussi . Bon, il s’est mis à poil, c’est peut être pas une raison pour lui tailler un costard …Et il a l’air tellement mal à l’aise, le pauvre !

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  3. Dominique Bouillon 20 septembre 2013 à 12 h 57 min

    On peut être énervé par sa boboîsation (réelle ou fantasmée), par sa dérive people… ça reste un mec bien, profondément humain et généreux et un des piliers d’une chanson française qui n’est, malgré toute la bienveillance qu’on peut lui porter, pas dans une forme exceptionnelle ces dernières années.

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  4. Norbert Gabriel 20 septembre 2013 à 13 h 32 min

    Bon, au lieu de s’emballer sur cette idée saugrenue (qui a commencé? le journal? ) tirons en un enseignement utile et productif propre à redresser la situation de la chanson francophone, et si Nos Enchanteurs/L’Autre Chanson proposait des interviews avec des photos selon ce que disait cette chanteuse « quand je chante en français, j’ai l’impression de me foutre à poil... »
    Vous chantez mademoiselle? eh bien déshabillez vous d’abord…
    Oui, bon, c’est une idée idiote, mais c’est pas moi qui ai commencé, c’est Lady Gaga… alors hein, on salue…

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  5. Gregory Perrève 20 septembre 2013 à 15 h 03 min

    Oh, ça ne me surprend pas; Bénabar a sûrement des qualités humaines indéniables par ailleurs… Simplement, ce qu’on nomme la « nouvelle chanson française » m’a toujours paru un peu incolore et inodore, comme le disait Renaud lui-même en 1991 dans L’Autre Journal (!)… Lui n’avait pas besoin de conjurer une médiocrité artistique par des frasques médiatiques. Mais ce n’est que mon appréciation et je ne prétends pas en faire un credo absolu…

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    • Norbert Gabriel 20 septembre 2013 à 17 h 57 min

      Tout dépend de ce qu’on connait de Bénabar, les chansons médiatisées sont souvent réductrices, un type qui écrit une chanson aussi juste et sensible comme « Je suis de celles… » n’est pas un médiocre, qu’on aime ou pas…

      http://www.youtube.com/watch?v=jwcmsz3xibg

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  6. Odette Estorgues 20 septembre 2013 à 15 h 05 min

    Pas moi. Je n’ai jamais vraiment aimé Bénabar, Vincent Delerm ou Jeanne Cherhal qui furent présentés comme l’équivalent du trio mythique : Brel, Brassens, Ferré (cf Chorus). Et, puisque Bénabar chante « Je vous emmerde », j’en dis autant pour lui…

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  7. Francois Eberlé 20 septembre 2013 à 16 h 54 min

    Evidemment on ne peut comparer Cherhal, Delerm Benabar. avec les Maîtres, mais écrire « je suis de celles » ce n’est pas rien, même si après bon…, réécoutez le premier album de Jeanne Cherhal, rappelez vous sa hargne dans ses premiers concerts, et par la suite quelques bons titres quand même. Et Delerm, sa voix m’exaspérait au début mais c’est balaise. C’est vrai le sujet, c’est Benabar, d’un autre côté ce qui passe dans les médias est tellement fade. Aux Benabar and co, on leur souhaite vraiment de se déshabiller de leur maison de prod. de la bienséance médiatique et de revenir à leurs premières intentions quand ils se sont lancés. Là, ils étaient vraiment -tout nu- là, ça sonnait vrai

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  8. Christian Camerlynck 20 septembre 2013 à 17 h 08 min

    Je ne sais pas si Bénabar a encore quelquechose à dire. Je ne sais pas non plus si c’est un poète du quotidien… Pour moi ce qu’il a dit jusqu’à présent dans certaines de ses chansons est intéressant et peu souvent abordé par des artistes qui ont atteint une certaine notoriété. Maintenir la notoriété n’est pas facile…
    Pour le reste… Je trouve qu’il a raison de poser nu. La photo me semble belle. Le bonhomme n’est pas mal. Par les temps qui courent et pendant le mois de la photo c’est un message me semble t il. Il fut un temps ou Yves saint Laurent le fit dans le Figaro… Et le message fut fort… Une affiche de Saez fut censuré dans le métro parce que le message était trop violent pour les supermarchés qui utilisent le corps des femmes pour des Merdes. Que Bénabar utilise son corps pour se vendre, lui, devrait questionner les médias… Et aller un peu plus loin dans l’analyse du fond et de la forme. Pour ce qui me concerne pendant cinq ans je terminais tous mes spectacles en grimpant nu sur une échelle de corde… A part Serge Levaillant personne n’en a jamais parlé même pas les afficionados de chanson de Paroles ou de chanson à textes, ou de chansons intelligentes, ils ne venaient pas voir un qui n’est pas auteur compositeur… En tout cas ils n’étaient pas nombreux. Je dis cela sans aucune amertume simplement un constat… mais de cela je parlerais un autre jour. Je voulais simplement applaudir BENABAR et la belle photo.

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    • Eva 20 septembre 2013 à 23 h 39 min

      @Christian Camerlynck: Je trouve votre commentaire très juste.

