CMS

Renaud, l’émotion lui va si bien

DESOLÉ, RENAUD, LES JEUNES N'EMBRASSENT PAS Pour qui chante Renaud ? Pour les jeunes d'aujourd'hui, ceux qui se font méchamment cogner par les flics dans les manifs contre la Loi Travail ? Désolé, Renaud, les jeunes n'embrassent pas ! Eux restent des nuits debout. Que l'émotion collective des 7 et 11 janvier 2015 bouffe à ce point Renaud qu'il en oublie tout le reste, la violence étathique, l'état d'urgence qui comme par hasard ne baillone que la liberté d'expression, la société qui se délite, la trahison de la gauche gouvernementale, l'extrême horreur qui nous vient au detours d'une prochaine élection... alors c'est vrai qu'il ne peut raisonnablement plus chanter ni Hexagone, ni Société tu m'auras pas. Car la société vient de l'avoir, de lui faire le baiser de la mort. Belle prise ! Pour qui chante-t-il alors, pour avoir encore tant de succès, lui qui ne sait plus chanter, lui dont les textes sont à ce point affadis qu'ils pourraient être interprétés par le tout venant du showbiz, sauf peut-être ceux de The Voice, cause justement à la voix ? Pour nous qui aurions vieillis au moins autant que lui ? L'âge de nos artères certes, celui de nos idées rétrécies, riquiquies aussi ? J'ai beau être persuadé que, harcelé par les médias qu'il vomit autant que moi, il ait dit n'importe quoi sur Fillon, je me pose des questions. Lui qui s'excuse désormais pour son Hexagone d'antan (comme Le Forestier l'a fait pour Parachutiste), lui qui pose son cul sur le canapé rouge de Drucker, qui appelle aujourd'hui à lui les micros qu'ils conchiait hier (c'est que les disques se vendent moins bien, faut défendre ses sources de revenus), lui qui est de partout comme s'il était en campagne... Moi je veux bien l'aimer comme avant, le Renaud, mais me refuse à le suivre dans un naufrage infini, qui n'en finit pas, qui lui aussi passe par la case Trahison. Faites qu'en plus il n'ait pas de compte au Panama ! MICHEL KEMPER

DESOLÉ, RENAUD, LES JEUNES N’EMBRASSENT PAS
Pour qui chante Renaud ? Pour les jeunes d’aujourd’hui, ceux qui se font méchamment cogner par les flics dans les manifs contre la Loi Travail ? Désolé, Renaud, les jeunes n’embrassent pas ! Et surtout pas les flics ! Eux restent des nuits debout, dans l’espoir de lendemains qui chantent. Qui chantent juste. Que l’émotion collective des 7 et 11 janvier 2015 bouffe à ce point Renaud qu’il en oublie tout le reste, la violence étatique, l’état d’urgence qui comme par hasard ne bâillonne que la liberté d’expression, la société qui se délite, la trahison de la gauche gouvernementale, l’extrême horreur qui nous vient au détours d’une prochaine élection… alors c’est vrai qu’il ne peut raisonnablement plus chanter ni Hexagone, ni Société tu m’auras pas. Car la société vient de l’avoir, de lui faire le baiser de la mort. Belle prise ! Pour qui chante-t-il alors, pour avoir encore tant de succès, lui qui ne sait plus vraiment chanter, lui dont les textes sont à ce point affadis qu’ils pourraient être interprétés par le tout venant du showbiz, sauf peut-être ceux de The Voice, cause justement à la voix ? Pour nous qui aurions vieilli au moins autant que lui ? L’âge de nos artères certes, celui de nos idées rétrécies, riquiqui aussi ?
Concerts d’I Muvrini, retour à Charlie-Hebdo pour une chronique hebdomadaire comme au bon vieux temps, interviews en veux-tu en voilà, Renaud est de partout à la fois. J’ai beau être persuadé que, harcelé par les médias qu’il vomit autant que moi, il a dit n’importe quoi sur Fillon, je me pose des questions. Lui qui s’excuse désormais pour son Hexagone d’antan (comme Le Forestier l’a fait pour Parachutiste), lui qui pose son cul sur le canapé rouge de Drucker (un de ceux qui méprisent la chanson dans sa diversité) malgré qu’il chante sur ce nouvel album « Je fais plus les télés / J’ai même pas internet / Arrêté de parler / Aux radios aux gazettes » (Toujours debout), qui appelle aujourd’hui à lui les micros qu’ils conchiait hier (c’est que les disques se vendent moins bien, faut bien défendre ses sources de revenus), lui qui est omniprésent comme un homme politique en campagne…
Moi je veux bien l’aimer comme avant, le Renaud, mais me refuse à le suivre dans un tel naufrage infini, qui passe pas loin de la case Trahison.
MICHEL KEMPER

