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Louise (contre) Attaque : retour en force

louise-attaque-anomalie-digisleeve-cd-album-pa00001450-8-1J’t’emmène au vent, Ton invitation, Les nuits parisiennes, Léa… La seule lecture de ces titres enclenche la madeleine de Proust. Autant de chansons gravées dans la mémoire collective, bien au-delà du cercle des amateurs de rock. Dame, paraît que la galette qui contenait toutes ces chansons est l’album de rock français le plus vendu de tous les temps (trois millions d’exemplaires- dont le mien -, excusez du peu) !

C’était en 1997, il y a presque vingt ans. L’album portait le nom du groupe, Louise Attaque, hommage hétéroclite à Louise Michel et aux Violent Femmes, groupe de rock américain.

Deux albums avaient suivi en 2000 et 2005. Depuis, silence radio, hormis un inédit enregistré pour figurer sur une compilation en 2011.

Entretemps, Gaëtan Roussel, chanteur du groupe et auteur des textes, est devenu une personne qui compte dans le métier. Deux formidables albums en solo, Victoire de la musique en 2011, participation classieuse avec Vanessa Paradis et, surtout, homme à tout faire de l’ultime album de Bashung Bleu pétrole. Et on l’annonce sur le futur Dutronc…

C’est dire si la curiosité était grande de découvrir le nouvel opus de Louise Attaque, après 10 ans d’abstinence forcée. D’autant que, ce retour aux sources n’étant a priori pas nécessité par le besoin de redorer le blason ou de remplir le portefeuille de sa tête pensante, on ne pouvait qu’en attendre du bon.

Verdict ? La surprise est au rendez-vous ! Bonne ou mauvaise ? Tout dépendra de ce qu’on en attendra.

Si vous aimez le groupe pour son rock-folk un peu brut et son violon si caractéristique, véritable signature sonore, passez votre chemin ! Car c’est à un album d’électro-pop que vous aurez droit, fort proche des disques solos de son chanteur. Le violon est certes présent, mais discret, voire effacé. Hormis deux trois morceaux rappelant le passé (Du grand banditisme, l’insouciance), Louise Attaque a décidé de revenir sur de nouvelles bases. Pas sûr que les afficionados de la première heure apprécieront, mais pourquoi reprocherait-on au groupe d’évoluer, de chercher de nouvelles voies, de vivre dans le futur ? L’empreinte de Gaëtan Roussel semble certes plus présente que jamais, mais après tout, c’est le propre de tout ensemble de voir un leader se détacher et avoir voix proéminente.

Pour le reste, les amateurs retrouveront avec plaisir la voix mi éraillée, mi nasillarde du chanteur, ainsi que son écriture efficace. Une chanson de Louise Attaque, c’est avant tout des textes courts et percutants  -deux couplets maximum et encore, souvent c’est le premier qui est répété – et un refrain qui vous prend par l’oreille pour ne plus vous lâcher. Moins festif par les thèmes abordés, il sera question d’identité, de paternité, de perte de l’innocence de notre monde actuel (l’insouciance qui nous fuit, l’insouciance qui n’a pas de prix)…

On l’aura compris : un bien bel opus pour tous les tenants d’une chanson rythmée et dansante, qui ne vise pas à épater le monde par ses textes ciselés et profonds, mais se contente d’apporter un plaisir immédiat à l’auditeur. C’est court (dix chansons pour un total de 34 minutes), vif et jouissif. L’album s’appelle Anomalie. Ne pas succomber en serait une.

 

Louise Attaque, Anomalie, Barclay/Universal 2016. Le site de Louise Attaque, c’est ici.

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2 Réponses à Louise (contre) Attaque : retour en force

  1. Bapt' 2 mars 2016 à 12 h 42 min

    Je rejoint totalement ce qui est dit en début d’article : cet album est un crève-coeur pour les anciens fans de Louise Attaque, ceux qui espéraient un retour de ce violon enflammé et de ce style si particulier que le groupe avait notamment réussi à imposer par ses deux premiers albums.
    On aurait même pu rêver un album ressemblant beaucoup plus à Tarmac (somptueux projet, au demeurant) qu’aux projets solos de Gaetan Roussel.
    Pourtant c’est vers ce projet qui tend vers la pop et l’électro que le groupe a décidé de se tourner. A l’heure ou le monde, les ondes et les oreilles sont envahies et malades de la pop et de l’électro, on peut trouver ça dommageable de voir un groupe si novateur tristement tomber dans l’ère du temps, dans le consensuel et la musique « qui passe bien à la radio ».
    Je ne pense pas que le groupe « évolue dans le futur », mais qu’il évolue plutôt dans le présent, et s’en accommode très bien…
    Certes le retour de Louise Attaque a fait du bruit, mais pas le bruit qu’on pouvait espérer.

    Répondre
  2. Odile 4 mars 2016 à 17 h 50 min

    Cet opus n’est pas vraiment le style que je préfère…
    Ce n’est pas de la nostalgie, mais ça lui ressemble.
    Je vais donc passé mon chemin, tant pis!

    Répondre

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