CMS

Marc Ogeret, 1932-2018

Marc Ogeret (photo DR)

Marc Ogeret (photo DR)

Si ce n’est un triple album que le hasard ou le destin vient de faire sortir il y a quelques jours chez EPM, Marc Ogeret n’était plus dans l’actualité de la chanson depuis longtemps. Depuis bien plus d’une décennie, la maladie l’ayant depuis éloigné de toute scène. Il est décédé ce lundi 4 juin, à Semur-en-Auxois.

Son dernier enregistrement fut le Chante Léo Ferré : de grogne et de velours paru en 1999, où Ogeret avait choisi de la manière douce en gommant quelque peu la grogne des mots de Léo. Un disque à thème, comme le furent tous ses précédents. « Les spectacles à thème, il y a encore peu de temps, on vivait même de cela, pas tellement du disque. Dans la majorité des cas il venait ensuite ». On se souvient de ces Chansons contre, de ces autres Chansons de révolte et d’espoir, des Chansons de la marine en bois suivies des Chansons salées de la marine à voile, des Ballades d’autrefois, des Chansons autour de la Commune et Chansons de la Résistance, patrimoine chansonnier inégalé que Marc Ogeret a su magnifier dans, paradoxalement, une grande humilité.

ogeret epmCar Marc Ogeret n’était qu’interprète : « J’étais tellement critique envers les autres que je ne pouvais pas faire n’importe quoi (…) j’ai donc préféré chanté Aragon, c’était mieux pour tout le monde ! ». Homme de transmission, colporteur, humble artisan de son art, il n’en était pas moins un chanteur immense, avec un répertoire de premier plan. Même si on le tiendra d’abord et avant tout pour l’interprète d’Aragon, il n’en fut pas moins, avec égal talent, celui de Jean Genet, de Léo Ferré, d’Henri Gougaud, Emile Deschamps, Aristide Bruant, François Villon, Guy Béart, Jean Vasca et Lluis Llach. Son premier répertoire fut celui composé de Félix Leclerc, Jacques Douai et Léo Ferré, dans tous les troquets de Pigalle et de Montparnasse, en 1950.

Ogeret est à la hauteur de 26 albums originaux, désormais introuvables, qui tous attestent d’un pan entier de la chanson, pour cet interprète qui considérait qu’il n’y avait pas de barrière entre les genres, capable un jour de chanter Ferré ou Bruant, le lendemain La blanche biche ou Le roi a fait battre tambour. Témoin d’une époque en partie révolue où la chanson avait toute sa place dans le cœur des gens, dans leurs préoccupations. Une chanson que cet artiste a porté sur toutes scènes de tous pays ou presque. Et que, comme syndicaliste, il défendit longtemps au sein des instances de l’Adami, apportant beaucoup aux droits des artistes-interprètes.

Image de prévisualisation YouTube
Image de prévisualisation YouTube

 

18 Réponses à Marc Ogeret, 1932-2018

  1. Yannick Vilto 5 juin 2018 à 19 h 43 min

    Oh mince, Marc Ogeret est mort ? Alors là, c’est encore un coup dur, et personne n’en a parlé…

    Répondre
  2. Bernard Bruel 5 juin 2018 à 19 h 44 min

    Respect a un grand interprète de la grande chanson Française !

    Répondre
  3. Miquel Pujadó 5 juin 2018 à 19 h 45 min

    Je ne savais pas… Dommage. On s’était connus en 1999 au Trianon lors d’un hommage à Ferré.

    Répondre
  4. Mag River 5 juin 2018 à 19 h 48 min

    J’ai de la peine, je l’estimais beaucoup. Il y avait une photo de lui il y a quelques mois sur facebook : il me semble qu’il était avec son beau frère en Bourgogne mais je peux me tromper, il avait son doux sourire mais on voyait qu’il était fatigué

    Répondre
  5. Odile Fasy 5 juin 2018 à 19 h 49 min

    Encore un grand qui part, et qui nous laisse des trésors!

    Répondre
  6. Anne-Marie Lagrue 5 juin 2018 à 19 h 50 min

    Je lis votre article que je reçois sur Facebook, et, le choc, Marc Ogeret est mort hier ? Merde, alors, et ça n’a même pas été annoncé aux informations. Cela me fout en boule. Ogeret, c’est, entre autres, une passion de 50 ans. Il y a une quinzaine d’années, je lui avais écrit pour lui demander des renseignements concernant beaucoup de chansons qui n’étaient pas rééditées en CD. Il m’avait répondu et je garde sa lettre précautionneusement. Je l’écoute très souvent. Magnifique, cet homme. Tous les meilleurs qui s’en vont. C’est injuste.
    Quelques jours avant que Gérard Gorsse ne nous quitte, je l’avais eu au téléphone et je lui avais demandé pourquoi Marc Ogeret n’était pas sur son site Chanson rebelle. L’intention de Gérard était de le rajouter, mais il m’avait dit qu’il avait essayé de le joindre et qu’il devait être malade. Il y a des chanteurs que je n’aime que chantés par eux-mêmes (par exemple Ferrat et Brel), mais Ferré, Vasca, entre autres, chantés par Marc Ogeret, c’était magnifique. Je suis très peinée.