En photos comme par les mots, Renaud se met a nu dans ce nouvel album. Sans pudeur, sans retenue, il s’y livre de façon presque charnelle. C’est dans l’émotion qu’il est le plus crédible.

Dix ans après Rouge sang, Renaud nous revient avec un opus marqué par la tendresse et l’enfance. Un album moins politique, le Renaud d‘Hexagone et de Société tu m’auras pas s’est dilué avec le temps comme s’est enfui notre adolescence rebelle… L’album est assez inégal mais la résurrection du chanteur et l’émotion qui va avec devraient compenser allègrement quelques manques dans l’écriture. S’il se posait hier la question de « mettre de la musique sur la vie d’un flic » (La ballade de Willy Brouillard), il y a eu entretemps Charlie-Hebdo et l’hyper casher en janvier 2015 et Renaud désormais l’embrasse comme un symbole de fraternité retrouvée au delà des positions partisanes, sans oublier pour autant d’égratigner le petit défilé des puissants « sous ministres et petits rois sans gloire. » Avec Hyper cacher, Renaud nous bouleverse en relatant l’enfer de cette barbarie, vibrant hommage aux victimes de la communauté juive à qui il souhaite de reposer en paix « à Jérusalem, sur la terre de leurs pères, au soleil d’Israël ».

Une grande partie des musiques de l’album sont composées par le guitariste Michael Ohayon qui apporte de très belles mélodies, minimalistes mais efficaces. C’est en revanche Renan Luce, le gendre, qui compose la musique pour Les mots, sans doute la plus belle de l’album : « Écrire et faire vivre / Les mots sur la feuille et son blanc manteau / Ça vous rend libre comme l’oiseau / Ça vous libère de tous les maux / C’est un don du ciel, une grâce / Qui rend la vie moins dégueulasse. » Véritable ode aux mots qui depuis toujours lui donnent des ailes. Ils sont sa raison d’être. C’est peut être grâce à eux qu’il est Toujours debout, chanson par laquelle il fustige ceux qui l’avaient déjà enterré : « que celui qui n’a jamais titubé me jette la première bière. »
C’est l’enfance qui inspire le mieux Renaud. Une enfance qu’il n’aurait jamais voulu quitter : « La vie est moche et c’est trop court ». Inexorablement le temps passe, même s’il n’a jamais pu blairer les anniversaires (Mon anniv’), Renaud est devenu grand père et dédie une chanson à sa petite fille Heloïse avec laquelle il se promène à Venise main dans la main comme il le fit jadis avec Lolita. Son fils Malone aura droit, lui, à deux titres : Petit bonhomme et Ta batterie. Repentir : ces dernières années, englué dans ses abîmes anisées, Renaud n’aura pas été présent pour son gamin comme il l’aurait voulu ; il se rattrape en chansons.   
On ne retiendra pas Mulholland Drive, l’histoire d’une jeune américaine quittant la maison familiale pour une vie meilleure. Un tout autre voyage, road movie alcoolisé en scooter, conduira tout droit le chanteur toute La nuit en taule : dégrisement entre quatre murs où finalement  il « faut pas trop faire le malin / Et se dire que la liberté c’est bien ». Avec Petite fille slave, Renaud évoque un autre type d’enfermement, celui de la prostitution. À l’esclave qu’elle est des mafieux, Renaud souhaite un retour heureux aux cotés des siens. 
Le dernier titre est un slam « un peu vulgos » écrit en 2007, plus trash que Peau Aime, autre slam écrit trente ans avant. Un hommage à Grand Corps malade qui lui-même voue une grande admiration pour Renaud ; c’est d’ailleurs en partie grâce à lui que Renaud a repris goût à la vie par l’écriture;

 

Renaud, Toujours debout, Parlophone/Warner 2016. Le site de Renaud, c’est ici.

