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Natasha Bezriche, le bon vent de Léo !

02-nat-cd-jaquette-mer-natasha-131020-03-interieur3-nat-seule1aDix-neuf chansons de Léo Ferré, un vrai temps de récital, gravé donc, enregistré en public au début de cette année 2013, au cœur de l’hiver, et – détail qui n’en est pas un – dans une MJC, celle du Vieux Lyon, avec Gilles Daumas au son.

Neuf mois pour qu’il voie le jour cet album, gestation laborieuse où Natasha n’a ménagé aucun effort pour parvenir à le financer. Que tous ceux qui ont contribué à cette naissance soient ici félicités de leur choix, de leur engagement pour cette chanson là, celle qui n’a pas d’âge, parce qu’elle échappe aux modes, au  temps, à ce temps « déraisonnable », ce temps qui obsède pourtant, car c’est lui qui use, abuse de tout.

01-couverture-1-total-131020-02Avec le temps va tout s’en va, temps du tango, cette guinche exotique, temps de l’amour, celui de la Jolie Môme, de Lola au cœur d’hirondelle (Est-ce ainsi que les hommes vivent ?), temps de la chanteuse morte qui gueulait même des conneries, mais qu’on ne remplacera pas, temps de la jeunesse sacrifiée, massacrée, petit soldat deviendra grand pourvu que Dieu lui prête vie (Pacific Blues)… mais Dieu trop souvent ne le veut pas, comme dans l’Affiche rouge, ou Tu n’en reviendras pas et ce vers final, terrifiant : Déjà vous n’êtes que pour avoir péri.

Alors que faire ? On pense à rien, on écrit des vers, de la prose, on croit trafiquer quelque chose en attendant le jour qui vient (Blues)… Alors on chante pour passer le temps ! Natasha chante, Natasha dit, Natasha interprète au sens plein du mot, en actrice qu’elle demeure : elle joue les chansons de Ferré, elle leur prête sa voix, sa voile pour qu’elles prennent encore le large. « La marée n’attend pas » !  Avec ses hommes (ainsi que l’eût dit Barbara) elle s’en empare comme d’une matière vivante et les restitue au public avec ferveur, incandescence. La voix et les instruments qui l’accompagnent épousent le texte. Que ce soit le piano de Sébastien Jaudon, l’accordéon ou le bandonéon de Philippe Bourlois, le violoncelle de Pascal Jemain, de concert ou séparés, ils habillent le chant pour lui donner la dimension sensuelle et lyrique que Léo aimait tant. 

Tantôt c’est un chant doux, verlainien, on pleure, on rit comme on peut (blues), tantôt c’est une caresse, presque un murmure, pour qu’éclate ensuite un cri (Ni Dieu, ni maître), tantôt c’est un souffle, celui du vent, Je suis né ce printemps dans une île d’amour, Tantôt c’est une menace, comme  celle des Anarchistes : Faudrait pas oublier, ça descend dans la rue…

Lumière noire, c’est le titre du récital, le titre de cet album. Un oxymore pour dire Léo, son œuvre, celle qui célèbre la vie, la nôtre, la vie qui déchire et illumine tout à la fois. Et c’est en lettres rouges, évidemment.  

Natasha Bezriche, Lumière noire, Edito musiques 2013. Le site de Natasha Bezriche, c’est ici.

« L’affiche rouge » MJC Montplaisir, Lyon Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à Natasha Bezriche, le bon vent de Léo !

  1. Franck GUILLAUME 1 janvier 2014 à 18 h 25 min

    J’ai découvert Natasha lors des soirées 1er mai Ferré à l’Européen en 2013. La sonorité de sa voix m’a littéralement scotché.
    C’est la première fois que j’entendais une artiste reprendre les chansons de Léo avec la même vitalité dans le timbre de la voix en respectant la mélodie des paroles et de la musique.
    Impatient de la réentendre, je suis allé la voir en scène au Vingtième Théatre le 16 décembre 2013.
    Accompagnée de ces trois virtuoses du piano, de l’accordéon et du violoncelle Natasha était sublime.
    Son disque « De vive voix » est génial et sa chanson « Merci Léo » exprime déjà toute la passion de Natasha pour Léo.
    Ce serait sympa si un nouveau spectacle pouvait être organisé à Paris.

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