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Poignot, qui tient et prend la route

poignot3Parfois de bonnes fées se penchent sur le berceau d’un chanteur. Là elles se nomment Yves Jamait et Hubert-Félix Thiéfaine, ce qui n’est pas rien. Le nouveau-né n’est d’ailleurs pas de la dernière pluie : mieux vaut tard que jamais. Dans les années quatre-vingt, Jean-Marc Poignot délaisse la guitare classique pour monter son premier groupe de rock. C’est pas avec ça qu’il pourra bouffer… Pas en tant que musicien en tous cas mais comme Tour manager de pas mal de groupes et d’artistes parmi lesquels Catherine Ringer, Yves Jamait, Kassav et Thiéfaine. Tout ça se chiffre en années, à sillonner de partout l’Hexagone et le monde au gré des tournées. Son jardin secret est ce rêve de scène où il serait pleinement artiste ; ce sont ses carnets de notes où il consigne ses instantanés, impressions et émotions. Et des maquettes qui s’empilent… Va-t-on savoir ce qu’il en fera plus tard ?

On le sait maintenant. Un beau jour il décide que c’est maintenant. Il invite ses potes musiciens qui tous acceptent et se retrouvent en studio. Les dés sont jetés. En sort cet album remarquable qui ne demande qu’à être remarqué, un disque dont on sait, à l’écouter, qu’il ne vient pas de nulle part, que l’art est poussé au raffinement, que Poignot est loin d’être le débutant qu’on pourrait nous faire croire : « J’attendais tellement ce jour / La tête à l’envers / Chrysalide tout autour… »

On évolue avec lui dans une chanson rock aux textes impliqués, où le « Je » mène le bal, où l’artiste se cogne au monde et déambule dans la vie, comme à tâtons : ses chansons toujours en mouvement donnent le tournis : « Je me casse du fond / De ce mauvais cinoche / Je me coupe aux néons / Des regrets des reproches / Je me saoule de bruit, je me saoule de course / Je m’arrache et m’essouffle / J’ai besoin d’air. » Il marche, il court, il danse, il vole, part plus loin encore, retrace les lignes de sa main… Ce premier opus s’écoute comme on lit un bouquin haletant, sans repos, sans répit. Sans issue non plus. Et puis on appuie sur « replay » pour poursuivre cette folle course à on ne sait quoi. Ce Loup commun est solitaire dont les yeux balisent de bien étranges nuits…

On a pu récemment découvrir Poignot dans les Bars à Jamait ainsi qu’en première partie de concerts de Thiéfaine. Fort d’un tel album, il pourrait prendre la route et la tenir.

Poignot, Loup commun, JM Prod 2013. Le site de Poignot c’est ici. Image de prévisualisation YouTube

6 Réponses à Poignot, qui tient et prend la route

  1. Françoise Bardon 15 novembre 2013 à 10 h 49 min

    J’ai eu le plaisir de le voir au Bistrot de la Scène et je vais bientôt le revoir au Festival Grand Dire en Zik à Longvic le 29 novembre…

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  2. Gigi Montonati 15 novembre 2013 à 12 h 28 min

    je l’ai déjà vu, il est GENIAL…

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  3. Emma Staël 15 novembre 2013 à 13 h 29 min

    Un petit quelque chose du regretté groupe Les Innocents tout en étant bien lui-même…

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  4. DAVID 15 novembre 2013 à 16 h 02 min

    Il tient aussi la route sur des concerts entiers. La toute première a eu lieu A Thou Bout d’Chant le 9 mars 2013 et deux dates ont eu lieu les 13 et 14 septembre 2013 au Bistrot de la Scène à Dijon.

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  5. sophie 15 novembre 2013 à 18 h 32 min

    Oui, son album est remarquable!! Ses concerts le sont tout autant : Poignot est généreux sur scène, comme il l’est dans la vie. C’est un artiste à faire vite découvrir, et il faut acheter ce ‘Loup Commun’, en attendant un 2è album qui sera excellent lui aussi!

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  6. Brigitte 15 novembre 2013 à 19 h 04 min

    Un auteur sensible, talentueux à découvrir par son album  » Loup commun !
    Un artiste vrai, sincère à découvrir sur les scènes qui, je l’espère, seront nombreuses !

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