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Barjac 2016. Van Deuq qui jamais s’en Liz

Liz Van Deuq (photo Anne-Marie Panigada)

Liz Van Deuq (photo Anne-Marie Panigada)

Il y a méprise. A la voir en photo sur les affiches, le programme (si toutefois on n’en a lu que les images), on pourrait deviner en elle une jeune romantique. Méprise vous dis-je : elle n’est qu’une espiègle tornade qui, sans habiter nullement la scène d’hier la fait presque oublier. On est pourtant sur la scène majeure de Barjac m’en chante, cour du château et ce n’est pas rien. D’autres qu’elle se damneraient pour y être. Dame ! c’est parfois le tremplin d’une raisonnable carrière dans la chanson de caractère. Elle, déjà heureuse titulaire du Prix Georges-Moustaki (dont l’un des patrons, Matthias Vincenot, était sur le grill des Rencontres du 11-11 le midi même), ne joue pas pour la postérité, pour graver son nom dans le chapitre des émotions du lieu. Elle y déballe simplement un peu de son art, de sa com’. A peine son séant posé sur son tabouret de pianiste, la voilà qui débine le show-biz, les disques, les mange-disques, les broute-succès, itunes et, au passage, dit ce qu’il en est des droits des artistes réduits à néant. On a beau être à Barjac, l’anti chaud biz, ça étonne, ça détonne. On se dit tiens, elle a du culot. Mais ce n’est alors qu’un modeste échantillon, ce n’est que l’amorce de son récital, l’entame de son art un tantinet mordant. Car la dame a des dents, elle s’en sert. Son arme première, outre sa jolie voix : l’humour. D’emblée elle a rangé les amateurs d’humour de son côté : bonne pioche, ils sont sept cents et plus ce soir. Bonne communication donc pour celle qui est tout à la fois, artiste, auteure, compositeure, sa propre agent, sa directrice de projet… tout ! En autosuffisance, la Liz qui, même en auto-analiz jamais ne s’enliz.

Elle chante, elle parle aussi, ne serait-ce que pour nous préparer, belle intention, à ses chansons : c’est un concept autant qu’un contexte. L’humour est comme la vaseline, ça permet d’avancer. Sur tous les sujets. Même, en chanteuse engagée. Le réchauffement climatique, elle est contre. Considérant ainsi que la chanson est à même de combattre la température, elle combat, elle, la Don Quichotte du thermomètre. Puisque une chanteuse se doit d’avoir au moins une chanson d’amour à son répertoire, elle en a donc une, s’acquitte du protocole, des usages. En fait elle règle son compte à l’amour, lui fait sa fête. Intimes ou non, ses sujets d’inspiration subissent tous un traitement à part, stylé Van Deuq, que peu oseraient. Elle est oseuse. Elle fait songer à Tony Melvil vu il y a deux ans, sur ce même bout de scène, l’air ahuri avec ses chansons à deux balles, son humour lunaire d’un Pierrot désenchanté. Comme lui, l’air de rien, Liz Van Deuq est aussi chanteuse, pas qu’une one-woman-show aguerrie. Dans son set, il y a de vraies chansons qui, même en des atours singuliers, méritent de Barjac et de toutes autres scènes.

Dans ce vent frais qui cette année souffle sur Barjac, elle sera parmi les pépites rencontrées. Pour cela, bravo m’dame Liz !

 

Le site de Liz Van Deuq, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle.

2 Réponses à Barjac 2016. Van Deuq qui jamais s’en Liz

  1. Bruno 3 août 2016 à 12 h 00 min

    Superbe spectacle, effectivement. Une telle spontanéité, une telle fraicheur, avec la qualité des textes et du piano, et l’humour permanent de Liz nous ont fait craindre quelques difficultés pour Romain Didier à « reprendre » la cour du château… mais le doute a fait long feu, Romain a entamé son set avec 25 minutes sans interruption de poésie et de musique hallucinées, remettant les pendules à l’heure… quelle soirée magnifique ! Merci Barjac !

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  2. François 9 août 2016 à 21 h 18 min

    La place de Liz sur la grande scène n’était pas usurpée, et le public l’a plébiscitée. Quant à l’énergumène Tony Melvil, on se demande encore ce qu’il faisait à Barjac. La comparaison entre les deux n’est pas à l’avantage de Liz !

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