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A son tour, Sanseverino déclare son patrimoine

Sanseverino (photo Athos99)

Sanseverino (photo Athos99)

Tiens, Sansé fait, lui-aussi, dans le patrimoine : ils ne seront jamais de trop à le faire, à prouver que la chanson a aussi un passé. Sans compter que c’est tendance de regarder dans le rétro. Jadis Bruel avait raflé la mise avec ses chansons de l’entre-deux et son Amant de Saint-Jean. Renaud aussi avec son P’tit bal du samedi soir. Eux et d’autres. Georgette Lemaire elle-même vient de nous faire le coup avec un Paris-Jazz d’ailleurs loin d’être négligeable.

Quel est donc le patrimoine de Stéphane Sanseverino, pour quelles chansons un tantinet vieillottes est-il capable de (nous faire) fondre d’émotion ? Chantez-moi ce que vous aimez et je vous dirai qui vous êtes.

Eh ben, Sansé, on veux bien partir avec toi. A pied, à vélo, en voiture et, de concert, chanter à tue-tête ! Il y a dans ce disque un peu de tout ce qu’on aime. Le mélo des Roses blanches, de Berthe Sylva, qui longtemps fit pleurer ma maman. La Supplique (pour être enterré à la plage de Sète) du père Brassens, « éternel estivant qui fait du pédalo sur la plage en rêvant qu’il passe sa mort en vacances. » Le p’tit bal perdu de Bourvil aussi (tiens, encore un André !), du Vian (La java des bombes atomiques), du Reggiani (Il suffirait de presque rien), du Trenet (Nationale 7), du Fernandel (Un dur, un vrai, un tatoué), du Damia (Sombre dimanche), Prévert et Kosma (En sortant de l’école), la Montero (La fille de Londres) et la Piaf (Johnny tu n’es pas un ange)… Et Mireille et son Petit chemin qui sent si bon la noisette.

sanseverino balEt pis Marcel, que je tiens pour être l’un des chefs d’oeuvre, hélas passé un peu aux oubliettes, tant de la Chanson que de son auteur, Pierre Perret. La seule chanson peut-être qui a su si bien exprimer ce que sont ces boules qu’on a là, là sous la gorge, quant un type mieux gaulé que vous, plus sportif, plus baratineur, un rien enjôleur, vient sous vos yeux vous piquer votre nana ! Mais c’est un peu raté, Sanseverino n’a pas bien su en explorer toutes les nuances, toute la subtilité, le ressort même de cette chanson, sa dramaturgie. Mais il la reprend, preuve de son bon goût.

Alors, on s’entend bien : c’est du Sanseverino, du Speedy Gonzalès qui secoue, globule et tonifie tout ce qu’il chante, ces chansons trop longtemps endormies, leur redonnant parfois souvent pêche et patate. C’est swing, un peu rock dans l’esprit, follement manouche, ça rattrape le temps et le bal perdus, ça court vite. C’est du Sansé et on a parfois l’impression que ces chansons-là étaient faites pour lui, pour qu’un jour il s’en empare, les fasse siennes, se les pacse. Du clair au sombre, du joyeux au larmoyant, de la ballade d’enfant à la fable d’adulte, Sanseverino se fait toute la gamme de la chanson. Jusqu’au bas du do. Correct !

 

Sanseverino, Le petit bal perdu, Columbia 2014. Le site de Sanseverino, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

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16 Réponses à A son tour, Sanseverino déclare son patrimoine

  1. Patrick Engel 1 octobre 2014 à 10 h 10 min

    La luzerne, vraiment..? Moi qui étais bêtement persuadé que ce petit chemin sentait plutôt l’anisette !

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    • Norbert Gabriel 1 octobre 2014 à 12 h 11 min

      effet secondaire de la fête de l’Huma ? Tout s’explique…

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  2. Norbert Gabriel 1 octobre 2014 à 14 h 56 min

    Le patrimoine, quand il est « reprisé » c’est parfois de l’assassinat en règle sous couvert de rénovation, par exemple refaire une musique sur une chanson dont la mélodie originale est charmante et qu’on refait en version musicale déconcertante à tous points de vue. Et le respect de l’auteur-compositeur, il est où? Ferré et Brassens ont été victimes de mauvaise actions, très méprisantes pour leur travail de musicien. Surtout Ferré, qui se voulait autant musicien qu’auteur. Hier, j’ai subi une version d’une jolie chanson de Françoise Hardy, complètement massacrée par une musique dénaturée, qui nuit d’ailleurs au texte, car une chanson c’est paroles&musique.
    On peut aussi dénaturer l’esprit d’une chanson en changeant deux mots pour une version personnelle genre, je refais la Joconde avec les gros seins de Nabilla… Une avanie subie par « Ma Môme » un jour de Fête de l’Huma peut-être un peu trop arrosée?

