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Barjac 2016. Ben Mazué acclamé, qui en doute ?

Ben Mazué (photo Catherine Cour)

Ben Mazué (photo Anne-Marie Panigada)

De toute la programmation de cette édition festivalière, c’était sans doute le concert que Jean-Claude Barens redoutait le plus. Comment le public, réputé difficile, exigeant, un peu rigide, allait prendre Ben Mazué ? Oh, certes, il n’a pas fait l’unanimité mais, à mesurer les applaudissements, la qualité de ceux-ci, on peut titrer que la partie est pour lui gagnée. Pour lui ? Oui, pour Barens comme pour Mazué.

Mazué, ce fut hier la 183e représentation de son spectacle tiré de son album 33 ans. En fait l’ultime, pour Barjac. Lui, pour tenter de vous en donner une juste idée, tient un peu de Barcella, beaucoup de Benoit Dorémus, génération slam. Non qu’il soit slameur du reste, mais il a dû en faire, ou en a beaucoup écouté. Sa chanson, son débit surtout, en sont empreints. Lui, quitte à chagriner des biographes rendus inutiles, fait dans l’autobiographie, le « je », le « moi », l’émoi. Je à tous ses âges. 33 ans, mais pas que. L’avant et l’après. Comme une recherche intérieure, une introspection, ce qu’il y a dedans, avec audace. Lui, c’est « sortir de moi / laisser couler le contenu / laissez rentrer l’imprévu. » Avec un rien de prétention, au moins dans ses désirs, ses rêves. Il vient à peine d’entrer sur scène, on ne le connaît pas encore, qu’il nous la joue, nous la chante, grand récipiendaire des Grammy Awards, pour le coup francisés. Et nous fait son discours de lauréat. Oh, il nous fait bien lecture de la lettre de sa mère, postée dans l’au-delà, réponse à la sienne qu’il n’a pas encore écrite.

CHLOE LACAN TRIO. SOUS LES ETOILES EXACTEMENT   Retour de Chloé Lacan sur la grande scène de Barjac, après une première incursion au même endroit en 2012, en première partie de Romain Didier. Alors adepte des prestations en solitaire et de leurs plaisirs, elle nous avait montré, par des vocalises maîtrisées, l'étendue de la tessiture de sa voix et l'originalité de ses accompagnements en percussions corporelles, accordéon et ukulélé. Ses musiques au service d'une authentique écriture balayaient déjà le thème récurrent de l'amour, du désir, de la fidélité, voire de la jalousie. Elle nous revient en tête d'affiche : après un mois passé sous le plafond d'une petite salle, son spectacle d'Avignon prend de l'ampleur sous le ciel étoilé, et le volume sonore (réglé à la va-vite pendant l'entracte, les balances n'ayant pu se faire l'après-midi pour cause de pluie diluvienne) trouve de nouvelles dimensions. Le conducteur est globalement comparable, enrichi de quelques nouvelles chansons dans lesquelles les membres du trio peuvent laisser libre cours à la fantaisie de leurs multiples instruments. Ce spectacle fut donc plus éclaté et les six cents spectateurs et quelques chauves-souris de la cour du château ont bénéficié d'un patchwork de situations musicales diversifiées et d'artistes plus en capacité d'échange et de partage avec le public. C'est sans doute ce qu'ils retiendront : un ensemble de chansons aux sonorités originales et aux idées bien arrêtées, des artistes aux possibilités multiples et une Chloé Lacan épanouie et en empathie avec une salle dont le plafond touche aux confins de l'univers.   FRANCOIS BELLART

CHLOE LACAN TRIO. SOUS LES ETOILES EXACTEMENT
Retour de Chloé Lacan sur la grande scène de Barjac, après une première incursion au même endroit en 2012, en première partie de Romain Didier. Alors adepte des prestations en solitaire et de leurs plaisirs, elle nous avait montré, par des vocalises maîtrisées, l’étendue de la tessiture de sa voix et l’originalité de ses accompagnements en percussions corporelles, accordéon et ukulélé. Ses musiques au service d’une authentique écriture balayaient déjà le thème récurrent de l’amour, du désir, de la fidélité, voire de la jalousie.
Elle nous revient en tête d’affiche : après un mois passé sous le plafond d’une petite salle, son spectacle d’Avignon prend de l’ampleur sous le ciel étoilé, et le volume sonore (réglé à la va-vite pendant l’entracte, les balances n’ayant pu se faire l’après-midi pour cause de pluie diluvienne) trouve de nouvelles dimensions. Le conducteur est globalement comparable, enrichi de quelques nouvelles chansons dans lesquelles les membres du trio peuvent laisser libre cours à la fantaisie de leurs multiples instruments. Ce spectacle fut donc plus éclaté et les six cents spectateurs et quelques chauves-souris de la cour du château ont bénéficié d’un patchwork de situations musicales diversifiées et d’artistes plus en capacité d’échange et de partage avec le public. C’est sans doute ce qu’ils retiendront : un ensemble de chansons aux sonorités originales et aux idées bien arrêtées, des artistes aux possibilités multiples et une Chloé Lacan épanouie et en empathie avec une salle dont le plafond touche aux confins de l’univers.
FRANCOIS BELLART

Ben Mazué est à lui tout seul une galerie de portraits. C’est du « lui, moi, à tel âge. » Avec belle assurance, même s’il doute. Il doute tellement que, le croirez-vous, sa chanson fétiche, celle qui le résume le plus, c’est Les gens qui doutent. D’Anne Sylvestre. Il la chante. Ému, il se plante, la sait plus, la reprend. Faut dire que, fait exprès, Anne Sylvestre est là, devant lui, parmi le public. Et l’émotion du jeune chanteur n’est pas feinte. Y’a d’l'amour, de la fidélité. Ben Mazué cause, cause, c’est moulin à paroles. Il cause au moins autant qu’il chante : il fait débit, il fait débat. Au début, à la fin, tout l’temps.

D’autres, jadis, sur cette belle et grande scène, s’y sont cassé les dents. Lui est sur le fil fragile du pur talent. Il joue la surprise et la proximité, ce folk-singer, ce troudadour-slameur. A force de se livrer, sans fard, il nous est vite familier, copain, frère, fils. Indispensable. C’est dire s’il sait se faire adopter, s’il l’est.

La cour du château est pleine comme un œuf. Ce n’était pas acquis, mais les ventes de la journée ont fait guichet fermé. Public en partie rajeuni. Ovation. Belle journée pour Barens qui alignait aussi, on vous en parlé, on vous en parlera, Valérie Mischler et Philippe Guillard. Et puis Chloé Lacan, juste après la psychanalyse de Ben Mazué ça tombe bien. La touche « Barens » s’est dévoilée hier, se poursuit aujourd’hui. Majoritairement, un public surnuméraire y souscrit.

 

Le site de Ben Mazué, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. Le site de Chloé Lacan, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.

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