Image de prévisualisation YouTube

28 Réponses à Renaud, l’émotion lui va si bien

  1. Marc Gicquel 8 avril 2016 à 17 h 57 min

    L’alccol tue lentement, mais sûrement….qu’il est blême mon HLM, le canapé rouge de Drucker et les micros tendus devant une voix perdue, c’est plus attirant qui sait ?

    déjà son retour voici 10 ans m’avait gonflé…étalage de vie privée pour faire pleurer les fans…alors maintenant, tiens je vais danser avec Germaine, une java ou un tango !

    Répondre
  2. LUCAS 8 avril 2016 à 18 h 17 min

    Etrange cette thérapie publique de Renaud : le public paye son traitement
    Etrange cette adhésion à un artiste désormais décevant
    Les paroles sont d’une grande pauvreté, des fois consternantes
    Pourquoi donc ai-je acheté ce disque ce matin dès l’ouverture du magasin ?

    Répondre
  3. Dominique Bouillon 8 avril 2016 à 20 h 14 min

    Juste une petite rectification MicheL. Si j’ai bien entendu ce matin, il y avait déjà 470 000 CD achetés en pré-vente… Il en vendra un bon million sans problème. Pourquoi se faire tarter avec la promo, alors ?

    Répondre
  4. Francis Panigada 8 avril 2016 à 21 h 55 min

    Je ne pense pas que la promo soit ici l’intention. Mais Renaud faisant parie de notre « patrimoine » chanson, il me parait évident qu’on ne peut laisser cette sortie sous silence. Je trouve bienvenu que l’on ait ici deux sons de cloche. Renaud n’a évidemment pas besoin de notre soutien mais en tant que site sur la chanson, en parler est une évidence, y compris pour dire notre déception. on l’a tant aimé ce gars là !

    Répondre
  5. Joel Luguern 8 avril 2016 à 23 h 56 min

    Finalement, je ne regrette pas une seconde de m’être instinctivement méfié de Renaud il y a quarante ans. Il ruait violemment dans les brancards, gueulait contre tout et tout le monde, n’épargnant personne, sauf François Mitterrand…
    Je pressentais qu’il rejoindrait le troupeau des chanteurs contestataires acharnés à leurs débuts (il faut bien « exister » si l’on veut sortir rapidement du lot…): Antoine, Maxime Le Forestier, Philippe Val, etc. – avant de se ranger des voitures et de se reconvertir, qui dans la publicité, qui dans les allées du pouvoir, qui dans les rythmes exotiques, etc.
    Déjà en 2005, alors que peu avant encore, il disait vomir la presse « people », Renaud faisait la une de Paris Match avec sa nouvelle compagne. Aujourd’hui, dix ans plus tard, il se vend ou il est vendu par sa maison de disques comme une savonnette auprès des médias…
    Même s’il faut lui reconnaître quelques bonheurs d’écriture ( « A l’école de l’angoisse, je suis premier de la classe » ou encore  » Richard Clayderman, le Mozart du walk-man »), il faut bien reconnaître que n’est pas Brel qui veut.

    Répondre
  6. Sylvia 9 avril 2016 à 7 h 05 min

    J’ai eu peur pour un vieil ami…Etait-il vraiment toujours debout? Ce putain d’alcool pouvant tuer un vivant, j’en ai douté…Et puis aujourd’hui je sais ! J’ai pas embrassé un flic mais j’ai enlacé Les Mots, j’ai fondu à Venise avec Héloïse et je fredonne mon ptit bonhomme avant le Je vous aime pour l’ami Karim et pour Fabien.
    Et puis mon vieil ami, comme j’aime ce que certains nomment ton impudeur! « Cachez-moi cette faiblesse que je ne saurai voir »! :D
    Et pourtant, c’est si beau un être qui se livre et qui n’a pas honte, la vie est belle et c’est trop court pour se la raconter! Si seulement nous parlions tous à coeur ouvert au lieu de nous défendre de ce que nous prenons pour des faiblesses… En fait, tu es plus fort que nous tous, la Société ne t’a pas eu!

