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Barjac 2017. Monsieur Roux et Boule, roulé-boulé

Boule et Monsieur Roux (photos Anne-Marie Panigada)

Boule et Monsieur Roux (photos Anne-Marie Panigada)

Mutualisation, partage : nos amis Monsieur Roux et Boule font cause et scène communes. Non co-plateau où l’un succède à l’autre qui le précède : non, flanqués chacun de leur guitare, ils sont ensemble à alterner les chansons en un même set.

Ces deux-là sont de proximité. D’amitié c’est sûr. D’art aussi : une façon d’envisager la chanson, de faire grand cas de petits détails, de s’attarder sur ces petits riens qui font la différence, « nos états d’âme et nos montées d’hormones » comme dirait Monsieur Roux. D’ailleurs, on le verra plus encore dans quelques heures avec Volo et surtout Joyeux Urbains, il y a comme une école évidente où fleurit cette subdivision-là de la chanson : Boule et Monsieur Roux en sont manifestement pensionnaires. Même classe élémentaire.

On se doute bien que de les voir ensemble procède au bon sens économique : en cette époque de disette de public et d’offre pléthorique d’artistes, en voir deux pour le prix d’un est intéressante promotion. Pas de rivalité sur scène, surtout pas entre eux, ce n’est pas à qui chante plus haut, pisse plus loin que l’autre. Sans doute distraits, les festivaliers peuvent ne pas les connaître, se les imaginer depuis toujours en duo : nos chanteurs n’ont que leur talent pour l’opération séduction, le commando chanson, le roulé-boulé qui aime à dérouler, à débouler des textes subtils et doux d’où parfois surgissent quelques énormités : « Tout fout l’camp / Et même toi / Tout bat de l’aile / Rentre chez toi / Abats-moi / Pendant qu’il est encore temps ».

Les deux sont tour à tout brinquebalés par la vie, une vie qui bien souvent marche sur la tête : « Mais dis-moi / Où est le haut et le bas / Quand le monde marche à l’envers / Et que tout va de travers / Mais crois-moi / Quand tout r ‘viendra au bon endroit / J’te promets qu’la France d’en haut / Elle finira dans l’caniveau ». La vie les cogne, le cœur aussi mais, quitte à faire, elle est bonne l’eau de la vie. Avec eux, nous faisons de constants allers-retours et quelques pieds de nez entre l’intime et la société et s’offre à nous, se détériore devant nous.

Boule finit par une de ses propres chansons posthumes, anticipant la camarde et facilitant le travail de ses collègues éplorés ainsi que des nécrophages de la presse. Le public, lui, finit par se dire qu’il tient là deux complices dignes de leurs exigences chansons. Deux de plus à leur prestigieux palmarès : c’est une très bonne récolte.

 

Le site de Monsieur Roux, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. Le site de Boule, c’est ici ; ce que nous avons déjà dit de lui, c’est là.

« Le préavis », Rouen, 2009 Image de prévisualisation YouTube

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