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Soviet Suprem, stars et tsars à la fois

ssmaЧтобы начать статью о советском супреме с предложением на русском языке, следует произвести впечатление более чем на одного. Faux cils et pour le moins ­marteau, tel est ce groupe mené par John Lénine et Sylvester Staline (de leur vrai blaze, encore que, de R.wan et Toma Feterman), qui nous sort son deuxième album, au joli nom de Marx Attack. Un groupe que semblent adorer les communistes, qu’on savait adorateurs des Marx Brothers, qui prennent le parti d’en rire, preuve qu’ils ont bien plus le sens de l’humour que pas mal d’autres formations politiques. Il n’est en effet pas rare d’applaudir Soviet Suprem dans des fêtes du PC, pas plus surprenant de lire leur interview dans les pages de L’Humanité.

A disséquer un peu chaque titre de cette nouvelle livraison, on fait presque le tour du monde, un peu comme une Internationale musico-socialiste. Aux influences des Balkans du premier album succède une URSS d’avant perestroïka mâtinée de rap et de dancefloor. On y chante tant en russe qu’arabe, en français, en espagnol et en anglais, des mots validés ni par le KGB ni la Stasi : c’est la glasnost ou je m’y connais pas.

En fait, Soviet Suprem relève de l’inconnu, de l’ovni musico-politique qui déterre un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Ce sont les Chœurs de l’armée (du) rouge en plus réduit, en plus drôle aussi. Ils prennent pour évidente thématique l’URSS d’avant et d’après (grâce à Poutine, ça n’a guère changé, quand bien même la dictature du fric en lieu et place de celle du prolétariat, ça reste la dictature), n’hésitant pas à nous faire danser à la simple énumération du nom de ses dirigeants (le titre se nomme Wladimir, étonnant non ?). En pleine nouvelle guerre froide, Soviet Suprem est un argument diplomatique non négligeable pour le dégel, non la fonte des glaces si ce n’est dans la vodka.­­ « Pour Soviet Suprem, c’est un exercice de style que de prendre pour thème l’URSS et de jouer avec ça. Cela nous permet de caricaturer le monde actuel grâce à ce détournement » déclarent-ils dans les colonnes de L’Huma.

Là, c’est sur disque, utile objet circulaire pour vous permettre de vous préparer à voir Soviet Suprem en scène. Ou à prolonger celui-ci, une fois les projos éteints. Car la seule vraie ambition politique de cette formation est de vous faire danser : « C’est vraiment obliger les gens à danser. C’est tout un programme de rééducation par la danse » poursuivent-ils en purs dictateurs-chanteurs qu’ils sont. Vous verrez, vous vous y ferez, car « T’as le look, coco / Pas de doute, coco, t’as le look qui te colle à la peau ».

 

Soviet Suprem, Marx Attack, Chapter Two/Wagram 2018. Le site de Soviet Suprem, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’eux, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

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