    Répondre
  7. Sebastien Rocas 9 avril 2016 à 7 h 08 min

    Le disque n’est pas si mauvais qu’on le dit. On pouvait en attendre pire mais la technique fait des merveilles. Mais si les ordinateurs savent corriger la voix, faire des miracles, la ressusciter, ils ne retrouveront pas l’esprit d’origine du chanteur Renaud. Si Renaud Séchan d’il y a vingt ou quarante ans pouvait physiquement rencontrer Renaud de maintenant, il ne le saluerait pas, lui cracherait à la gueule pour toutes ces valeurs reniées, foulées au pied. Renaud a mis tellement d’eau dans son Pastis que c’en est devenu de la flotte un peu trouble.

    Répondre
  8. Jean-Michel Rey 9 avril 2016 à 7 h 10 min

    Pour le moment, je ne l’ai écouté qu’une seule fois. Mises à part les deux scies radiophoniques surentendues, le reste semble de bonne facture. Il y a quelques très belles mélodies et le « retour » de la voix est émouvant…

    Répondre
  9. GILDAS THOMAS 9 avril 2016 à 7 h 40 min

    C’est marrant, ça fait bientôt 30 ans que Renaud suscite un tel débat.. A propos de sa cohérence, ses incohérences de chanteur « engagé » et de star peoplisée… En tout cas, écrire aujourd’hui sur les manifs de janvier 2015 n’est pas plus démago que de brâmer « Société tu m’auras pas » en 1976… « Faites ce que je dis mais pas ce que je fais » a toujours été un peu sa marque de fabrique.. Et pourtant j’adore ce mec. C’est cette ambivalence, ce paradoxe, ce yin et ce yan qui nous émeut et nous renvoie à ce que nous sommes aussi….

    Répondre
  10. Michel Kemper 9 avril 2016 à 9 h 19 min

    Entretien avec Renaud, paru hier dans L’Humanité :

    Renaud « Si je peux vous aider financièrement… »
    Entretien réalisé par V. H.
    Vendredi 8 Avril 2016

    Quel message de soutien avez-vous envie d’adresser à l’Humanité, qui connaît actuellement de graves difficultés financières ?

    Renaud J’ai une anecdote bouleversante. Quand j’ai assisté au 70e anniversaire du Parti communiste à Bercy en 1990, j’ai rencontré à cette occasion Léo Ferré, ce vieil anar sympathique et proche du Parti, compagnon de route. Je lui ai dit : « Je sens que je vais encore me faire chier dessus par les médias qui vont ironiser sur mon soutien au PCF. » Il m’a répondu mot pour mot : « Tu les emmerdes ! C’est le Parti des pauvres et c’est tout. Point final ! » Vous êtes le Parti des pauvres, c’est pour ça que je vous aime. Si je peux vous aider financièrement, je serai partant !

    Vous arrive-t-il de lire l’Huma  ?

    Renaud J’ai un ami, secrétaire, administrateur, garde du corps, chauffeur, cuisinier, qui s’occupe de moi. Je ne peux pas vivre tout seul. Il me faut un copain en permanence. J’ai trouvé un copain postier à Moulins dans l’Allier qui prend des semaines entières de congés pour bosser avec moi. Il est communiste comme on croit qu’il n’y en a plus, et toujours abonné à l’Huma. Donc, je le lis régulièrement à ses côtés ou face à lui. Il est militant CGT et fidèle du Parti. Bon, il a voté Mélenchon à la présidentielle, mais Mélenchon c’est quand même un bon compagnon de route pour vous ! (rires). Et un beau tribun. Mais je n’ai plus trop confiance dans ces hommes politiques de tous bords dont les ambitions sont parfois plus égoïstes qu’altruistes. Ce désir de pouvoir sur la vie des gens qu’ils malmènent une fois élus. Il y a bien Nicolas Hulot qui n’est pas un militant communiste. Ce n’est pas un rouge, pas un bolchevique, pas un anar. C’est un mec qui a une sensibilité humaine pour la nature, l’environnement, les animaux. Il me touche beaucoup, mais il a malheureusement refusé de se présenter à la présidentielle de 2012. Je le regrette. En 2017, on ne va pas avoir le choix. On va avoir Marine Le Pen forcément, Sarkozy, j’espère que non, peut-être un Juppé. J’irai voter pour le plus démocrate des deux, devinez qui, ou j’irai à la pêche à la ligne. Mais je désespère de faire partie des abstentionnistes, même si voter c’est choisir son maître.

