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Chapeau, Monsieur Fersen !

Yhomas Fersen (photo

Thomas Fersen (photos Soline De Groeve)

Stavelot, Festival V.T.S., 7 juillet 2018,

 

Stavelot, riante cité des Ardennes belges. Depuis 25 ans, l’association Ecoutez-voir œuvre à y répandre la bonne parole de la chanson française. Ainsi organise-t-elle chaque automne le beau festival Une chanson peut en cacher une autre, sur lequel nous reviendrons bien évidemment en temps voulu pour l’édition 2018, qui s’annonce palpitante. Mais ne brûlons pas les étapes ! Au menu du jour, en guise de bouchée apéritive, pour fêter dignement  ce demi-jubilaire, il a été décidé de mettre les petits plats dans les grands. Une soirée exceptionnelle a donc été montée en collaboration avec le festival Vacances Théâtre Stavelot, qui a mis à leur disposition beau chapiteau et staff technique et leur a réservé une place au milieu de leur programmation. Nos amoureux de la chanson n’étaient pas peu fiers de garnir leur tableau d’honneur déjà copieusement rempli d’un grand nom supplémentaire : Thomas Fersen himself. Vous vous en doutez, la soirée fut magnifique, rutilante d’esprit et dégoulinante d’intelligence, la météo clémente ajoutant en outre  une dose de plaisir au spectacle bien rodé de l’auteur des Papillons et autres bijoux.

NosEnchanteurs n’en étaient pas moins à la fête, puisque l’occasion nous fut donnée de rencontrer ce magnifique artiste pour un long entretien cordial et détendu.

 

NosEnchanteurs : Quelle est l’actualité de Thomas Fersen en 2018 ?

THOMAS FERSEN : La tournée avec le quintet, qui a suivi mon CD, Un coup de queue de vache, sorti en janvier 2017, est terminée depuis mai. En septembre, je repars en solo, avec un nouveau spectacle intitulé « Mes amitiés à votre mère », qui sera composé de nouveaux textes et de nouvelles chansons (et quelques anciennes aussi, bien sûr). Mais ces chansons seront interprétées sous une forme encore fort artisanale, telles que je les ai composées chez moi. Pour le nouveau disque que je prépare par ailleurs, avec les musiciens qui s’en mêleront, elles changeront de forme.

Donc nous aurons bientôt droit à un nouveau disque. Vos admirateurs seront rassurés. Depuis quelques années, à chaque nouvelle sortie, vous avez en effet l’habitude  de clamer que c’est le dernier.

C’est toujours un risque de refaire un disque dans la situation actuelle. Mais oui, j’en ferai encore au moins un. Il est déjà bien avancé. Il sortira en 2019, en mars ou en septembre, ce n’est pas encore décidé.

Vous êtes programmé ce soir dans le cadre d’un festival de théâtre. C’est assez représentatif de votre position actuelle, puisqu’une petite moitié de votre tour de chant est composé de textes que vous interprétez sans musique. Mais cela ne vous met-il pas en porte-à-faux par rapport à votre métier de chanteur ?

J’ignorais que je jouais dans un festival de théâtre. Ça me fait très plaisir : je suis très attiré par le texte et je suis content qu’ils s’en soient rendu compte. Depuis toujours, ce qui me préoccupe, c’est la création, le langage, l’écriture. C’est pour cela d’ailleurs que ma façon de faire des chansons n’est pas très contemporaine.

Le danger n’est-il pas de voir le milieu de la chanson vous fermer sa porte, sans pour autant que celui du théâtre ne vous ouvre les siennes. Ce milieu-là ne vous connaît pas forcément.

C’est le risque mais c’est comme ça. Je ne vais pas me forcer à faire ce que je faisais avant ou à aller où je n’en ai pas envie. Ça ne m’intéresse pas.

36758855_10214873364095036_7650639817188835328_nVous empruntez un chemin à part dans la chanson. Pas seulement par votre œuvre, mais aussi par votre façon d’aborder le métier. Les Enfoirés ne font pas appel à vous, on ne vous entend pas dans les albums de duos…

Les Enfoirés, c’est juste parce que je ne vends pas assez de disques ! Ce n’est pas une question de forme, c’est une question de fonds (avec s !). Quant aux duos, je n’en suis pas très fan personnellement. Trop souvent, ils reposent uniquement sur la notoriété de l’un et de l’autre. S’il y a un intérêt ou une affection, ou si la chanson chantée nécessite qu’on soit deux, pourquoi pas ? Mais si c’est juste pour partager la chanson et chanter chacun une phrase, à quoi bon ? Ça peut faire plaisir au public, et tant mieux, mais moi, ça ne m’intéresse pas, ni chez les autres, ni chez moi.

Ecrire pour d’autres ne vous tenterait pas ?

On ne me le demande pas tellement. Je suppose que c’est parce que ce que je fais est trop singulier. Ou alors c’est que c’est mauvais !

Alors qu’à notre époque de buzz, un artiste est prié de maintenir le contact avec son public via Instagram, Facebook et autres réseaux sociaux, vous, vous n’avez même plus de site ! Comment un ado de 15 ans pourrait-il connaître Thomas Fersen ?

Le site, il a disparu parce que j’ai oublié de renouveler le nom de domaine : je n’ai pas payé le loyer ! Les contacts par réseaux sociaux, je trouve cela stérile. Quant à l’ado, ben, il ne  me connaît pas, que voulez-vous que je vous dise ? Moi, il y a des choses que j’ai connues parce que j’en ai fait l’effort. J’ai cherché et la démarche de dénicher des trucs déjà me plaisait. Rien n’interdit de faire pareil aujourd’hui. Je ne vais pas passer la moitié de ma vie à faire du marketing. Ça ne m’intéresse que très moyennement.

En fait, je le dis souvent à mon entourage : je ne me sens pas chanteur ! Je n’ai pas du tout le désir d’être constamment dans la lumière. Ma préoccupation première, c’est de créer en m’amusant. Si possible en allant plus loin, ce qui me fait sortir des clous. Il y a des artistes qui essaient de rester dans les limites car leur vocation première, c’est d’être connu. Je ne fonctionne pas comme ça. Moi, ce qui me fait sortir du lit, c’est de travailler sur un texte, pas de déclencher un buzz quelconque.

On peut  comprendre votre position, mais le but d’une création, c’est quand même d’être diffusée le plus largement possible, non ?

C’est vrai, mais personnellement, ma vie se structure autour de l’écriture. Je ne pourrais pas m’empêcher d’écrire. Et puis ça m’amuse. De plus en plus, j’écris des textes que je ne mets pas en musique, parce qu’ils ne s’y prêtent pas. Si j’arrêtais d’être chanteur, je ne ferais plus que ça.

 

POUR LA SUITE DE L’ENTRETIEN AVEC THOMAS FERSEN, CLIQUEZ ICI.

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