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Les Rois de la Suède : « Sanctis Rex SwedumGratia, UrbanCalloLimbalsunt »

Les Rois de la Suède (photo DR)

Urbanet, Callot et Limballe : Les Rois de la Suède (photo DR)

Les Rois de la Suède sont sa majesté Ivan Callot, sa majesté Marc Limballe et son autre majesté, Manu Urbanet : une « sainte » Trinité qu’il ne fallait rater sous aucun prétexte. Le groupe a fait son retour sur scène au FGO Barbara, un établissement culturel de la Ville de Paris, ancré dans le quartier de la Goutte d’Or. Nous aurons l’occasion de parler du groupe au cours de l’année, à la sortie de son prochain album, Punk rock Academy. Pour l’heure, Nosenchanteurs ne boude pas son plaisir à vous faire partager ce royal entretien qui vous permettra de vous faire une idée de l’esprit subversif de ces trois monarques punks, chantant, déconnant mais pas que…

 

NOSENCHANTEURS – Bonjour Sires. Merci de nous recevoir avant votre grand retour sur scène. Pour que nos lecteurs comprennent bien, vous êtes de réels descendants de Gustave Eriksson, qui rétablit l’indépendance de la couronne suédoise en 1521 sous le nom de Gustave 1er ?

IVAN. Exactement ! D’ailleurs, on s’appelle tous les trois Gustave à la base. On a changé de prénom à l’état-civil pour des raisons de commodité au sein du groupe.

D’accord, donc, avec ce groupe, vous rendez hommage au XVIe siècle, la musique médiévale ?

Nous faisons beaucoup d’hommage au XVIe siècle, et pas qu’en Suède. En général nous sommes ancrés dans la musique médiévale et du début Renaissance avec les prémices de Bach. Les Bacchanales, quoi.

En fait, vous êtes des vikings ?

Voilà ! On a un peu perdu de notre stature et on a drôlement été emmerdés avec notre drakkar sur le boulevard Barbès.

MANU. On ne peut pas laisser un drakkar sur le boulevard de la Chapelle : comme il y a le marché, dès qu’il y a un drakkar les mecs ils te le virent. Du coup on l’a laissé Porte des Lilas.

LES ROIS DE LA SUÈDE ? Après avoir quitté les Fatals Picards et tenté une carrière solo sous le nom "Ivan avec un i", Ivan Callot crée avec un certain Monsieur Poulpe, qui a les tentacules longues, ces fameux Rois de la Suède, client assidus chez Ikéa. Qui se prétendent des « ambassadeurs musicaux du savoir-vivre suédois » et aiment à se situer « à mi-chemin entre les Beatles -formation actuelle- et une fanfare municipale sous LSD ». Poulpe ne restera que trois ans dans ce duo devenu vite quatuor puis trio, actuellement composé d'Ivan Callot, Emmanuel Urbanet (des Joyeux Urbains), Marc Limballe, groupe reconstitué depuis quelques mois après s'être mis trois ans sur pause. MK

LES ROIS DE LA SUÈDE ?
Après avoir quitté les Fatals Picards et tenté une carrière solo sous le nom « Ivan avec un i », Ivan Callot crée avec un certain Monsieur Poulpe, qui a les tentacules longues, ces fameux Rois de la Suède, client assidus chez Ikéa. Qui se prétendent des « ambassadeurs musicaux du savoir-vivre suédois » et aiment à se situer « à mi-chemin entre les Beatles -formation actuelle- et une fanfare municipale sous LSD ». Poulpe ne restera que trois ans dans ce duo devenu vite quatuor (photo ci-dessus) puis trio, actuellement composé d’Ivan Callot, Emmanuel Urbanet (des Joyeux Urbains), Marc Limballe, groupe reconstitué depuis quelques mois après s’être mis trois ans sur pause. Pour être précis, Marc Limballe et Ivan Callot avaient profité de cette pause pour créer le duo Deux, dont NosEnchanteurs avait alors chroniqué le CD (lien de cette chronique en bas de l’interview ci-contre)
MK

Nous nous sommes rencontrés en 2011 dans le cadre du Festi’Val de Marne à Villiers-sur-Marne…

IVAN. Oui un très mauvais souvenir ! Notre plus mauvais concert !

MANU. Mais non, c’était mon tout premier concert avec les Rois de la Suède, je me souviens bien et il y a avait encore Poulpe avec nous.

Le public des Rois de la Suède est de plus en plus fidèle et nombreux. Souffre-t-il du syndrome de Stockholm ?

IVAN. On n’a jamais essayé d’avoir d’infos là-dessus. On ne parle pas avec notre public. On essaye d’instaurer une distance. Peut-être qu’il nous aime. Ou qu’il nous déteste. On ne sait pas et on préfère ne pas le savoir en fait.

MANU. Le fait qu’on soit des rois, cela implique que nos sujets n’ont pas le droit de nous tourner le dos. On n’a jamais eu à user de notre pouvoir royal pour détenir des gens, donc il n’y pas eu de syndrome.

Je crois qu’on peut dire que vous êtes un groupe engagé, concerné par la préservation de la planète. Vous avez dénoncé l’extinction des arbres à pâte à tartiner dans ce brûlot Nutelle-moi une dernière fois.

