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Véronique Sanson, pour le meilleur et le meilleur

Véronique Sanson à Bruxelles (photos Annick Delperdange)

Véronique Sanson à Bruxelles (photos Annick Delperdange)

Bruxelles, Arena 5, 22 juillet 2021,

 

En ces temps de disette musicale, saluons l’arrivée sur la scène estivale bruxelloise de l’Arena 5. Un nom qui ne désigne pas vraiment un festival, mais plutôt une série de concerts éparpillés sur la période de juillet et août. Le tout dans un cadre magnifique : une grande scène dressée entre le Palais n°5 du Heysel, à l’architecture impressionnante, superbement éclairé quand tombe la nuit, et l’Atomium qui fait le fier un peu plus loin (voir photos). Peut-on rêver plus beau décor ? Pour le reste, à la manière des festivals, buvettes et stands de restauration invitent les spectateurs à succomber aux plaisirs de la chère, installés tels des pachas dans de confortables transats. Chapeau bas pour l’organisation, parfaite de bout en bout.

Covid oblige, c’est dans une configuration assise que se déroulent les spectacles (ce ne devrait en principe pas être le cas des concerts programmés en août, mais on peut en douter vu l’évolution de la situation sanitaire). Oserions-nous dire que ce n’est pas plus mal et que l’on gagne largement en confort ce que l’on perd un peu en ambiance ? A plusieurs reprises, le public aura toutefois de la peine à contenir son enthousiasme et ne pourra s’empêcher de converger vers la scène, pour quelques instants de danse et de communion intense. Comme une salutaire respiration.

220609884_210460841084494_7984135436157072024_n221394306_514297919825344_8377722918671935729_nMais place au concert. Après ces mois d’abstinence, l’impatience se fait sentir et c’est avec un plaisir sans pareil que l’on voit s’installer les musiciens. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’artiste nous a gâtés, puisqu’ils ne seront pas moins de onze pour l’entourer : deux guitaristes (dont le vieux briscard Basile Leroux), un batteur, un percussionniste, un clavier, trois choristes et trois cuivres (trompette, saxo et trombone). Sans oublier, au centre de la scène, un somptueux piano réservé à celle qui nous fera vibrer durant plus de deux heures : l’éternelle Véronique Sanson.

La voici qui entre en scène, petite et frêle d’apparence, vêtue d’un pantalon bariolé et d’une classieuse veste noire. Un sourire éclatant illumine son visage et c’est avec une émotion palpable qu’elle nous glisse « ça fait si longtemps ». Oui, trop longtemps, pour elle comme pour nous, tellement en manque de spectacle vivant. Et le concert de débuter par un pétaradant Radio vipère, qui fait feu de tout bois et nous entraîne tout de go dans l’univers de notre amoureuse favorite. Qui gagne ensuite son instrument et enchaîne avec son classique Besoin de personne, histoire de prouver qu’à 72 ans, elle a toujours cette voix unique, au vibrato immédiatement identifiable.

222141436_1820975941431946_6824154038054074680_nLe reste de la soirée nous fera parcourir le vaste répertoire de l’artiste. Les musiciens sont impeccables, le son excellent et les arrangements variés et inventifs. En sus de son pop-rock west-coast qu’on lui connaît bien, nous abordons la musique orientale pour Vols d’horizon ou brésilienne avec Et s’il était une fois, le jazz aux couleurs dixieland avec les cuivres à l’honneur (petite parenthèse se clôturant par une pétillante Chanson pour une drôle de vie reprise en chœur par le public) et des piano-voix qui se révèlent purs moments d’émotion partagée. Véronique Sanson, tout à son affaire, complice avec le public, taquine avec les musiciens, mène le show à la baguette, fringante et heureuse d’être là. Elle nous offre ses bouts de vie mis en musique, ses souvenirs d’enfances ou ses révoltes, ses amours surtout, qu’elles soient spontanées et charnelles (Marie) ou tenues secrètes (l’incontournable Amoureuse), qu’on résumera comme elle : mes amis, mes amours, mes amants. Bien évidemment, à l’applaudimètre, ses titres les plus connus seront les grands gagnants, comme ce vibrant Vancouver enchaîné avec l’énergique Rien que de l’eau, ou ce magnifique trio de clôture de set : l’endiablé Bernard’s song (il n’est de nulle part) et, rien qu’entre elle et nous, le poignant Ma révérence et le rêveur Bahia.

En 2022, Véronique Sanson fêtera les 50 ans de son premier disque. Un demi-siècle qu’elle nous accompagne, telle une confidente, avec ses mélodies enveloppantes et son chant frissonnant. L’applaudir sur scène permet d’encore mieux en mesurer l’importance. Quelle belle artiste, vraiment.

 

Le site de Véronique Sanson, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

Le site d’Arena 5, c’est là. Prochains concerts : Marc Lavoine (25 juillet), Feu ! Chatterton (28 juillet), Ibrahim Maalouf (29 juillet), Philippe Katerine (30 juillet), Raphael (5 août), Loïc Nottet (6 août), Hooverphonic (25 août).

« Radio vipère » : Image de prévisualisation YouTube

« Besoin de personne » : Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à Véronique Sanson, pour le meilleur et le meilleur

  1. Gallet 24 juillet 2021 à 13 h 43 min

    Dans l’article, est-ce que « plaisirs de la chère » fait référence au prix du billet du spectacle ?

    Répondre

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