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Tony Melvil, fildefériste de la chanson

Tony Melvil (photo)

Tony Melvil (photo d’archives Alam Maresse)

Tony Melvil, 15 novembre 2014, festival Les Oreilles en pointe, Le Quarto à Unieux,

 

Nous l’avions chroniqué lors de son passage sur la grande scène de Barjac, l’été dernier. Étonnante prestation, drôle de chanteur, alors seul en scène avec sa guitare, ses apartés inachevés, son humour faussement involontaire, qu’on croit tomber à plat mais rebondit en nous, ses chansons parfois graves, parfois fragiles, même futiles mais pas que. Il avait étonnement fait (relatif) succès devant ce public d’habitude si exigeant. Un peu au bénéfice du doute.

Là, ce soir, aux Oreilles en pointe, il se fait à nouveau une première partie, celle de Barcella. Ses chansons sont les mêmes. Mais il est trois cette fois. Trois fois plus de folie sur scène. C’est la formation complète de Tony Melvil et, sans être différent, c’est quand même tout à fait autre chose.

A tel point qu’on peut se demander comment est-ce possible, pour promouvoir un artiste, de l’exposer a minima, économie de bouts de chandelles qui ne rend pas service à l’art de l’artiste, à une prestation rodée qu’on ampute. Et pute, c’est pas joli.

Ici, à, Unieux, les Oreilles en pointe le présentent comme étant, sinon l’élu, au moins le violent coup de cœur d’une équipe d’écoute. Ce que Tony Melvil va tenter de nous prouver. C’est sans mal, presque les doigts dans le nez (c’est une image mais ça pourrait), qu’il fera se lever d’enthousiasme toute une salle. Bravo !

Si le violoniste qu’il est semble souvent confondre son instrument avec un ukulélé, ses copains ne sont pas en reste, dévoyant les leurs, faisant de pitres en pire à l’unisson de leur patron. Entre chaque chanson, ses propos abscons. Cons et irrésistibles à la fois, d’un doux allumé du ciboulot. Qui souvent introduisent des chansons d’une autre tonalité, du grave de chez grave. Sur celui, la fleur au fusil, qui bosse la journée dans un arsenal ; sur cet autre pour vingt-cinq ans reclus dans sa cellule de trois mètres carrés… L’instant d’après, après des hauts et des bas dans un carrousel, il nous chantera « en avoir marre de l’inaccessible pompon » : il est loin le rêve brélien de l’inaccessible étoile : Melvil est plus terre à terre, sans prétention et sans flonflons.

Et vous savez quoi ? Mevil, avec son air de rien, ses refrains à deux balles (dans un arsenal, vous dis-je), ses sommaires percus et sa guitare souvent saturée, séduit, plus que ça même, même s’il est toujours sur le fil : « Qu’est-ce que je fous sur le fil ? / J’ai vraiment l’air con / T’aurais pas dû faire funambule / Elle a dit, ma mère. » C’est ça, Tony Melvil est fildefériste au dessus du vide de la variété. Ni le trac ni le vertige, il fait son bonhomme de chemin, un pas devant l’autre. Forcément au dessus du lot.

 

Le site de Tony Melvil, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

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3 Réponses à Tony Melvil, fildefériste de la chanson

  1. Claude Fèvre / Festiv'Art 19 novembre 2014 à 14 h 46 min

    La confrontation de tous les articles sur cet artiste (3 en 4 mois !) nous montre une fois encore que le spectacle vivant c’est décidément du léger, de l’éphémère, le rendez-vous n’est jamais joué d’avance et un même rédacteur peut avoir des émotions et une vision très différente d’un fois sur l’autre.
    Ce que ces articles nous disent aussi c’est que bien souvent, plus on est neuf dans le métier, moins on n’a de chance de se produire avec toute sa formation. Les économies d’un festival se font souvent « sur le dos » (pardon de la formule) des moins aguerris,
    renommés… Mais après tout si l’on tient la route seul, c’est prometteur pour un trio, voire davantage. Enfin en principe… car là aussi pas de règle…
    Dans les temps de crise qui sont les nôtres il est à parier que les chanteurs vont avoir de moins en moins de facilité à se produire en formation complète. Tout cela pour dire que le site de NosEnchanteurs peut permettre toutes ces réflexions, analyses… Bon, qui rebondit sur ce que je viens de dire ?? Allo ???? Y a quelqu’un ???

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    • Danièle Sala 19 novembre 2014 à 20 h 09 min

      « le site de NosEnchanteurs peut permettre toutes ces réflexions, analyses… Bon, qui rebondit sur ce que je viens de dire ?? Allo ???? Y a quelqu’un ??? Eh oui , c’est navrant de constater qu’il n’y a pas grand monde pour participer aux débats de Nos Enchanteurs , et par contre, il y a du monde pour diffamer, insulter, quand la critique d’un chanteur ne leur convient pas . Les mêmes qui n’ont pas compris que chaque article parle d’un chanteur à un moment donné, dans un spectacle donné, avec chaque fois des circonstances et des ressentis particuliers . Alors où sont ils ceux là , qui se taisent quand il y aurait à dire et qui parlent à tort et à travers quand ils feraient mieux de se taire ?

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  2. Danièle Sala 19 novembre 2014 à 14 h 50 min

    Déconcertant, Tony Melvil . Au début, on se dit ça vaut pas grand chose, et on se laisse vite prendre à son jeu . Et pourquoi « Emilie » me fait penser à Philippe Chatel , qui n’a rien à voir avec Tony Melvil ? peut être  » J’t'aime bien Lili », ou Emilie jolie . Il y a parfois des enchaînements d’idée bizarres .

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