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Agnès Bihl, la trente-septième heure

Agnès Bihl (photo Athos99)

Agnès Bihl (photo Athos99)

Çà débute par un grand plaisir (La sieste crapuleuse) et s’achève par un autre (La manif) même si le repos de la guerrière devrait logiquement venir après l’effort… Qu’importe, Agnès Bihl fait relevé d’émotions fortes d’une journée type (on ne sait par contre si elle manifeste chaque jour…), une journée de 36 heures de la vie d’une femme (parce que 24 c’est pas assez). Relevé et plus encore. Elle consigne en vers et en notes. Et en prose, la coquine osant même la nouvelle : chaque chanson de ce disque fait l’objet d’une courte histoire, les quatorze font livre, son premier, qui paraît simultanément avec le cédé (lire ci-contre), tant qu’on ne sait trop si on chronique le disque ou le bouquin : les deux ma belle !

UN DISQUE, UN LIVRE AUSSI « Je viens d’avoir une idée saugrenue mais jolie tout de même : l’adaptation littéraire, sous forme de nouvelles, de toutes les chansons de mon prochain album. Je crois que ça ne s’est jamais fait mais ça ne m’étonne que très modérément, ça a l’air super dur. Je vais quand même tenter le coup, en fait je n’ai pas vraiment le choix : j’ai un trop-plein d’écriture. Faut que ça sorte. » A partir de la même idée, du même ressenti, de ses vers qui prennent déjà leur pied, Agnès Bihl reprend sa plume et change le support : elle novelise ses chansons comme on le ferait d’un film. Avec renforts d’échanges épistolaires, de dialogues et de mots nouveaux qui précisent et prolongent. Avec, pour chaque chapitre/chanson une entrée en forme de définition de dico : ça pose le propos, le légitime presque, et permet de s’élancer. On s’aperçoit que l’art d’Agnès Bihl n’est pas définitivement rivé à l’alexandrin : ses p’tites chroniques pétillent de vie et de bon sens, la typographie lui va si bien… Editions Don Quichotte (sortie le 17 octobre 2013)

UN DISQUE, UN LIVRE AUSSI
« Je viens d’avoir une idée saugrenue mais jolie tout de même : l’adaptation littéraire, sous forme de nouvelles, de toutes les chansons de mon prochain album. Je crois que ça ne s’est jamais fait mais ça ne m’étonne que très modérément, ça a l’air super dur. Je vais quand même tenter le coup, en fait je n’ai pas vraiment le choix : j’ai un trop-plein d’écriture. Faut que ça sorte. » A partir de la même idée, du même ressenti, de ses vers qui prennent déjà leurs pieds, Agnès Bihl reprend sa plume et change le support : elle novelise ses chansons comme on le ferait d’un film. Avec renforts d’échanges épistolaires, de dialogues et de mots nouveaux qui précisent et prolongent. Avec, pour chaque chapitre/chanson une entrée en forme de définition de dico : ça pose le propos, le légitime presque, et permet de s’élancer. On s’aperçoit que l’art d’Agnès Bihl n’est pas définitivement rivé à l’alexandrin : ses p’tites chroniques pétillent de vie et de bon sens, la typographie lui va si bien…
Editions Don Quichotte (sortie le 17 octobre 2013)

Travailler autant justifie les 36 heures ; en 36 on est passé à 40, on y revient : l’air du temps étant d’oublier les 35 heures, la dame est de toute actualité. Donc, toute une journée de la vie d’une qui ne se fait pas de bille (enfin…), chantée comme dans un film de Demy, comédie de la vie, faite de hauts et de bas. Du cinéma, oui, aussi, comme ce mélancolique Ciné-club où, de Fellini à Audiard, notre Bihl se déroule la plus belle des bobines de pellicule : émulsion sensible garantie.

Quatorze histoires, quatorze court-métrages aux vers rimés, des scènes de la vie, des visages, des souvenirs, des situations. Bihl crayonne ses personnages par toutes les mines, de la plus sèche à la plus grasse, de la plume au scalpel c’est selon, du presque fusain à la caricature, de la tendresse au coup d’vache : car faut se méfier des blondes surtout quand elles parlent de possible rivales, et les chantent. Avec des formules qu’on lui envie déjà, qu’on lui empruntera pour briller en société, pour faire le beau ou se faire la belle : « C’est une gonzesse aussi loyale / Qu’une promesse électorale », « On va pas faire l’amour, on va faire l’amitié »

Bon, notre Agnès avait éventé quelques-uns de ces titres, notamment dans le fameux Carré de dames partagé avec la sainte Sylvestre. Ainsi nous retrouvons Insomnie (« Aussi vrai que le terre est ronde / On va changer ce putain d’monde ») ou la touchante La plus belle c’est ma mère : préparez vos mouchoirs !

Nouvelle livraison qui ne diffère en rien de la tonalité qu’on lui connaît, alternant le grave (Le baiser de la concierge est terrible, vraiment) et le plus léger, la gaudriole (Faites l’amour, pas la vaisselle), l’ivresse et la déprime, la santé et le bond Dieu : Agnès Bihl est définitivement réjouissance.

Agnès Bihl, 36 heures dans la vie d’une femme (parce que 24, c’est pas assez), Banco-Music/Editions Raoul-Breton/L’Autre distribution. Sortie le 14 octobre 2013. Le site d’Agnès Bihl, c’est ici.

http://www.dailymotion.com/video/xp4lgv

 

3 Réponses à Agnès Bihl, la trente-septième heure

  1. Danièle Sala 4 octobre 2013 à 11 h 54 min

    Ben oui ! entre  » Une sieste crapuleuse » et  » La manif », faire l’amour et l’amitié, …Et la vaisselle quand même , il faut au moins 36 heures, et on ne doit pas s’ennuyer avec la pétulante Agnès Bilh ! à lire, à écouter , à partager …

    Répondre
  2. charuel 6 octobre 2013 à 17 h 20 min

    Agnès tu nous dopes !!!

    Répondre
  3. Agnès Bihl 8 octobre 2013 à 18 h 58 min

    Merci les amis!

    Répondre

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