CMS

Paroles & Musiques 2017. Mathieu Boogaerts, promeneur et rêveur

Mathieu Boogaerts (photo DR)

Vincent Mougel et Mathieu Boogaerts (photo DR)

4 juin 2017, salle Jeanne-d’Arc à Saint-Etienne,

 

D’habitude, nous explique-t-il, Mathieu Boogaerts interprète d’abord tout son dernier album, Promeneur. Puis fait tous ses tubes. Mais là, c’est un festival, Katerine doit lui succéder sur cette scène. Il ne dispose que d’une heure et il faut rogner, couper, abdiquer, s’auto-censurer. On pourrait supprimer les applaudissements, ça gagnera du temps… Soyez certains que le public oubliera la consigne.

Donc, on commence, dans l’ordre du disque, c’est plus simple. Et ça permet de faire le point : « Qu’en est-il de mes projets / Qu’en est-il de tes plans / Qu’est-ce que tu as fait / Qu’est-ce que tu attends… »

Mathieu Boogaerts est, avec son guitariste et pianiste Vincent Mougel (et tout autant siffleur et gagman, voix féminine aussi, mais nous ne le savons pas encore), à l’avant-scène, devant le rideau rouge. Derrière est le territoire du pitre suivant, objectivement pas grand’chose. Les projos projettent l’ombre de ces deux-là, avec guitares et micros : ça fait comme des marionnettes géantes, toutes noires. Ça participe à insuffler la vie, à animer les rêves. Car le répertoire de Boogaerts est ce qu’il est : des trucs bizarres, incongrus mais poétiques, chantés doucement, d’une voix presque gamine. « C’est bizarre comment tu m’dessines / Ces yeux noirs ces griffes ces épines… » Une voix qui porte aussi aux confidences, aux détails, aux délicatesses.

C’est une chanson doucement mutine, idéale avant le sommeil, avec l’espoir qu’on en garde des mots, des idées, des personnages, des situations et plein de notes pour s’assurer des scénarios dans ses rêves.

Ceci dit, on ne parlera pas ici de Katerine, de ses postures et impostures. Qui clame « J'adore / Et je coupe le son ». Sans nullement adorer celui qui se dit « [être] la reine d'Angleterre et vous chie à la raie », nous aussi coupons le son. « Hum » m'f'rait Boogaerts, qui lui le tient en grande estime.

Ceci dit, on ne parlera pas de Katerine (ici avec sa pianiste Dana Ciocarli, « alouette » en roumain), de ses postures et impostures. Pas la peine. Lui clame « J’adore / Et je coupe le son ». Sans nullement adorer celui qui se dit « [être] la reine d’Angleterre et vous chie à la raie », nous aussi coupons le son. « Hum » m’f'rait Boogaerts, qui lui le tient en grande estime.

Boogaerts nous explique comment il les fabrique, ces chansons. D’abord une mélodie sur laquelle arrive une phrase. Tiens, « tomber dans le trou » ! Suffit sans doute d’ensuite trouver une chute. « Et plus c’est profond / Et plus c’est dessous / Oui plus c’est l’enfer / C’est là qu’c'est bon / C’est là que j’me fous / C’est là que j’me terre », retombe-t-il les pieds sur terre. Une chanson, c’est pas grand’chose, juste une idée qui se pose sur quelques notes. Avec une souplesse qu’il s’applique à lui-même, corps caoutchouc qu’il est sur scène.

Écouter Boogaerts, c’est délicieux, c’est apaisant, promesse, j’y tiens, d’une nuit agréable. De temps en temps, ça vire chaotique, exotique. Ça pourrait virer drôle aussi mais, là, « J’ai cinquante blagues super drôles mais j’les fais pas pour ne pas perdre de temps ».

Une heure en suspension, presque hors du temps. C’est bien beau, Boogaerts. On en r’demande déjà.

 

Le site de Mathieu Boogaerts, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. Ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Katerine, c’est ici.

Image de prévisualisation YouTube

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives