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Saint-Etienne fête Francesca Solleville : somptueux cadeau

Nathalie Fortin, Gérard Morel, Francesca Solleville, Béatrice Moulin, Rémo Gary, Audrey Antonini, Michel Boutet et Thomas Pitiot (photo )

Nathalie Fortin, Gérard Morel, Francesca Solleville, Béatrice Moulin, Rémo Gary, Audrey Antonini, Michel Boutet et Thomas Pitiot (photos Rémi Le Bret)

 

IMG_9498rIMG_9522rIMG_9651rLieu étrange, vraiment, que ce Théâtre Libre. Etrange et passionnant : c’est un cocon soyeux et chaud, un cœur battant propre à vous requinquer. Au fond d’un couloir de garages, une lourde porte métallique et, d’un coup, un lieu rêvé, idéal et frondeur, comme un arbre dans la ville qui oxygène nos passions. A l’étage, un atelier de costumes de théâtre qui habille les plus prestigieux acteurs de grandes scènes. En bas, une salle où rien de ce qui s’y fait, s’y produit, n’est innocent. C’est un lieu de résistance où on ne joue et chante que le poing levé, où la programmation est rare cohérence, comme une barricade un mois de mai. 

IMG_9554 rIMG_9678 rIMG_9530 rIMG_9673 rCe soir-là est jour de fête : on y célèbre Francesca, LA grande Solleville. Avec une poignée de copines, de copains. Ce n’est certes pas la jauge du Zénith mais c’est plein, archi-plein, tant que Maurice et Ghislaine, les hôtes, ne savent vraiment où caser les derniers arrivés. On se serre, on se sourit, on vient fêter l’amie : on est de sa famille depuis le temps qu’on se côtoie ici et là. Sur la scène, un trône d’un impeccable tissu pourpre : là siégera Francesca qui, sans nous faire longue attente, entre en scène : « Je chante pour passer le temps… »

Deux parties, à chaque fois deux chansons pour chacun des artistes. Plus pour Francesca, on ne compte pas. Pour chacun le meilleur de lui. Des souvenirs sépia pour un Michel Boutet déchirant qui alternent le regret et la colère d’un garde-barrière à un sinistre maréchal. Du Brassens d’abord pour Gérard Morel, en italien, une sieste ardéchoise ensuite et le Sacré Coco de Leprest ; du Ferrat pour Thomas Pitiot et la célébration des assocs type 1901, une charge sans pareil contre ceux qui vendent tout, y compris nos vies, et ces belles paroles écrites pour la Solleville : « Je ne change pas d’âge / Je change d’adresse, Je mets les souvenirs en cage / Le temps d’un carton, d’une caisse / C’est des visages / Des habitudes que l’on laisse / Je déménage… » Des coups d’pieds au cœur qui s’perdent pour Rémo Gary, du Barbara, Juliette, Sylvestre (très belle interprétation, vraiment, de Lucy !)et Brel pour l’actrice Béatrice Moulin, la Dame pipi de la Bernard ou une lettre de prison pour Audrey Antonini… Rien que des cadeaux pour une soirée simple, sans temps morts, sans effusions suspectes, sobre et efficace, dont le liquide amniotique est fait d’amour et d’amitié.

Un absent ce soir, ami tant de ces artistes-là que du Théâtre libre où il y fit un de ses derniers récitals avant cessation d’activité : Leprest, étonnement présent sans qu’on parle nullement de lui, simplement en chansons, celles qui se sont glissées dans le répertoire de beaucoup de ses collègues, comme on le ferait d’un Dimey ou d’un Couté…

Sarment, Le soldat de Marsala, 200 mètres Mexico 68 (en vidéo ci-dessous), Je te passe le poing… Francesca donne un peu du meilleur d’elle, avec résolution, avec émotion, avec tout ce qui fait ce cette interprète aux choix si sûrs ce pilier de la chanson, ce point de référence, d’ancrage.

Il fallait y être mais la salle n’est pas des plus grandes : ce fut une fête modeste, un hommage simple… Je maintiens : un cadeau, pour tous les gens présents, sur scène comme dans la salle, faite certes de beaucoup de cheveux blancs certes, mais avec quelques bourgeons de jeunesse, de ceux qui s’ouvrent au printemps, quand fleurissent les révoltes.

 

http://www.dailymotion.com/video/xu9u10

3 Réponses à Saint-Etienne fête Francesca Solleville : somptueux cadeau

  1. Norbert Gabriel 21 janvier 2014 à 11 h 07 min

    Ce 200 m Mexico est une excellente façon de commencer la journée…
    avec un bon café … noir, dans une tasse… blanche…

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  2. Danièle Sala 21 janvier 2014 à 22 h 23 min

    C’est fou ! le temps n’a pas de prise sur Francesca Solleville, elle a une éternelle jeunesse dans le regard . Ce devait être une très belle soirée …En vous lisant, on a le regret de n’y avoir point été .

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  3. D.C. 21 mars 2014 à 12 h 41 min

    Invitation à écouter un entretien réalisé face à Francesca Solleville, à Randan (63), en avril 2013 : http://cista.canalblog.com/archives/2014/03/05/29402935.html

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