    Répondre
  11. michele 9 avril 2016 à 13 h 24 min

    RENAUD UN TRES GRAND HOMME
    Facile de le critiquer mr Kemper mais quand vous saurez faire danser les mots comme lui on en reparlera….. MR RENAUD lui qui a toujours dit ce qu’il pensait vraiment en temps et en heure, maintenant que les années sont passées et qu’il se retourne pour voir en arrière il a le droit davoir des regrets, des remords comme tout être normalement constitué. Que celui qui n’a jamais regretté un geste, une parole, un fait me jette la première pierre.
    Certes, ses poèmes sont moins dur, moins révolutionnaires plus mélancoliques qu’avant mais le principal et ce qui fait leur beauté , c’est qu’il les écrit avec le coeur, la pureté…
    Alors, moi j’adhère à 200 % à ce nouvel album, devrais je dire chef d’oeuvre et chapeau Monsieur RENAUD vous revenez de loin et vous êtes toujours notre « frangin »….
    Mr RENAUD, poète, sincére, entier, tendre et j’en passe vous étes le PHENIX de l’année et j’en suis fière.

    Répondre
    • Michel Kemper 9 avril 2016 à 16 h 29 min

      Vous me connaissez à ce point, Michèle, pour dire des âneries pareilles à mon égard ? Lisez-moi d’abord, mais lisez TOUT, les milliers d’articles et les livres, on en reparlera ensuite effectivement. Madame, vous n’êtes pas sur le net ici : vous êtes sur NosEnchanteurs, c’est différent. Ici on commente avec politesse, avec respect : on discute, on débat, mais on ne dit pas de bêtises plus grosses que soit. Le fait que vous soyez fan, fanatique, n’excuse en aucun cas de tels écarts.

      Répondre
  12. stef 9 avril 2016 à 14 h 08 min

    Ambivalence c’est le bon mot en effet. A la fois je trouve certain propos durs mais je comprends d’autre fois je me demande ce que Renaud fou devant tel ou tel journaleux et je finie par comprendre.

    Il pouvait pas rester « hexagone » mais c’est pas pour cela que ce mec a disparu non plus. Il a vieilli a été malade s’en sort ou essaye de s’en persuader. Qui peut lui jeter la bière? Pour sortir de l’enfer faut être bien solide. Moi j’ai grandi avec de vrais parents qui ont fait mai 68 mais bien devant les flics pas derrière les première manif féministe j’étais dans ma poussette en première ligne ! Et aujourd’hui si on se ballade et qu’ils vont louper Nagui (bonjour tristesse et moqueries) c’est l’angoisse!!! Et pourtant leurs idéaux leurs convictions sont la mais plus nuancées moins virulentes ils ont un peu plus fatigués.

    Juste pour dire que tout le monde change avec ses défauts et ses qualités que l’on ne plaira jamais à tout le monde. En effet Renaud dit et fait des choses contradictoires et pourtant quand au bout de dix ans j’ai entendu les mots sortir de cette voix fatiguée j’étais simplement heureuse et j’ai pu aussi être critique c’est vrai pas trop longtemps. Ce mec me touche cette émotion a fleur de peau me parle et me bouleverse .

    Alors quoi dire que je comprends certaines désillusions et que si elles sont là c’est qu’il y a de l’amour car on ne peut pas être déçu par quelqu’un que l’on aime pas

    Répondre
  13. Pol de Groeve 9 avril 2016 à 14 h 26 min

    Le mélange des genres m’énerve !
    Je lis un peu partout des trucs du genre « Renaud va mieux, il en est sorti, on est heureux pour lui… » et du coup, on se réjouit qu’il nous ait pondu une nouvelle galette.
    Pourtant, que je sache, écrire des chansons, c’est son boulot, non ? Qu’il se porte mieux, évidemment que je suis content pour lui, mais moi, ce qui m’intéresse, c’est de savoir si le CD tient la route ou pas, en tant qu’œuvre artistique et pas uniquement en tant que reflet de l’état de santé de son auteur ! Si pas, que Renaud se contente d’aller mieux et de partir à la pêche à la ligne, je serai tout autant content pour lui !
    Vous feriez appel à un plombier qui vous cochonnerait tout le truc sous prétexte que c’est un ancien alcoolo mais qu’il va mieux ?
    Bref, les ressentis du style « j’ai été ému de le réentendre », c’est pas trop ma dope. Ce CD, les paroles valent le coup, les musiques sont chouettes, la voix est audible ? Pour le reste…

