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Concèze 2014 (2/6) Une chanson bien encore aise

Eric Morena (photo site Encoreaucirque)

Eric Morena (photo site Encoreaucirque)

Incroyable… Incroyable vraiment…

Est-ce l’endroit, idyllique ? Est-ce l’organisation, discrète mais oh combien efficace ? Sont-ce les bénévoles, disponibles tout autant que souriants ? Est-ce la programmation audacieuse, éclectique et amoureuse tout autant des mots que des notes.. ? Toujours est-il qu’il règne en ce petit bout de Corrèze une ambiance de partage et de découverte tout à fait étonnant, un mélange des genres et des gens qui fait que nulle part ailleurs on ne retrouve cette fraternelle alchimie des c(h)oeurs.

Témoin le nombre impressionnant d’artistes-chantistes (comme dirait l’autre) qui, sans être à l’affiche cette année sont venus partager côté salle ces moments d’exception avec leurs condisciples, et l’on se dit qu’il y aurait là de quoi faire un autre festival uniquement avec des Jean Fauque, des Nicolas Bacchus, des Tomislav, des Gaëlle Vignaux, des Claire Elzière ou des Dominique Cravic. Sans compter d’éminents acteurs de la programmation Chanson lyonnaise, gones with the wind…

Bon, si l’idée, c’était des vacances incognito, c’est raté (voir avec Michel Kemper qui gérera directement avec vos avocats respectifs, merci).

Eric Guilleton (photo DR)

Eric Guilleton (photo DR AllezLucien)

Baladin malin, routard de la musique et espiègle note-trotter, c’est l’attachant Eric Guilleton, fidèle entre les fidèles depuis la première édition du festival qui se produisait hier en lever de torchon de la petite salle de Concèze. Chantant pour nous de sa belle voix grave comme il chanterait au coin du feu, jouant sans afféteries dans la cour d’un Pierre Barouh ou d’un Graeme Allwright. Son noble front auréolé de sa blanche crinière, il nous offre ainsi plusieurs nouvelles chansons toutes fraîches, et c’est toujours très émouvant d’assister à une telle naissance (Il y avait Marius, et pis Fanny…). Rejoint par le fringant ensemble DécOUVRIR, il expérimente même sur nous une inattendue orchestration country, façon de jouer un peu avec nous aux cobayes et aux gens bien.

Second plateau ensuite avec Arthur Ferrari, impeccable en chemise blanche et rouflaquettes ejusdem farinae. Promis, je vous épargnerais les blagounettes vaseuses sur son patronyme, d’abord parce que ce n’est pas le genre de la maison, ensuite parce que. Voilà… On voudrait de prime abord ignorer tout de sa musicale filiation afin de ne pas être influencé, mais rien à faire, le grain de voix, la posture, l’élégance de dandy désabusé font que décidément, on dirait le Sud… Flanqué de son comparse Etienne Choquet, très bon musicien, sa voix évoquerait pas mal par moment Mathieu Chedid, des ressemblances qui s’avèrent troublantes à l’écoute des deux guitares électriques, jouées tantôt en slide, tantôt en picking. Des textes sympathiques, mais voilà. Des petites bluettes honnêtes, mais voilà. Une écoute agréable, et voilà…

Govrache (photo Pic d'or, Pixbynot)

Govrache (photo Pic d’or, Pixbynot)

Changement d’ambiance avec la révélation de cette soirée, du moins pour les chanceux qui ne l’avait pas encore vu en scène : Govrache et son personnage irrésistible de titi gouailleur et hâbleur. Dans une simple formule guitare/voix, il attaque d’emblée, cueillant le public d’un uppercut à la pointe du cœur, avec un texte magistral sur un Sans Domicile Fixe confronté à l’hypocrisie de notre belle société. Totalement en phase avec la tonalité Chanson & Poésie du festival, il alternera slams et chansons en de savoureuses petites tranches de vie, telles celle d’un prof désabusé, d’un pochtron magnifique (mon semblable, mon frère…) ou d’un dépressif chronique, désespéré désespérant. En primeur, un texte-fleuve tout neuf réglant leur compte à nos chers politiciens, tous bords confondus, le genre de texte non volatil que seul les slammants osent. Une belle nature humaine, sans conteste…