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  3. Gérard DEBARD 1 octobre 2014 à 16 h 50 min

    De mémoire, chez Mireille et Jean Nohain, le petit chemin sent la noisette !!!!!

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    • Michel Kemper 1 octobre 2014 à 17 h 59 min

      Bon, il n’y avait rien à gagner à ce jeu, sinon à m’aider à me déboucher le nez : j’en suis réduit à confondre l’odeur de la luzerne (ça doit être de trop fredonner Joe Dassin, ça) et celle de la noisette. Bon j’abdique, je me mouche et je corrige !

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    • Norbert Gabriel 1 octobre 2014 à 17 h 59 min

      C’est vrai, mais ça doit être une envie de se rouler dans la luzerne qui a provoqué ce lapsus clavier…

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  4. Claude Fèvre/ Festiv'Art 1 octobre 2014 à 20 h 21 min

    Bah, amusant le lapsus surtout lorsqu’il est repris par Patrick… pour moi qui lis les commentaires bien après vous tous, l’ensemble devient légèrement incompréhensible… Alors peut-être aurait-il fallu laisser le lapsus…suivi d’une correction… si , comme tu l’affirmes, Michel, chronique et commentaires font un tout ?
    Bon, l’essentiel n’est-il pas que le chemin en question n’ait ni queue ni tête ?
    J’avoue aimer beaucoup ce patrimoine là qui a accompagné toute mon enfance grâce à l’interprète inlassable qu’était ma maman… alors, cet album là me fait drôlement plaisir.

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    • Norbert Gabriel 2 octobre 2014 à 0 h 01 min

      C’est pour donner du piquant à ce jeu où il n’y a rien à gagner: deviner d’après les commentaires quel est le lapsus calami, version clavieris, qui était à l’origine …

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  5. Danièle Sala 2 octobre 2014 à 8 h 54 min

    Un patrimoine à la Sanseverino, qui emprunte tous les chemins de traverse du folk, de la caravane de Django au car Greyhound, jusqu’au petits chemins de nos plus belles chansons françaises.

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  6. Odile 2 octobre 2014 à 12 h 57 min

    Moi aussi j’ai trouvé ce chemin qui sent la luzerne, très amusant, et très odorant!
    Et je pense que tous les enchanteurs incollables sur les grands classiques, avaient fait la correction!

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    • Michel Kemper 2 octobre 2014 à 13 h 02 min

      En fait, Odile, c’était un jeu, qui ne disait pas son nom. Ouf ! ;)

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  7. Danièle Sala 2 octobre 2014 à 13 h 33 min

    Rien que pour Michel, la V.O de Marcel, mais j’aime bien celle de Sanseverino aussi, j’ai été acheter le CD ce matin, et je me régale de tout ce beau patrimoine relooké qui fait swinguer la mémoire, un excellent choix !
    https://www.youtube.com/watch?v=Z5_WohElixA

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  8. Michel Kemper 2 octobre 2014 à 13 h 44 min

    Puisque, cause à la luzerne, le débat s’est un peu déporté sur Joe Dassin (autre belle pièce de notre patrimoine), le voici : https://www.youtube.com/watch?v=MZx0RtEGVtg

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  9. Danièle Sala 2 octobre 2014 à 14 h 58 min

    Et tous les petits chemins qui sentent …( ça dépend de la saison!), mènent à la luzerne et au foin : « Ah! que la vie est douce, douce
    Couchés dans le foin avec le soleil pour témoin. » .
    Je viens de lire  » Il était une fois la chanson française des origines à nos jours » de Marc Robine et question patrimoine, c’est un véritable trésor .  » Un art millénaire qui s’avère, quelle que soit l’époque concernée, le reflet le plus fidèle de l’air du temps . »

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  10. Eddy Pero 3 octobre 2014 à 11 h 09 min

    Magnifique album. Enfin de la nostalgie ciselée mais encore un peu brute, avec son lot de frissons inside.

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  11. Norbert Gabriel 29 octobre 2014 à 16 h 17 min

    OK pour l’album, mais en version spectacle, il y a des choses à dire… On se demande -quand on connait les chansons et ce qu’elles racontent- si c’est un pastiche, une parodie ou une caricature. Demander au public de de lever, taper dans ses mains, et yop là boum, sur « Les roses blanches » par exemple, ça me laisse perplexe. Dans le genre, ça me fait le même effet que « Twist à Auschwitz » qui ne serait pas la dernière boite à la mode…

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