    Répondre
  14. Chansons de Pluie 9 avril 2016 à 15 h 09 min

    Pour moi, Renaud n’a jamais été un rebelle, ni contre le système, bien qu’il le prétende… D’ailleurs pour cela que j’ai toujours préféré son côté tendresse que engagé. C’est difficile les chanteurs engagés. Car par définition, s’ils sont engagés politiquement, ils sont peu médiatisés, donc on ne les connaît pas ;-) . Renaud a donc toujours été « engagé mais pas trop »… Sheller, par son parcours musical, est plus engagé… Disons artistiquement… Souchon est plus cohérent dans son engagement: il ne renie pas appartenir à une classe aisée, qu’il a de l’argent… Et puis la chanson a-t-elle pour objectif de faire de la politique ou est-elle d’abord esthétique et artistique? Car lorsque ça devient trop poétique ,esthétique ou artistique, le message politique devient difficile à cerner pour le commun des mortels… Un peu comme chez Genesis période Gabriel, qui avait écrit des chansons assez engagées sur l’Angleterre coincée et puritaine des années 70. Mais on n’a pas retenu cela d’eux. Par contre chez Dylan, bien. Il est toujours passé pour plus engagé qu’un Genesis, plus poétique et psyché, alors que ca n’est peut-être pas le cas sur le fond…

    Répondre
  15. Renaud /HLM des fans 9 avril 2016 à 15 h 12 min

    Renaud /HLM des fans
    @HLMFansdeRenaud
    9 avr.
    #Renaud #RenaudLePhenix Article de @MichelKemper1 et Vincent Capraro facebook.com/HLM.des.fans.d… nosenchanteurs.eu/index.php/2016…

    Répondre
  16. Fred Zélie 9 avril 2016 à 15 h 14 min

    Ce qui restera c’est l’oeuvre, pas l’homme car « c’est la mer qui prend l’homme, ta ta ta »…

    Répondre
  17. JLuc 9 avril 2016 à 15 h 46 min

    Etrange… J’ai publié ceci cet après-midi, à mon humble niveau, sur mon blog : https://louischedid.wordpress.com/2016/04/08/pourquoi-je-nacheterai-pas-le-nouvel-album-de-renaud/

    Répondre
    • JLuc 9 avril 2016 à 19 h 09 min

      Pour l’anecdote, je viens de publier une note sur deux soirées consécutives à Limoges, il y a deux semaines, assez contrastées: Claire Diterzi, puis Emji…

      Répondre
  18. Pol de Groeve 9 avril 2016 à 17 h 06 min

    Belle réaction de Jean-Luc Rouffy sur son blog.
    Entièrement d’accord avec lui quand il fait part de ses craintes quant à la future tournée.
    Perso, si je me tâte encore pour l’achat du disque, je n’ai aucun doute pour la tournée qui suivra : ce sera sans moi !!! La dernière fois que je suis allé l’applaudir (dans ses concerts avec 2 musiciens, piano-guitare et lui), je me suis bien juré que c’était la dernière fois ! C’était abominable à entendre et triste à pleurer, tant l’homme n’avait plus aucun souffle et ne pouvait plus chanter 2 vers d’affilée. Rien ne permet d’espérer que les choses se soient améliorées depuis.
    Faut être clair : ce ne serait pas Renaud à la barre (avec son aura et son grand public prêt à tout lui pardonner), son CD, on n’en parlerait même pas car personne n’écouterait jusqu’au bout un chanteur pareil ! Un inconnu qui chante comme lui, il tient combien de temps devant un public : 2 chansons, 3 chansons ?

    Répondre
  19. MistralGagnant 9 avril 2016 à 19 h 12 min

    Ne pas dire du mal de RENAUD, ça porte malheur. Tout le monde sait qu’il ne peut plus chanter il suffit de l’entendre parler (comment et avec quel appareillage fera-t-il lors de sa tournée ? sera-t-il en play-back sur des bandes largement améliorées ? en feront-ils une captation live ce qui serait un comble ? ils en sont capables rien que pour la tune et le pire c’est que ça se vendra). Ses chansons sont plus faibles qu’auparavant, ce nouveau disque est loin d’être une suite de chansons mémorables comme par le passé, mais faut se taire, laisser le métier faire sa meilleure opération financière de l’année : vider les poches des fans.