    Répondre
  7. Marlène Ingrand 5 juin 2018 à 19 h 56 min

    Sacré talent injustement méconnu mais très apprécié par ceux qui avaient eu la chance de l’entendre chanter…

    Répondre
  8. Françoise Adam de Villiers 5 juin 2018 à 19 h 57 min

    Un homme de talent, ça oui. Du genre que j’aime.

    Répondre
  9. Yvan Dautin 5 juin 2018 à 21 h 28 min

    Salut l’artiste

    Répondre
  10. Alain Bergerat 5 juin 2018 à 21 h 29 min

    Un magnifique artiste qui m’a très souvent permis de mettre la chanson au coeur de mes cours d’histoire. Ses disques devraient être réimprimés et diffusés dans tous les lycées.

    Répondre
  11. Marie GUYOT 5 juin 2018 à 23 h 42 min

    Un grand Artiste dont la voix profonde remuait une multitude d’émotions…Et je n’ai entendu personne en parler pour lui rendre un hommage oh combien justifié… Infinie tristesse…

    Répondre
  12. Elodie Salzenstein 5 juin 2018 à 23 h 45 min

    Encore un grand chanteur qui nous quitte…
    Marc Ogeret avait une Voix forte ave un timbre en tout point reconnaissable..
    Chanteur a textes, il nous a fait connaitre les poesies d’Aragon et les chansons du Paris de La Commune…
    Repose en paix l’Artiste…
    Marc Ogeret fait desormais partie du patrimoine de la Chanson Francaise…

    Répondre
  13. Michel Trihoreau 6 juin 2018 à 7 h 21 min

    Marc a bâti une œuvre d’interprétation. Il a toujours su choisir le meilleur pour nous l’apporter avec des fleurs, même si elles avaient des épines. Une grande générosité… un humaniste.

    Répondre
  14. Michèle Deville 6 juin 2018 à 11 h 09 min

    Souvenir sur la scène de Barjac « en chanson dans le texte » au coté de Jean Vasca, de Jean Ferrat, de Francesca Solleville, de Michèle Bernard

    Répondre
  15. Joao Rolo 6 juin 2018 à 11 h 10 min

    Un timbre de voix unique et magnifique… je suis venu à lui par son incandescente version de « l’affiche rouge » et puis j’ai aimé toutes ses chansons… tout est bon chez lui, y’a rien à jeter !

    Répondre
  16. Cerbelaud 6 juin 2018 à 16 h 29 min

    C’est la canaille eh bien j’en suis!
    Avec quelle force il allait montrant ses attaches, sa fierté!
    Je retourne à ce 33 tours  » Autour de la Commune » qui me l’a fait connaitre!

    Répondre
  17. Catherine Laugier 7 juin 2018 à 17 h 02 min

    Thomas Legrand vient de rendre hommage jeudi 7 juin 2018 à Marc Ogeret sur France Inter avec la chanson de Craonne et la Marseillaise anticléricale (A bas la calotte…)
    https://www.franceinter.fr/emissions/les-bobinos-de-thomas-legrand/les-bobinos-de-thomas-legrand-08-juin-2018
    et mercredi 6 juin Laurent Ruquier l’a évoqué aux Grosses têtes sur RTL.
    Culture Box, Le Parisien et le Figaro, puis le Huffington Post, Le Monde, Télérama… et même Closer lui ont consacré un article.

    En ce cinquantenaire on peut signaler sur YouTube une petite anthologie des Chansons contre, parues en album en 1968 :
    https://www.youtube.com/watch?v=JlkWvuP1sSE (face A)
    https://www.youtube.com/watch?v=ABDFrVarITY (face B)

    Répondre
  18. JEAN HUMENRY 11 juin 2018 à 9 h 30 min

    Rendez-vous donc Place des Grands Hommes !
    Dans ce monde qui se trompe de monde.
    Ce monde qui assassine les abeilles et ignore les poètes.
    Merci Marc, tu as été un magnifique initiateur et passeur.
    J’espère qu’il y a un monde parallèle où se retrouvent les hommes de bonne intelligence, les gentils hommes pirates, les révoltés contre le bien pensant.
    Un monde parallèle habité par la tolérance, la bonne façon et dirigé par des Jacques, des Georges, des Bernard, des Léo, des Didiers. Et tant et tant d’autres qui continuent de nous aider à vivre et à croire
    Un monde foutoir, sans direction, mais digne et fidèle.
    Utopie ? Mais…qui sait ?

    Répondre

Répondre à Michel Trihoreau Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives