Talia et Gwen Soli, double évasion en solitaire

Talia et Gwan Soli (photo France Bleu)

Si peu que vous vous intéressiez à la chanson (c’est le cas des lecteurs de ce site), vous les connaissez. Mais pas sous ces noms. Ce sont deux des cinq femmes de groupe Evasion (elles furent six à leurs débuts), ce groupe vocal féminin né jadis à Romans par la faveur de l’éducation poulaire prodiguée par une MJC. Un groupe solide comme la pierre, à l’œuvre déjà conséquente : ses plus récentes créations (c’est en disque aussi) sont Frenté ! et Les Hormones Simone, cette dernière étant un récital de chansons d’Anne Sylvestre.

Le premier album d’Evasion remonte à il y a vingt-cinq ans. Plus d’un quart de siècle que ces jeunes filles devenues femmes chantent ensemble et parfois animent, seules ou en groupe, des stages de chant, des ateliers. Il peut naître l’envie, pour une parenthèse ou plus, de faire bande à part et de se confronter à une autre part de soi, plus personnelle encore.

On connaît Talia sous son nom complet : Talia Ferreira. Talia a sorti il y a quelques mois son premier album, Beijos. Un précieux album de fado, fait de titres issus du répertoire, traditionnel ou pas (comme La maison sur le port, titre qu’on connaît ne serait-ce que par la fameuse interprétation d’Amalia Rodriguez) et de créations. Un disque en partie bilingue, ce qui n’est pas commun. Accompagnée de Dominique Dumont à la guitare, ce qui  et de Francis Gero à la guitare portugaise, et sur quelques titres par Richard Gault à la basse, Talia fait œuvre remarquable, au sens qu’elle doit être remarquée, tentant de dédramatiser l’image triste qui sied au fado. Nul besoin d’être éperdu de musique portugaise pour apprécier ce prime opus de la dame : c’est un ravissement ! Pour commander ce disque, c’est ici.

On connait Gwen Soli sous son vrai nom de Gwénaëlle Baudin. Elle aussi se permet une incartade dans son parcours d’Evasion, sur scène et par un premier disque (de cinq titres seulement, c’est frustrant…), Hertzienne. Si Talia reste dans une chanson assez proche de ce que fait Evasion, c’est pour Gwénaëlle le grand écart, comme si cette parenthèse était un défoulement. Pour vous dire, elle va du presque trad’ (question sonorité, construction des textes et restitution, finesse) avec J’ai ! (le discours lui, est loin d’être traditionnel), au quasi techno avec le titre suivant, Dormir maintenant (bilingue français-anglais). Les deux textes ainsi qu’un autre sont d’Amandine Barrillon, les suivants d’Hervé Peyrard et… d’Andrée Chedid, sur des musiques de Gwénaëlle Baudin, Loïc Guichard-Samuel Balmas et d’Anne Sila. Carte de visite élégante et efficace pour une éventuelle carrière solo ou simple plaisir entre deux récitals d’Evasion, Gwen nous montre l’étendue de son art et de ses envies. Il nous faut la découvrir aussi sous cet angle-là.

La page facebook de Talia, c’est ici ; le site de Gwénaëlle, c’est là. Le site d’Evasion, c’est là.

Talia

Gwen Soli