    Répondre
  20. Dominique Bouillon 9 avril 2016 à 21 h 06 min

    Non « Mistral Gagnant » c’est encore plus simple que ça. Les concerts de Renaud (j’ai bien vu la moitié de la tournée rouge sang) ce sont des grand-messes, des cérémonies, le public connait toute la liturgie et chante toutes les paroles, à fond. Donc on peut baisser la voix de Renaud, ça roule tout seul.
    Et est-ce que c’est grave ? Les spectateurs sont contents, repartent rarement déçus puisque l’immense majorité est déjà conquise à l’achat du billet…
    Il y aurait beaucoup plus à dire sur les prestations scéniques d’un type comme Hallyday puisque lui vend une « performance » et que l’on frise l’escroquerie, non ?

    Répondre
  21. Axl 10 avril 2016 à 3 h 29 min

    Si je suis où je suis c’est en partie « grâce » à Renaud, comme tant d’autres…mais il faut être lucide…Monsieur Kemper vous êtes un poil dur,mais il me semble qu’au niveau « intégrité » c’est à juste titre, et Monsieur Capraro, vous êtes « permissif » et un poil « aveuglé » si je puis me permettre…enfin ça fait beaucoup de politesse, voire trop…si je m’arrête à « Toujours debout » et « J’ai embrassé un flic », je déteste parler comme ça, mais c’est de la merde…point…et pourtant Dieu (où n’importe quel autre pantin) sait le respect et l’admiration que j’ai pour cet auteur, mais là il s’agit de lucidité, ne tombons dans le mercantile…j’aime Renaud mais pas celui-là…ce serait être dupe, et par les temps qui courent y’a vraiment pas moyen…

    Répondre
  22. Marc Servier 10 avril 2016 à 7 h 36 min

    Renaud : « J’essaye de me faire pardonner toutes les cruautés que j’ai pu sortir, notamment dans Hexagone, en 1975 : “La France est un pays de flics, à tous les coins d’rue y en a cent, pour faire régner l’ordre public, ils assassinent impunément…” J’y allais pas avec le dos de la cuiller ! On change tous. Les flics aussi. Ceux qui protègent mes copains sont jeunes et formidables. Si je devais réécrire Hexagone, je serais peut-être moins vindicatif. »

    Répondre
  23. Jerry OX 11 avril 2016 à 15 h 16 min

    Un disque qui m’a l’air plutôt bon d’après ce que j’ai pu ouïr sur les ondes . Même si ce n’est pas un album aussi bon que les précédents (j’avais adoré l’album de son premier grand retour en mai 2002 « Boucan d’enfer » avec « Docteur Renaud .. » et « Manhattan-Kaboul » ) on est content de le retrouver, qu’il soit en forme et qu’il reprenne son métier ; je vais sans doute l’acheter d’ici une semaine (ou plus ) sans me faire trop d’illusion ..juste un peu de plaisir !

