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Romain Didier, sa vie, son œuvre

Romain Didier Photo Presse

Romain Didier Photo Presse

17 juillet 2015, Théâtre des Lucioles,

Ce Théâtre des Lucioles où on aime à revenir… Surtout que s’y produit Romain Didier, qui plus est dans son propre répertoire… Lui et son seul piano, son alter ego, son compagnon de notes et d’improvisations, de créations et d’accompagnements.

Dans ce piano tout noir. 19h pile, à peine assis, tout juste annoncé, qu’il a déjà attaqué le titre éponyme. Il est à deux mètres, c’est nous qu’il regarde, de côté, sans prêter plus d’attention que cela à ses mains qui courent sur le piano… Une heure et quart de chansons, sans aucune pause, où vont déferler notes et mots comme vagues d’unevie. Elles se courent après, se rattrapent, s’emmêlent, se brisent et se calment. Vous roulent dans leur flot sous l’écume des jours. Ou vous portent doucement.

C’est œuvre de toute une vie, d’une maturité rayonnante. Depuis les premiers temps, L’enfant que j’étais, jusqu’à la mort, Dix pieds sous terre. Ou Je me souviens : « Les paroles disaient que les gens quand ils s’aiment / Bien après qu’ils soient morts leur amour continue. »Nous voyageons dans le métro et dans nos souvenirs, entre Chicorée Leroux et scoubidou, ou à L’aéroport de Fiumicino. En passant par la vieillesse et les amours dans tous leurs états : la première fois (occasion de nous jouer L’été 42, merveille musicale d’évocation), les séparations (« J’pourrai pas jouer ça / Sans t’avoir sous les doigts / Si un jour t’es plus là » ou Tu m’as volé la mer du Nord), les amours en diagonale avec ce titre émouvant et sans concession qu’est A quoi ça tient. La routine aussi : « Ça fait vingt neuf mille deux cents heures / qu’on a passé dans le même lit / Dont mille quarante à faire l’amour / et sept cent vingt pour maladie / J’ai noté. »

On s’en prend plein la figure, plein les oreilles, plein le cœur. On y musique douce, on y symphonise, on y jazze chez Jonasz, Michel Legrand ou Trenet. Jonasz, tiens, une des quatre chansons qu’il n’a pas écrite, La famille. « Les jeunes s’en vont là où ça brille / Les vieux s’éteignent comme des brindilles. » Mouloudji, Un jour tu verras. Bécaud, Et maintenant, les belles questions de Delanoé. Et le susnommé Trenet, pour le rappel qui se rit de la mort, La folle complainte. Les autres vingt-et-une sont de la belle plume écrite et annotée par Romain, depuis plus de dix ans. Non, pas toutes, il y a cette jolie valse de Dvorak où il a déposé ses impressions de « Petit matin ivoire / Et rose mélangé / Odeur de café noir / Oranges et pain brûlé. »

Pour nous faire l’opéra de sa vie, plutôt que de raconter des anecdotes entre chaque titre, Romain a puisé des intermèdes musicaux aux brillantissimes envolées, en écho à ses propres créations. Les doigts virtuoses du pianiste jouent Aznavour, Barbara, Ferré, Lemarque à Paris, où il valsera avec Marjolaine et Mathilda. Vigneault quand il est difficile d’aimer, comme dans le répertoire des chansons traditionnelles. Celles qu’on apprend aux enfants mais qui parlent des erreurs et des malheurs des grands, de prisons et de belles geôlières.

 

Le Wikipédia de Romain Didier, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là

  »Je me souviens » Image de prévisualisation YouTube

 

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