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Sophie Tapie, pour une country « à la française »

cover-web-update-rvb-150-dpiD’abord essayer, au moins le temps de l’écoute, d’oublier son nom. Ou, mission sinon impossible au moins difficile, de ne pas voir dans le sien celui de son paternel qui, lui aussi, débuta la carrière que l’on sait comme chanteur. De ne pas se dire que certains ont, dès l’entame de leur carrière, a priori plus d’atouts que d’autres. Que d’être bien née peut aider, ne serait-ce que pour accéder aux médias qui font, on le sait, toute la différence, même si on échoue à The Voice

Donc, essayer. Se concentrer sur un premier album fort prometteur, celui d’une folk-singueuse a priori sincère aux (belles) ballades bien écrites, bien chantées, bien jouées. Qui, par ses chansons, dessine comme une jeune autobiographie : le « je » l’emporte largement en cet album..

Sophie Tapie nous revient du Québec – sa nouvelle terre d’adoption – où, férue qu’elle dit être de Johnny Cash, elle a peaufiné son folk, sa country, assimilé ou transgressé leurs codes musicaux. Premier album sorti en mai à Paris, en juin à Montréal. Et, dès le premier titre, une chanson qui sonne comme un préambule, une utile mise au point à l’adresse des hexagonaux : « J’envoie en l’air / Tous vos a priori moi j’en ai / Plus rien à faire […] Parfois j’avoue c’est une blessure / De faire le tri, de mettre les critiques de côté / J’entends des injures, des vertes et des pas mûres […] Pourquoi juger sur l’apparence ? »

Jugeons là plutôt sur son air, sur ses airs. Et avouons sans mal que c’est probant. Sans doute trop appliqué encore, trop propre : ça ne vous file pas des frissons ni ne fait défiler en vous des tas d’images, de celles que ce genre sait fabriquer. C’est une country-folk de bon aloi (une « country à la française » assure-t-elle, voulant apporter un son qui convienne à son pays d’origine, oubliant sans doute que la country vient pour partie du patrimoine musical de la vieille Europe) dont l’énergie lorgne vers le rock, à l’inspiration amoureuse, à l’idée qui prédomine de « sauvage liberté », musique à l’adn génétiquement modifié et concept facilement commercialisables, une variété digeste à destination d’un large public, qu’on ne boudera pas si elle surgit de son auto-radio.

Même si la jeune dame au banjo, à l’insu de son plein gré ou pas, fait et fera l’actu de la presse people et des plateaux télés, cause à son rang bien éloigné de cette country, musique partageant à l’origine les valeurs sociales des petites gens.

 

Sophie Tapie, Sauvage, Vega Musique 2015. Le site de Sophie Tapie, c’est ici. Image de prévisualisation YouTube

2 Réponses à Sophie Tapie, pour une country « à la française »

  1. Yves Flocq 16 août 2015 à 17 h 51 min

    Ce n’est pas désagréable, ça s’écoute. D’accord avec cet article pour ne pas confondre le géniteur et la chanteuse. Mais je ne connais pas beaucoup de jeune chanteuse qui, inconnue, à la sortie de son premier album, se voit ouvrir toutes grandes les portes de l’émission de Drucker. Ou elle a un talent fou et c’est mieux que Tracy Chapman et Joan Baez réunies, ou elle a beaucoup de chance (c’est qui son attachée de presse très efficace ?), ou il y a du copinage avec le très cher papa. Les artistes ne naissent pas tous et toutes égaux en droits.

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  2. catherine Laugier 17 août 2015 à 14 h 08 min

    Régulièrement de jeunes chanteurs débutants ou peu connus sont, cependant, invités chez Drucker par des artistes plus médiatisés…Le débat reste ouvert. Oui, « les enfants de » se voit ouvrir des portes plus facilement au départ, ne serait-ce que par la connaissance du milieu artistique. Mais ils ont souvent du mal à se faire un prénom aussi.

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