      Pour l’article: si cette photo n’avait pas été publiée dans ce journal-ci, vous auriez peut-être réagi différemment? Vous ne dites pas de quoi est composé l’article, vous critiquez une photo… (je ne lis pas ce truc, mais vu que vous l’avez eu sous les yeux je veux bien un résumé, par curiosité!)
      Il n’a pourtant rien à vendre, et c’est pas une photo de Benabar nu qui va faire parler de lui, ou un quelconque buzz (à par ici?), je la trouve jolie, cette photo, moi aussi…
      Et je n’accours pas pour défendre cet artiste, je n’accroche pas trop à son oeuvre, mais l’homme a l’air chouette dans sa tête, intéressant, je l’ai vu il y a peu chanter avec François Morel sur scène, il est juste, n’en fait pas des tonnes (comme parfois quand il était un peu plus jeune), je ne pense pas que ce soit une histoire d’ego.

      (pour ce qui est de Jeanne Cherhal, que je suis depuis 1998, cette nénette est formidable, touche à tout de jolie manière, curieuse, très bosseuse, à fleur de peau, comme tout artiste il y a des hauts et des bas, elle n’a pas peur de changer de registre, de tenter, de faire ce qui lui plait, de foncer tête baissée parfois, mais toujours en bossant, elle passe par le théâtre, entre autres… vraiment une très belle et complète artiste!).

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  9. Corinne Cabrillon 20 septembre 2013 à 17 h 21 min

    Pour ma part, je n’ai jamais entendu comparer Bénabar, Delerm et Cherhal aux trois Maîtres, mais j’aime beaucoup quand même ! il faut de tout dans la chanson !! et Bénabar en concert, il assure – c’est vrai qu’il a du mal à se renouveler maintenant mais ça reviendra peut être, y’en a eu d’autres…

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  10. Michel Dufresne 20 septembre 2013 à 19 h 03 min

    Article et commentaires plutôt bien « tournés », j’avoue… Dommage que la chanson nous donne parfois l’impression de ne pouvoir se passer de telles béquilles !

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  11. Brigitte Fraval 20 septembre 2013 à 19 h 04 min

    Bénabar ?? L’art de faire 100 chansons avec deux notes et deux rimes …Y en a marre !

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  12. Fred Hidalgo 20 septembre 2013 à 19 h 11 min

    Puisqu’il est question de Chorus à un moment donné dans ces commentaires, merci à Corinne Cabrillon d’avoir mis les points sur les i : JAMAIS Chorus n’a comparé Bénabar, Cherhal et Delerm à Brel, Brassens et Ferré !!! Simplement et pour la petite histoire, dans les faits c’était seulement la troisième table ronde de ce type, sur le métier de la chanson, dans la presse française.
    Le but était (après les grands anciens et ceux de la génération suivante) de voir de quel bois étaient faits les représentants de la nouvelle génération et à travers eux de jauger l’évolution du métier. Il faut rappeler que c’était fin 2004 : à l’époque, des gens nous ont même dit en découvrant la couverture du numéro (50) : « Mais qui c’est, la fille qui est entre Bénabar et Delerm ? »

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  13. Michel TRIHOREAU 20 septembre 2013 à 20 h 24 min

    Si Benabar, dont le talent est certain, vivait dans un autre monde ou une autre époque, il ne serait pas contraint par ses producteurs de pondre 20 fois la même chanson sous des titres différents. Il aurait pu être un grand, le système l’a réduit à ce à quoi il réduit la chanson aujourd’hui : un divertissement éphémère. Il peut se répéter, aucune importance, il n’y a pas de mémoire dans la chanson du XXIe siècle ! Il n’y a que des poules aux œufs d’argent !
    Alors, n’en voulons pas trop à Bénabar : quand on a touché le sommet, il est bien difficile de viser Barjac, quitte à perdre son âme.

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  14. Hector 9 octobre 2013 à 15 h 27 min

    Bénabar a certes bien du talent comme d’autres chanteurs de sa génération.
    Des textes qui font mouche, un charme certain, quelques paroles « poétiques ».
    Je lui préférais cependant Allain Leprest beaucoup plus décapant.
    Petite question :
    Mais pourquoi dit-on toujours qu’il y a 3 grands maîtres dans la chanson française ? Ferré, Brassens et Brel.
    J’en vois un quatrième (et vivant de surcroit) : Guy Béart.

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  15. Christian camerlynck 4 décembre 2013 à 15 h 34 min

    Moi j’en connais au moins un autre, Anne Sylvestre…. A merde c’est vrai ce n’est qu’une femme.

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  16. Danièle Sala 4 décembre 2013 à 16 h 52 min

    « Christian camerlynck » Tout à fait d’accord pour Anne Sylvestre , et j’ajouterai Barbara , et Colette Renard , et … et pour toutes celles et ceux que j’aime, je dirai, comme disait aussi Léo  » Ni Dieu ni maître » . Car, quand on commence à donner des noms, on en oublie forcément qu’on aime tout autant .

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  17. Danièle Sala 4 décembre 2013 à 17 h 25 min

    Vous voyez !!!!je m’en veux déjà terriblement d’avoir oublié Piaf ! …C’est qu’on a en tellement en France, de grands chanteurs ou chanteuses, avec des voix et des textes , n’est ce pas Dédé ?

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