Final d’anthologie enfin avec le numéro, il n’y a pas d’autres mots, du fantasque Eric Morena… Mais si, voyons, le célébrissime « Oh mon bateau, oh, oh, oh… ». Grace soit à nouveau rendu à l’incontournable Mathias Vincenot d’arriver à rassembler ainsi des artistes que rien ne réunit, voire même que tout semblerait éloigner de prime abord. Pour tout vous avouer, j’étais au début du tour de chant en pleine réunion, euh, de travail disons, à l’extérieur de la salle (ces relations publiques libatoires, c’est épuisant, vraiment…) lorsque les échos tonitruants du trublion sont parvenus jusqu’à nous, nous attirant irrésistiblement tel le chant des sirènes. Bon, d’accord, le physique de ladite sirène est plutôt celui d’un ténor imposant. Ca tombe bien, Eric Morena en a le coffre, la tessiture et l’impressionnante technique. Seul en scène, entouré de (pseudo) candélabres, avec à la main un micro quasi-superfétatoire tant son organe se déploie avec aisance, gageons que jamais encore en douze années de festival le bel canto ne fut ainsi à l’honneur, ni que la Tosca ne résonna sous le plafond de cette petite salle rurale… Déplorons tout de même l’usage d’une bande-orchestre envahissante, voire superflue alors même que l’ensemble Découvrir eut pût donner là libre cours à ses jeunes talents… Le truculent Morena bascule ensuite avec brio du bel canto à la gaudriole, revisitant Luis Mariano et Francis Lopez. « Mexico, Mexiiiiiiiiicooooooooooo ! » Bon, honnêtement, on rentre dedans ou pas (c’est une image…), mais dans le genre, c’est très bien fait et je vous promets que dans la salle, les spectateurs (enfin, ceux qui sont resté) ont une banane jusqu’à là (euh, je veux dire, un sourire jusqu’aux oreilles…) Bon après, ça vire un peu à la soirée Patrick Sébastien, mais waoouh, ça fonctionne et je vous garantis qu’il faut un certain talent pour retourner, debout sur une chaise au milieu du public, une salle à priori a priori pas conquise d’avance. J’ai maintenant des dossiers épais comme ça sur de respectables acteurs du petit monde de la chanson dite à texte que j’ai vu de mes yeux vus se déchainer sur les rythmes discos de Oh mon bateau, et même, moment totalement surréaliste, entamer une chenille endiablée. Quand on vous dit que le mélange des genres du festival DécOUVRIR ne ressemble à rien d’autre ! A quand Eric Morena dans la cour du château à Barjac.. ?!?

 

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11 Réponses à Concèze 2014 (2/6) Une chanson bien encore aise

  1. Norbert Gabriel 15 août 2014 à 14 h 07 min

    Private joke: ça c’est du Panama, le beau chapeau de Moréna… lalala..
    Private joke 2: c’est Dominic Cravic, pas Dominique-nique-nique, mais Nic-nic…
    Private joke 3: DR, c’est Doisneau Robert ?? Denis Robert ?? Debbie Reynolds ? Donald Rumsfeld ?? David Ramsey ? Dianne Reeves? Dédé Richardson?

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  2. Michel Kemper 15 août 2014 à 14 h 21 min

    Private joke 1 : bon, j’ai rien dit, Denis Péan ne semble pas être allé à Panama… na, na !
    Private joke 3 : il en est où Lucien dans sa recherche ?

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    • Norbert Gabriel 15 août 2014 à 14 h 26 min

      S’il trouve, il gagne quelque chose ?? Une tournée au bar .. de l’Alhambra…

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  3. Danièle Sala 15 août 2014 à 14 h 47 min

    Raconté comme ça, c’est très drôle , et surréaliste ! mais rien que pour Eric Guilleton , ce devait être une belle soirée .

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  4. Cat 15 août 2014 à 17 h 49 min

    Rien que pour lire « le genre de texte non volatil que seul les slammants osent »… Je vote NosEnchanteurs !

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    • Norbert Gabriel 15 août 2014 à 19 h 44 min

      Patriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiick, tu as une fan !! peut-être même plusieurs …

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  5. Cat 15 août 2014 à 20 h 16 min

    Je n’ai pas osé féliciter Patriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiick pour le « une chanson bien encore aise« … ne sachant pas si le titre était de lui ou de MK ! Mais s’il est de lui, je bisse ! (Je bise aussi !)

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  6. Norbert Gabriel 15 août 2014 à 20 h 41 min

    Eh oui, sur ce plan, on peut pas lutter !

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  7. Patrick Engel 16 août 2014 à 1 h 57 min

    Il ne manquerait plus que cela que le boss de Nos Enchanteurs nous impose les titres de nos papiers, non mais..!
    Merci beaucoup, Cat, pour ces chaleureux petits retours…
    Vraiment.

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    • Michel Kemper 16 août 2014 à 8 h 32 min

      Ne le félicite pas trop tôt, Cat : il faut que Patrick tienne la distance, il lui reste quatre titres de cette veine à trouver !

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  8. Franck Halimi 16 août 2014 à 14 h 23 min

    Quand je lis des papiers avec un tel stylo en cool-heur, jappe récit…

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