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Stavelot 2018. Erwan, la bohême à lui tout seul

Erwan (photos Benjamin Georges)

Erwan (photos Benjamin Georges)

Stavelot, « Une chanson peut en cacher une autre », 19 octobre 2018,

 

Débarqué presqu’en voisin de Liège, voici Erwan. Mais est-ce bien ainsi qu’il faut le dénommer ? Le programme annonçait Erwan Duo (et c’est vrai qu’il est accompagné de son guitariste Karim). Lui-même se présente comme Erwan tout court. Mais sa page Facebook est au nom d’Erwan#Erwan. Allez savoir…

De toute façon, il est comme ça, Erwan Un artiste ! Un quart foutraque, un quart allumé, deux tiers comédien (et fâché avec les maths en plus). Il est venu nous interpréter ses chansons, mais c’est à peine s’il sait dans quel ordre il va les jouer. Et les joyeuses considérations qu’il nous lance entre deux titres, c’est de l’improvisation totale, faut pas lui en vouloir s’il dit des bêtises parfois. En fait, selon sa belle expression, nous allons servir de cobaye pour un crash-test public ! Un CD ? Pas pour le moment, merci, ça l’emmerde un peu, la promo, tout ça, il préfère être sur scène. Mais il y bosse, faut juste être patient… Alors, il faut bien se rabattre sur les planches pour apprécier son art. Et on ne le regrette pas. Car sous ses dehors je-m’en-foutiste, l’homme a bien du talent.

45011724_290798885099881_5941761248818364416_n(1)Je suis le capitaine de ma vie / Je suis le seul maître à bord / Et je sais que tu m’aimes encore / Car il ne peut, c’est évident / En être autrement. La première chanson pose d’emblée le décor. Des paroles bien tournées, mêlant tendresse et humour, sur une courageuse tentative de récupérer l’être aimé. Le sourire ne nous quittera plus, bien que l’artiste puisse être plus grave quand il évoque la Guerre éclair (chanson de son ancien groupe Atomic de Luxe), le sort de notre Terre, Planète folle / Junkie au pétrole, où l’on ne compte plus les espèces disparues / Car ça ne compte pas ! ou, sur un air country – comme il se doit-  le désarroi des fermiers surendettés (Exploitant ? Je ne suis que le gardien d’un bien qu’on m’a transmis)… On retiendra en particulier une chanson que Renaud aurait pu chanter à ses débuts, sur une Lola qui ne rêve que de repartir en vacances (Elle veut retourner ne rien faire / Elle n’avait pas terminé) pour échapper au réveillon de Noël qui l’attend au sein d’une famille qui picole. Drôle, mordante, tendre. Tiercé gagnant.

Après un rock ado entraînant au message positif (Après la pluie vient toujours le soleil), notre troubadour achève son tour de chant par son poème 2017. Car, nous explique-t-il, il met chaque année en musique un poème qui l’inspire. Pour 2018, c’est une œuvre d’un poète russe, interprétée quelques minutes auparavant, qui lui vaudra d’ailleurs de partir en novembre à Moscou afin de l’enregistrer (oui, il a des plans comme ça, Erwan). Et en 2017, l’heureux élu était un jeune français débutant, nommé Alfred de Musset. Le poème s’appelle Impromptu et répond à la question « Qu’est-ce que la poésie ? ». Puisse se répandre la réponse qu’il y apporte – Aimer le vrai, le beau, chercher leur harmonie / Écouter dans son coeur l’écho de son génie / Faire un travail exquis, plein de crainte et de charme / Faire une perle d’une larme.

Epicé mélange de Daran et de Cali, dégageant une sympathie immédiate, Erwan nous aura convié à un bien joli début de soirée. On attend la suite de ses aventures avec impatience (mais pas trop quand même, on ne va pas non plus le rendre malade).

 

La page facebook d’Erwan, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

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