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Capucine, L’Affaire à faire

0295d4_143d1825a3b74c87a3f5e014abd18552C’est certes toute une affaire, pas un drame. Aurélie Laurence est en chanson comme une cousine pas si éloignée que ça d’Amélie les crayons. Elle nage dans l’onirisme et partir en chanson avec elle c’est partir en voyage. Loin, très loin de tout, c’est dire si ça fait du bien : « J’irai voir tôt ou tard / Si les sirènes existent / Sur le dos des baleines / Je suivrai leur piste. » Ses mots doux, fantasques, dessinent un tout autre monde où d’autres l’ont précédé. On pense à Alice (la photo du livret y fait songer), dans son pays des merveilles, surtout à l’heure du thé, c’est fou : « Vous prendrez bien une tasse de thé / Un thé au lait / Un thé sucré / Un thé maté / Langue de chat / Tuocha / Je te lirai le passé niché / Dans le marc de mon thé. » La chanson on le sait peut distraire comme elle peut informer. Ici elle transporte, elle téléporte dans un monde sans trop de repères si ce n’est des secrets fossiles, des sourires narquois dans les pattes d’oie, dans les fables et les chimères de nos âmes aux vérités fatales, « à l’heure où les lumières s’éteignent / où les tableaux saignent. » L’Affaire Capucine est toute une aventure si peu qu’on la suivre à la trace, aux vers, à la note, en fermant les yeux, allant de l’avant contre le vent, forts que nous sommes de mots indociles, de situations incongrues. C’est fou, c’est foutraque, c’est baroque, c’est merveilleux. Il y a ici la poésie de Lewis Carroll de derrière le miroir, de Jacques Prévert de derrière les fagots, de Winsor McCay, de Tim Burton, de Victor Hugo et de Jules Verne, des bonimenteurs forains, montreurs d’ours et cracheurs de feu.

Et c’est vrai que Capucine est toute une affaire. Aux côtés d’Aurélie, il y a une belle bande pour mettre en notes ces fantaisies, les organiser : Franck Dunas aux pianos et guitare, Maïe-Tiaré Coignard aux violoncelle et contrebasse, Samuel Léger à la basse, Alban Coignard aux violons, Antoine Moulin aux clarinettes, Stéphane Rouiller aux trompettes. Pas loin d’un grand orchestre pour assurer la bande-son de telles aventures très cinématographiques dans l’esprit. Même si on devine que les rêves de Capucine sont plus grands encore, grand écran, technicolor, en relief même. « Prenez place dans l’auditoire / Nos allons vous conter l’histoire / De créatures insensées qui se parlent dans le miroir / Reflétant les mystères / Les fables et les chimères de leurs âmes. » Au triste et sinistre long-métrage du désespérant quotidien de nos vies, L’Affaire Capucine préfère un monde inconnu, étrange, familier et fantastique à la fois, comme un monde parallèle. Juré qu’on ne perd pas au change.

 

L’Affaire Capucine, Le cercle, autoproduit 2015. Le site de L’Affaire Capucine, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là. Vidéo extraite du précédent album (on attend avec impatience les nouvelles !) : Image de prévisualisation YouTube

2 Réponses à Capucine, L’Affaire à faire

  1. catherine Laugier 26 décembre 2015 à 19 h 35 min

    Oui, nous sommes bien transportés dans le monde merveilleux d’Alice, et comme c’est Noël, que le monde autour de nous n’est pas merveilleux, et que même à la télé nous sommes en manque de contes baroques, on prend, et ça fera de jolies étrennes !

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  2. Françoise 10 janvier 2016 à 11 h 33 min

    Joli univers mais une voix trop basse, trop sérieuse, trop mature presque pour aller avec la magie des textes et des musiques. Si Emilie Simon, Amélie les Crayons ont des voix presque enfantines qui collent parfaitement à leurs univers oniriques, il existe un décalage vocal avec Aurélie Laurence, qui rend plus difficile l’adhésion à son interprétation. Il faudrait que la chanteuse travaille sa voix pour trouver le ton juste, peut-être une théâtralisation de conteuse à la Marie Kaluna (conteuse toulousaine), qui apporterait plus de cohérence à l’ensemble…

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