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Ceux qu’on chante : top dix de la Belle Province

105046803_3251284331559545_7570479973797488952_nQuoi de mieux qu’un petit 24 juin – fête nationale du Québec oblige (oui, « nationale » !) – pour vous faire un petit palmarès des chansons qui se boivent euh chantent bien autour d’un petit verre euh feu !

À vrai dire la genèse de cet article n’est ni le Québec ni cette fameuse Saint-Jean, mais puisque l’on parle allumettes, un feu de camp en Tchéquie. Autour de ce feu, mes collègues tchèques de l’époque enchaînent chanson sur chanson, et tous, c’est-à-dire une bonne petite cinquantaine de convives, chantent de concert, paroles imprimées à cœur dans leur corps mémoriel. Et c’est là que plein feu sur ma personne on me demande soudain d’entonner une chanson en français, une chanson que j’aurais tellement entendue, écoutée, fredonnée et chantée que les paroles en sortiraient d’instinct. Après maints efforts de remémoration dans lequel j’essore mon cerveau, ne sortent pourtant que de vagues couplets à moitié oubliés de « au clair de la lune » ou pour rester dans le même ton « j’ai demandé à la lune » (l’astre de la nuit ne devait être pas trop loin pour qu’il soit le seul ainsi invoqué). Comment ? Pourquoi ? J’ai pourtant bien été nourrie de paroles depuis ma tendre enfance, d’Henri Dès à Alain Bashung en passant par Dutronc et Téléphone ! Comment se fait-il donc qu’aucune mélodie ne puisse être restituée ? Bref, cet épisode de vie tragique m’a fait réfléchir sur ce qui fut jadis une habitude – pensons aux conteurs épiques et aux troubadours qui mémorisaient des vers à plus soif – et semble aujourd’hui un peu perdu, en tout cas à ma mémoire. J’invite par ailleurs le lecteur français et la lectrice française à partager les chansons qu’il ou elle penserait potentiellement chantables de cœur et par cœur, même et surtout après quelques petits coups (à boire).

En attendant, voici celles dont j’ai fait la cueillette au Québec, entre party d’employés, voisins chantant sur leur balcon pendant la COVID (oui, ici c’est le la qu’on donne !), radio, barbecues (feux de camp non conseillés ces temps-ci), playlists de cafés et autres outils fort précieux d’investigation acharnée.

À noter que vous ne trouverez point de Cowboys Fringants en ces lignes, ces derniers étant certes connus, mais semblent finalement plus prisés de nous-mêmes cousins français que du Québécois pure laine. L’ordre ci-dessous a été établi selon les statistiques très mathématiques des données les plus nombreuses – si vous voyez ce que j’vous chante.

1. « Dégénérations » de Mes Aïeux

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Maintes fois chantée, des Saint-Jean jusqu’au balcon du quartier, cette chanson inscrite à la grande encyclopédie canadienne parle justement de générations – et c’est peut-être pour ça qu’elle accroche les oreilles de toutes tailles. Anecdote : son auteur dit l’avoir composée sur une boîte vocale depuis une cabine téléphonique…

2. « Tassez-vous de dlà » des Colocs 

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Sur un rythme reggae et un refrain en wolof bien dansants, les paroles de cette chanson sont pourtant loin d’être joyeuses, annonçant la couleur des tribulations intérieures de son auteur, le fameux Dédé Fortin. Celle-ci a été sacrée chanson la plus populaire de l’année 1999 (prix SOCAN) et continue 20 ans plus tard à remuer les cœurs.

3. « J’aime ta grand-mère » des Trois Accords

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Si cette bande de rigolos ne font pas l’unanimité de par leurs paroles qui vous rentrent dans la tête pour ne plus en sortir, il faut cependant citer ce titre – chanson d’amour pour sûr – qui possède très certainement une bonne grosse grappe de fans, un succès probablement dû à leur inventivité parolesque et à un certain art du décalage qui se révèle dans nombre de leurs titres (voir « Tout nu sur la plage » pour s’en convaincre définitivement).

4. « I lost my baby » de Jean Leloup 

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En parlant d’amour, en voilà une qui sera rarement désaimée. Chanson populaire de l’année 1997, elle n’est pas le seul tube de l’auteur-compositeur interprète qu’on ne présente plus. Mais s’il a sorti encore un album en 2019, son aura d’antan semble s’être égarée dans son récent exil hors-scène qui le rend aujourd’hui personnage doux-amer. C’est par nostalgie qu’on l’entonnera, allez !

