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Georges Moustaki, cinq ans après, toujours présent

81fADcf8aWL._SL1500_Ça fait cinq ans, le 23 mai 2013, que Georges Moustaki nous a quitté. Cinq ans déjà. Pas la peine ici de vous refaire la carrière du créateur du Temps de vivre, de Sarah et de Ma solitude : les lecteurs de NosEnchanteurs connaissent l’artiste sur le bout de leurs doigts, de leurs lèvres. Juste pour saluer l’ami Georges, voici un papier écrit il y a vingt et un an, belle rencontre entre des collégiens et Moustaki, autour d’une chanson : En Méditerrannée.

Signalons aussi la parution, chez sa maison de disques Polydor, d’un très intéressant coffret composé de quatre CD : la version originale du Métèque, de 1969 ; un disque fait d’archives audio inédites (des essais pour signature chez Philips, des versions jamais publiés, des duos qui avec Barbara qui avec Mikis Théodorakis) ; la version originale du récital Bobino 70 ainsi que la nouvelle version (apparemment complète) de ce récital d’anthologie.

Et saluons au passage les créateurs et candidats, qu’ils en furent lauréats ou non, du Prix Georges-Moustaki, prix de la chanson indépendante, qui participe par le simple fait d’exister à la présence continue du nom de Moustaki dans l’actualité de la chanson.

 

Les amis de Georges

(La Forge au Chambon-Feugerolles, juin 1997)

Les sièges sont parfaitement ordonnés dans la grande salle des fêtes, Forge pour l’heure quasi déserte. Dans moins de deux heures, plusieurs centaines de spectateurs, bien sages, rempliront ce lieu pour y applaudir Georges Moustaki.
Pour l’heure, après avoir réglé son et lumières, on attend la répétition des collégiens de la chorale de Massenet-Fourneyron. Qui sont tous là, à s’amuser dans la salle et alentours, à chanter et rechanter, en petits groupes, le texte qu’il vont interpréter avec Moustaki : « Il y a un bel été / Qui ne craint pas l’automne / En Méditerranée ». Le couplet est chanté ou murmuré cent et mille fois. Avec eux, deux de leurs profs : Marie-Claude, celle de toutes les opérations culturelles, et Benjamin, celui de musique, qui anime la chorale. Ses élèves sont vêtus de blanc, lui de noir. On attend. On se passe de main en main l’article de presse du jour, qui parle du spectacle : « T’as vu ce qu’ils disent sur notre prof ? ». Des chasseurs de dédicaces font les cent pas. L’un des deux est inquiet : son programme est chargé, overbooké. Lui ne collectionne que les affiches de chanteurs. Avec dédicace. Après Moustaki, Gérard se doit de recueillir celle de « Fred Melba », comme il dit. L’ex-compagnon de la chanson passe ce soir-là à Saint-Étienne. C’est de fait très important.
Des jeunes choristes sont visiblement fières d’être interviewées par un journaliste. « On va être connues, comme ça ! ». Pour autant, elles se méfient : « M’sieur, c’est vous qui avez écrit l’article sur les Wailers ? ». J’acquiesce. « C’est pas vrai ce que vous avez dit parce que le concert il était super bien ! ». « Canon même ! » renchérit sa copine. Avec elles, on discute de la valeur d’un artiste et de ses prestations.
Voici Moustaki, décontracté, sympa. Présentations, civilités. Les gosses sont quand même intimidés, un peu, beaucoup. On se retrouve à répéter autour du piano. Les flashs crépitent : cette scène sur scène, on l’a rêvée depuis si longtemps… « Il y a des oliviers qui meurent sous les bombes / Là où est apparue la première colombe ». On refait la chanson une autre fois. Puis encore une fois pour le dernier couplet, afin d’ajuster la façon de chanter de la chorale à celle de l’artiste. Répétition terminée, les enfants vont se détendre un peu. Les premiers spectateurs arrivent devant La Forge. Interview en terrasse de La Briquette. Décontraction. « Donnez-moi le meilleur de vos vins ! » lance l’artiste. L’entretien n’est pas secret. S’arrête qui veut. Les collectionneurs de dédicaces attendent. Nous parlons de la chanson en général. Et de l’étonnante carrière de certains titres de Moustaki…
Il est plus de vingt heures. L’entretien se termine. Photo souvenir et dédicaces. Au monsieur qui lui tend, enfin, son affiche, Moustaki glisse, avec humour et tendresse : « Ce n’est pas Fred Melba, mais Mella ».
Dans quelques minutes, Moustaki rencontrera son public. A moins que ce ne soit le contraire. Un tour de chant où s’enchaînent les chansons… Le public en délaissera certaines pour faire triomphe à d’autres. On a pour soi, deux heures durant, celui qui nous en a tant apporté, florilège, anthologie à lui tout seul : Joseph, Le Temps de vivre, Ma solitude, Votre fille a vingt ans, Sarah et bien d’autres… Même si, à d’autres moments, à ses chansons inconnues qui n’ont pas le temps d’imprégner les oreilles, le public ne déborde pas d’enthousiasme, on sent que toutes et tous sont bien Les amis de Georges. Et que c’est forcément bien.

 

Ce que NosEnchanteurs a déjà écrit sur Georges Moustaki, c’est iciImage de prévisualisation YouTube

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