    Répondre
  24. catherine Laugier 11 avril 2016 à 18 h 16 min

    Je n’ai jamais été une fan absolue de Renaud, ses meilleures chansons n’étant pas pour moi ses chansons engagées quelquefois déjà très premier degré, un brin démago : Camarade bourgeois, Société tu m’auras pas , ce n’est pas du Victor Hugo.
    Laisse Béton, Je suis une bande de jeunes, J’habite chez une copine, Mon beauf… inventives au niveau du vocabulaire, ont fait néologie.
    Mais celles qui me touchent sont les plus personnelles, amitié, famille : de Chanson pour Pierrot, Manu, à C’est quand qu’on va où, en passant par Mistral gagnant, ou Morgane de toi.
    Alors il a changé Renaud ? Ce n’est plus un adolescent révolté, c’est un grand père qui étale ses bons sentiments, et il a passé sous un long tunnel où il n’était plus rien. Ce qui nous gêne le plus, c’est qu’il a vieilli, et que cela nous rappelle notre propre vieillissement. Un artiste se doit d’être inaltérable, fidèle à lui-même, éternel. Au plus bas de sa forme et au plus haut de ses addictions, il faisait encore artiste maudit, on pouvait s’apitoyer. S’il redevient simplement un être humain, ça manque d’intérêt dramatique, en plus il peut se défendre, alors on peut lui filer un coup sur la tête.
    Et cet album ? Une résurrection suivant certains, voire son meilleur album. De la daube selon les autres. J’étais pleine de bons préjugés au départ, c’est déjà bien qu’il arrive à écrire tout un album, et je dois dire que la platitude de certaines chansons, cinq ou six, m’a déçu.
    J’ai embrassé un flic m’a affligée, pourtant j’avais des membres de ma famille dans la police, et de forts honnêtes hommes (c’est le moins qu’on puisse leur demander). Mais mon état d’esprit actuel, c’est plutôt celui de Gilles Roucaute dans Contrôle d’identité : « Si tu es là pour me protéger, pourquoi j’ai peur ?» La faute aux Gardiens de la paix qui ne sont plus que des Forces de l’Ordre, et l’Ordre peut souvent être injuste. Hyper Casher est trop près de son sujet, Petite fille russe enfonce les portes ouvertes, on est dans la commisération. La vie est moche et c’est trop court, Mon anniv, font dans les lieux communs déprimants « Beaucoup de bonheur jusque à l’an prochain / Quand je serai encore plus vieux » sans les noires fulgurances qui les sauveraient, avec cependant des musiques efficaces. Toujours debout, bon, c’est une déclaration, une revanche, pas une chanson.
    Alors, tout à jeter ? Et bien non, tout le reste a pour moi un intérêt : Les mots, bien sûr. Les chansons sur la (grand) paternité, où l’on retrouve le même attendrissement devant la vie que dans ses plus anciens succès. L’ambiance de Mullohand drive, que d’aucuns ont détesté, alors que je la trouve très évocatrice. La reprise de Dylan, touchante.
    Le slam final, arrangement aussi d’un titre plus ancien, que je trouve plutôt bien vu. Il y dresse des reproches qu’il pourrait s’appliquer à lui-même. Et jusque à La nuit en taule où je retrouve l’impertinence de sa jeunesse, mêlée d’auto dérision. Huit sur quatorze, c’est honorable, et c’est sans doute la proportion de bonnes chansons de ses anciens albums.
    Et puis dois-je le dire, chez Drucker je l’ai trouvé apaisé, ému et émouvant, bonne mine, presque beau, tellement heureux de retrouver l’amour de ses fidèles (ceux-là, vous ne les empêcherez pas de courir l’écouter dans sa prochaine tournée). La voix passe, si c’est trafiqué c’est drôlement bien fait. Résurrection par rapport à son intervention auprès de Christophe Alévêque. Renaud n’est pas un génie ni un dieu, c’est un homme et aussi un artiste. Souhaitons lui de réussir « quand les hommes vivront d’amour », comme il l’a chanté avec Charlebois et MacNeil.

    Répondre
  25. Odile 11 avril 2016 à 19 h 55 min

    Je crois Catherine que vous avez très bien résumé le ressentit de chacun, du moins le mien.
    Et même si j’ai la nostalgie de ses débuts, comme vous le dites ,
     » Renaud n’est pas un génie ni un dieu, c’est un homme et aussi un artiste.. »

    Répondre
  26. Vincent Capraro 12 avril 2016 à 2 h 12 min

    Tous vos commentaires montrent à quel point Renaud et son œuvre ont traversé nos vies et suscite des passions. Que l’on aime le Renaud contestataire ou le Renaud tendre, il nous a tous touché . Que l’on continue à aimer ce qu’il fait aujourd’hui ou pas c’est un bel hommage que de nourrir avec autant de pertinence cette page de commentaires. Michel et moi avions choisi de croiser nos ressentis . Comme le dit Bien Axl , Michel est peut être un peu dur et moi trop aveuglé. Peut être seulement en apparence . vous l’aurez compris nous avons tous les deux beaucoup de respect pour l’artiste et le bonhomme. Je revendique pour ma part un ressenti affectif d’adulescent et néanmoins lucide . Mais finalement Renaud c’est l’enfance incarnée et ses concerts sont des fêtes chaleureuses et conviviales que l’on partage avec les potes et en famille.

    Répondre

Répondre à Francis Panigada Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives