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Lise Martin, la flamme et le rêve

Lise Martin et Chouf à la MJC de Venelles. Photos Nicolas Blanchard

Lise Martin et Chouf à la MJC de Venelles (photo Nicolas Blanchard)

MJC de Venelles, 3 février 2018, co-plateau Clio-Lise Martin,

 

C’est à un soirée exceptionnelle que nous a convié ce soir Bruno Durruty. Ce double plateau est ode à la féminité triomphante, et au bonheur serein. Après Clio qui nous semble signe d’eau, voici Lise Martin, qui nous évoquerait plutôt le feu. Oh, pas celui qui brûle, ou alors seulement par ses sentiments, mais bien plutôt celui qui réchauffe.

Lise sort de l’ombre dans sa petite robe noire moulante, entourée de la discrète mais indispensable Aude Bouttard à la contrebasse, et de Simon Chouf et sa rouge guitare électrique. Elle s’accompagne d’une guitare ou d’un ukulélé. Sa voix, chaleureuse et vibrante, descend dans les graves, flambe clair par moment, très expressive et maîtrisée, intemporelle, résonne à bouche fermée en douces mélopées. Après la fragilité de Clio, elle paraît donner l’autre versant de la féminité, celle qui rassure, protège.

Et, quand le projecteur saisit la courbe de ses flancs, nous savons qu’après la toute nouvelle maman Clio, c’est une Lise future maman qui est là devant nous, rayonnante, chantant de toute son âme,  les yeux qui brillent et les lèvres en un perpétuel sourire. Ce qu’elle nous confirmera avec ce texte prémonitoire, don de Rémo Gary : « Peut-être bien que la graine / Qu’il m’a plantée c’est du vent (…) que l’amour qu’il m’a donné c’est de l’air (…) Jeu d’amours et de bazar / J’ai eu mon ballon jeudi / Je rebondis, comme par hasard ».

Ses textes chantent aussi, des mots qui se déploient et déferlent, allumant des images, des odeurs et des sentiments. Chant éternel venu du fond des temps, chant de maintenant et d’ailleurs, folk song d’une chanteuse des champs, de forêts peuplées de sorcières ou de chimères, de mers et des villes.
Le folk d’au-delà des océans l’inspire aussi, dans cette belle adaptation de Léonard Cohen en duo avec Chouf, repris par le public, Dansons jusqu’au bout de l’amour.

Elle chante ses révoltes en  métaphores poétiques, Derrière le mur qui protège et enferme : « Pierre de colère, ciment de rage / Sa fille grandit en prison ». Dans la tourmente des sentiments : « Dehors le soleil s’évertue à bouder le coins de sa rue / Et sous l’arbre de sa douleur / Il neige des pétales de fleurs ». En conte de cet oiseau qui fait sa part : « Frère de bataille / Goutte d’eau sur un feu de paille ». Avant de nous inciter à un nouveau départ : « Se défaire de ce qui pèse trop lourd ».

Lise a un art très naturel de nous d’amener ses chansons en nous contant sa vie. A l’infini les sentiments  sont creusés, déchiffrés, et la fragilité surgit sous la force apparente. L’amoureuse cache ses larmes à Paris en été, doute, se démène dans des sables mouvants, se noie à courir après son Prince du Vent : « Et pour te rejoindre au Pays du vent / Je me ferai reine des cerfs-volants ». Les questions fusent : « Entre une femme fantasme et un vaisseau fantôme / Ces pâles nuits voraces d’où jaillissent tes psaumes / Ce sinueux espace où tu fais ton décor / Reste-t-il une place pour aimer encore ? » Sans oublier la sensualité qui se niche contre la peau de Sacha ou, bohème, sous les toits de Paris.
 
En rappel sous les applaudissements d’un public comblé, l’Orage au ukulélé en acoustique complet et sans micro.

 

Le site de Lise Martin, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.
L
ise continue sa tournée, jeudi 16 février 2018 à La Roche-Sur-Yon. 

Le prince du vent Image de prévisualisation YouTube

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