5. « Sèche tes pleurs » de Daniel Bélanger

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Daniel Bélanger, qu’il ne faut pas confondre avec son homophone féminin sous peine de surprises, nous livre bien sûr ici chanson d’amour encore. Douce comme une berceuse, elle est d’ailleurs une des pierres de touche du chez-lui québécois au fameux humoriste Adib Alkhalidey. Et ceci est loin d’être l’unique heure de gloire tubesque du chanteur : depuis la lancée de son premier album solo duquel est issu ce titre, l’homme entasse en effet les récompenses et se fait demander à grand cri résosocial – en bon docteur des mots qu’il est – pour alléger effets des confinés.

6. « Je reviendrai à Montréal » de Robert Charlebois

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Chanson d’amour toujours, mais cette fois de cette particularité qui donne une partie de son goût singulier au Québec : l’hiver. En voilà en tous cas un classique qui a très certainement passé l’océan, repris maintes fois en karaoké, en studio, en concert – notons entre autres la version hommage et ensoleillée d’Ariane Moffatt.

7. « Pour un instant » d’Harmonium 

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Retour dans le passé : Harmonium est le groupe phare de la période révolutionnaire du Québec synonyme, à certaines mémoires, de l’insouciance de sa jeunesse. Sorti en 1974, ce premier tube du groupe est aussi – non pour l’insouciance de la jeunesse – celui qu’on offre à Barack Obama lors de son entrée à la Maison Blanche, et encore celui qu’on use en ces temps de confinement pour attirer l’œil touristique sur la ville de Québec, érigeant même la chanson en mot-clic. Incroyable mais vrai.

8. « La complainte du phoque en Alaska » de Beau Dommage 

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Mal dans sa peau le phoque ? En tous cas c’est bien d’une peau de phoque qu’est née cette chanson écrite par Michel Rivard et dont le succès a été alchimiquement immédiat malgré les doutes qui planaient sur son caractère jugé trop sentimental, même pour un phoque.

9. « Câlisse-moi là » de Lisa Leblanc

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Non mais quand même, il fallait bien citer âme féminine dans ce palmarès plutôt masculin. Ce n’est pas qu’elles soient absentes des succès et des rengaines à fredon facile, mais il faut dire que chanter du Klô Pelgag par cœur par exemple relève un p’tit peu du défi (non ?). Si l’Acadienne ne fait pas vibrer tous les pavillons de joie de son accent reconnaissable en dix mille, le refrain de cette chanson n’en reste pas moins sur bien des lèvres.

10. « Tsé quand ça va ben » de Québec Redneck Bluegrass Project

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Bon, alors soyons francs : ç’n’est pas tout l’monde qui connaît Québec Redneck Bluegrass Project qui, contrairement à ce qu’indique son nom, chante en français et a été créé… en Chine. Mais leur musique à l’énergie d’Hurlements de Léo ou d’Ogres de Barback en fera assurément chanson populaire parmi les « foules » d’estivaliers déconfinés des chauds et beaux soirs d’été (très à propos en ce jour de fête nationale où il pleut à verse nous quarantinant malgré nous-mêmes).

 

Et voilà comme dirait Charlebois ! On n’y aura pas nommé le Johnny québécois du doux nom d’Éric Lapointe ni foule d’autres, telles que l’éthylique « Les soirs de scotch » de Luce Dufault, mais je vous invite, cher lecteur et chère lectrice, à critiquer amplement et abondamment ces choix.

Et la prochaine fois : le top dix du rap québécois (sans blague).

2 Réponses à Ceux qu’on chante : top dix de la Belle Province

  1. Lapierre Jean 25 juin 2020 à 9 h 50 min

    Et « La Manic » de Georges Dor, reprise – notamment – par Leonard Cohen ?

    Répondre
  2. Agnès 27 juin 2020 à 23 h 59 min

    Absolument! Il y a aussi la version de Pauline Julien qui est pas mal connue. L’idée était cependant de trouver des chansons qui rassemblent intergénérationellement; j’ai donc aussi considéré du un peu plus récent!

    Répondre

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