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Collectif 13, melting-potes, pot commun

arton521On vient de les voir au Divan du monde et ils sont, pour un bout de temps, pour une grosse poignée de dates, sur les routes. Eux, c’est le Collectif 13. Pourquoi 13 ? Parce qu’il s’est créé en 2013, parce que certains d’entre eux viennent des Bouches-du-Rhône, parce qu’ils ont mis treize chansons sur ce premier album et qu’ils sont, semble-t-il, treize sur la route. Peut-être aussi parce que, dit-on, ça porte bonheur.

Collectif 13 est le nouveau projet de Guizmo, l’un des quatre de Tryo. Né de l’amitié entre lui et Gerome Briard [Le Pied de la Pompe]. Avec eux : Gari [Massilia Sound System], Mourad et Zeitoun [La Rue Kétanou], Alee, Erwann Cornec [Le Pied de la Pompe], Fred Mariolle [No One Is Innocent] Max Raguin [Le P'tit Son] et DJ Ordoeuvre, deux fois champion du monde de son art. Un groupe qui agglomère, fédère un temps les talents et qui, à l’exemple de ce premier opus, est comme manuel du vivre-ensemble : un collectif, quoi ! Qui porte fièrement « les gènes de nos grands-parents / camouflés mais vivants. »

Tous chantent ensemble et c’est bien plus qu’à l’unisson. Sans angélisme particulier, ces chansons-là sentent la solidarité, le bonheur, quant bien même les sujets abordés sont souvent graves. Elles sont à elles-même un projet de vie, de société, bien éloigné – et c’est tant mieux – de cette France qui se recroqueville dans la peur de l’autre, dans ses plus sombres cauchemars à venir, dans ce bleu marine qui risque bientôt virer au vert-de-gris, aux insupportables bruits de bottes.

Une partie non négligeable du lectorat de NosEnchanteurs se recrute dans l’idée d’une chanson « de parole », « de qualité », d’« engagement », de je ne sais quel terme encore. Mais souvent dans une application étroite et restrictive de ces labels, très classique, très « chanson française un peu frileuse ». Est-ce le public jeune des artistes qui composent Collectif 13, est-ce les salles où ils se produisent, plus proches de Smacs que de sages auditoriums, toujours est-il que ce genre de formation effraie souvent le public « chanson ». Alors que non seulement c’est de la chanson, de la vraie, qu’elle est aussi de parole, d’engagement et, ma foi, de grande qualité. Toutes les valeurs que nous aimons être portées par la chanson sont là : l’amour, la liberté, la fête, la politique, l’associatif… Tout pour (vous) plaire.

On les connaît tous dans leurs groupes respectifs. Rien de surprenant donc : ils ne tournent pas sept fois leur langue avant de chanter. Écoutez Allez : « Allez les friqués, les tunés / Allez les Gérard, les Arthur, les Hallyday / Surveillez bien vos poches, fermez les porte-monnaies / Planquez vous en Belgique en Suisse / Et prenez avec vous une part des bénéfices / Ils sont seuls, ils sont bien, loin du peuple, loin des liens. » Ça se poursuit avec Cahuzac et Cie : «  C’est dur d’aller voter / Continuez continuez / On fonce droit dans l’mur / Et Le Pen va s’marrer en triant vos ordures (…) ça contourne les lois ça en veux plus pour soi / Et le monde ça va pas. » Voilà pour le propos, incisif, de bon sens.

Musicalement, c’est un melting-potes, un pot commun : on y a mis un peu de rock, de reggae, de rap et d’électro. Que du dynamique, du « festif » : le tout fait chanson engageante, presque dansante. Bonheur du son autant que du sens.

 

Collectif 13, éponyme, Sony Music 2015. Le site du Collectif 13, c’est ici. Le 10 avril au Hangar d’Ivry-sur-Seine, le 25 au Renk’Art d’Ancenis (44), le 30 à Bourgoin-Jallieu (38), le 6 mai au Mans, le 7 à Auxerre, le 8 à Gray (70), le 13 à Plémy (22), le 16 à Arradon (56), le 24 au Festival D32 à L’Aiguillon-sur-Vie (85), le 30 aux Rocktambules de Rousson (30), 11 juin à Saint-Etienne… Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à Collectif 13, melting-potes, pot commun

  1. Danièle Sala 5 avril 2015 à 17 h 39 min

    « Sans angélisme particulier, ces chansons-là sentent la solidarité, le bonheur, quant bien même les sujets abordés sont souvent graves. » Pourtant, il faut une bonne dose d’angélisme pour croire encore en l’homme dans l’enfer où nous vivons. Mais eux sont plutôt du genre anges déchus, de ceux qui n’obéissent pas aux dieux, et n’ont pas de maitre…

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