IVAN. Un brûlot écologique, tout à fait. On parle de ressources naturelles qui disparaissent. Nous l’avons écrit à un moment où l’usine Ferrero était menacée parce qu’il n’y avait plus assez de noisettes.

Mais, quand même, vous y allez fort ! Vous n’avez reçu aucune menace ? Vous bénéficiez d’une protection policière ?

MANU. En fait on n’a pas eu de menace du fait de la royauté on connaît beaucoup d’Ambassadeurs Ferrero. Du coup, on a eu nos entrées.

IVAN. Une très bonne réception du public !

MANU. C’est une bonne blague ça !

Toujours sur l’engagement, j’ai l’impression que Benoît Hamon vous doit tout grâce à votre chanson Socialisme ?

IVAN.  Alors oui ça a été long : c’est une chanson qui date de 2009, c’est un travail de longue haleine. Ce n’était pas gagné. Il y en a quand même qui se barrent : qu’est-ce qui restera du socialisme ? En fait on ne sait pas si on œuvre pour la reconstruction du socialisme ou contre. On œuvre, ça c’est sûr. Après on ne sait pas trop où on va… Je ne sais pas si le Parti socialiste doit perdurer ou bien s’il doit plutôt éclater en deux entités…

Rois de la suede visuel Punk Rock AcademyVous faites toujours La fête chez les pauvres ? Maintenant que vous êtes des superstars blindées, est-ce vraiment nécessaire toute cette démagogie ?

IVAN. Non justement. On sait être proches des gens, à l’instar d’un Mélenchon. Et puis ça nous permet de ne pas payer certains trucs sous prétexte de faire copain-copain. Ça nous fait baisser un peu la note. On n’hésite pas à piquer un petit peu à des pauvres, ce que font pas mal de gens quand même. On s’inscrit dans cette logique : il vaut mieux piquer aux pauvres qu’aux riches.

Ce soir, vous allez nous faire découvrir votre futur album sur scène. Pour ce show j’ai cru comprendre qu’il y aurait des effets spéciaux époustouflants : des tigres du zoo de Vincennes qui entrent en scène en surf sur une vague géante…

Il y a eu quelques problèmes avec les promesses qu’on avait faites. C’est un peu comme une sorte de campagne présidentielle. On s’est engagé à pas mal de trucs. Peut-être un peu hâtivement. Alors il n’y aura peut-être pas ça. On n’a pas conservé grand-chose d’ailleurs. A un moment, on a parlé de bouteilles d’eau au pied des micros et même là on n’est pas sûr de les avoir.

Donc un spectacle épuré. Pas de pyrotechnie ?

Il y aura tout de même des choses incroyables. C’est le premier concert des rois de la Suède où Marco jouera de la basse à bouche : c’est difficile à décrire, tu verras. Moi, je fais aussi des cuivres à la voix et des synthés qui percent les tympans. Alors tu vois, quand même des effets incroyables ! Et puis on aura évidemment ces chorégraphies endiablées qui font battre le coeur des femmes du monde entier, surtout en France et région parisienne.

MANU. Enfin, surtout concentré, là, sur le boulevard de la Chapelle.

Cet album à paraître, Punk Rock Academy, est une ode à l’amour courtois je crois ?

IVAN. On n’en est pas si loin… Il y aura une belle chanson sur le féminisme que l’on va interpréter ce soir et qui s’intitule Si tu n’étais pas une femme tu comprendrais. Le titre situe tout de suite le message que l’on a voulu délivrer. Il y aura aussi une chanson sur l’architecture qui s’appelle sobrement Pisser sur Le Corbusier. On adore le béton.

MANU. On a aussi Notre première chanson en anglais.

IVAN. Oui on va la jouer ce soir en exclusivité. (précisions post concert : cette chanson s’appelle bien Notre première chanson en anglais, dont toutes les paroles sont en français… les escrocs !). Sérieusement tout l’album est prêt. L’objectif c’est d’avoir tout enregistré fin mars pour une sortie en juin ou septembre 2017. Suivra une tournée dans l’hexagone.

Si j’en crois le visuel de la future, il y a aussi un hommage clair aux Beach Boys, non ?

Heu… quand on a fait ce shooting photo pour la pochette c’était difficile d’imaginer que l’on puisse être les Beach Boys. Mais c’est bien qu’après coup, ça puisse paraître un truc un peu californien.

Pour revenir sur l’engagement, je sais que certaines choses vous tiennent à coeur. Etes-vous pour la tectonique des plaques ? Ou bien pensez-vous qu’il faut arrêter une fois pour toutes ces dérives ?

Tu veux dire pour ou contre la Californie ? Quelque part la tectonique va résoudre ce problème. Pour ou contre Schwarzenegger donc, manifestement contre.

Alors ce soir…

C’est la fête chez les pauvres ! On est à la Goutte d’or alors, forcément… On essaye de choisir nos endroits. Paradoxalement, on joue rarement au Palais Royal. C’est bizarre.

 

Le site des Rois de la Suède, c’est ici. On retrouve Marc Limballe et Ivan Callot sur NosEnchanteurs ici. La fête chez les pauvres, 2011Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à Les Rois de la Suède : « Sanctis Rex SwedumGratia, UrbanCalloLimbalsunt »

  1. Alain Lanatrix 12 février 2017 à 12 h 41 min

    C’est bien loufoque avec un clip très sympa et ça décape !

    Répondre

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