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FCF Aix 2017. Les Fatals Picards en final bouquet

Les Fatals Picards à Aix (photos A. Maury)

Les Fatals Picards à Aix (photos A. Maury)

Festival de la chanson Française d’Aix, 7 octobre 2017, Salle du bois de l’Aune,

 
Si on ne retrouve plus aucun picard dans le groupe depuis le départ de son créateur Ivan Callot, on y retrouve toujours l’humour décapant et la musique décoiffante qui nous sont plaisamment fatals depuis les débuts. Laurent Honel, guitariste est auteur compositeur porte lunettes, fines pattes et moustaches et semble garder une certaine retenue, c’est le plus ancien du groupe. Paul Léger au chant et Yves Giraud (chignon) à la guitare basse sont les deux barbus musclés et super tatoués pleins d’une énergie débordante. Enfin last but not least, Jean-Marc Sauvagnargues en fond de scène cogne aussi fort sur sa batterie qu’il peut être doux en chant solo.

Le spectacle est autant stand up que concert, et ça tombe bien parce que ça nous permet de mieux comprendre ce que nous entendons mal, because la musique débordant sur les voix (messieurs les techniciens du son, pensez que quelquefois les paroles des groupes de rock ont un intérêt, s’il vous plaît).

On demanderait bien aussi aux techniciens lumière de ne pas nous bombarder de projo éblouissants, les Picards ont d’autres moyens de nous faire chanter…

Sans surprise le show débute par l’incontournable A la vie, à l’Armor qui se moque gentiment des bretons et de leurs drapeaux, symboles honnis des nationalismes exacerbés (le public qui s’y attendait agite deux bannières à bandes et mouchetures d’hermine)

Devant un parterre survolté, Paul s’emploie à chauffer la salle dans un délire total et sans temps mort, rappelant régulièrement à ceux qui pourraient l’oublier que nous sommes « à Aix-en-Provence dans un festival de chanson française ».

FATALS PICARDS 4 FCFA 2017 A MAURYAmir (Amir Obolan ou Amir Vaissel), tête de liste du Festival, celui qui sourit tout le temps, et dont on ne peut pas mémoriser les titres faute de contenu, en prend régulièrement pour son grade : « Le pauvre c’est pas de sa faute, quand il grandira il comprendra ». Pagny qui est au Portugal parce que c’est pas bien de payer des impôts, ou Grégoire qui leur a emprunté plus d’une note de leur Amour à la française seront sur la sellette plus d’une fois aussi.

Paul intercale  des Petite Marie ou des Ne me quitte pas avec l’accent des Antilles à moins qu’il n’entonne Vas-y Francky devant des licornes en porte-jarretelles dans un enterrement de vie de jeune fille, appelant à la rescousse les mânes de Léo Ferré ou celles, plus terre à terre, de Jean-Luc Lahaie. Et n’oublie pas non plus de nous psalmodier Sans contrefaçon de notre flamboyante Mylène.

Mais le plus beau moment-chanson du concert est sans conteste la pause en milieu de spectacle, lorsque Jean-Marc lâche ses baguettes pour entonner en douceur Mon père était tellement de gauche, suivi de la mélancolique Canal Saint-Martin, exemple particulièrement réussie de chanson engagée poétique : « Douze mois par an j’suis au grand air / Au bord du Canal Saint-Martin / Je regarde passer les amants / Et les pigeons main dans la main ».

Ne croyez pas que la partie rock soit dénuée de sens : si les paroles du Magnet du Jura, revendications improbables d’un preneur d’otages, ou du Reich des licornes : « Entre deux shootings, on va au cinéma / Voir « Licorne mécanique », « Une licorne nommée Wanda » / On écoute Korn, Fréro Delalicorne /On lit « Cinquante nuance de licornes » ou « L’secret de la licorne » » sont complètement déjantées, elles n’en dénoncent pas moins « le monde qui est prisonnier des choses que ça va pas ».

Parce que l’humour est presque toujours au service des meilleures causes : la préservation de la planète du Retour à la terre, le Combat ordinaire des ouvriers entre chômage et exploitation : « Moi j’ai des cals sur mes doigts / Moi j’ai toujours mes mains d’or », réponse directe au Bernard Lavilliers dont ils admirent les combats même s’ils le tournent en dérision. Habiles à repérer les clichés sur l’école et les enseignants dans La sécurité de l’emploi, ou à dénoncer la stupidité de certains supporters dans Les princes du parc : « Tes potes c’est ton armure, la bière ton carburant / T’es un peu à l’amour ce que la paix est au Liban », ils s’attaquent même à la politique internationale avec ce Fils de P, comprenez Poutine.

Sous le nez des clowns, il y a un cœur, pas toujours besoin d’un Défibrillateur pour s’en apercevoir.

 

DSC_8919blightRetrouvez ici par Vincent Capraro l’entretien exclusif
des Fatals Picards à NosEnchanteurs
lors de leur passage à l’Olympia en octobre 2017.

 

Le site des Fatals Picards, c’est ici : ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’eux, c’est là.

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  1. Rétrolien Les Fatals Picards : l’espoir de remplir l’Olympia en dix minutes | NosEnchanteurs

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