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Stavelot 2018. Imbert Imbert et (contre)basse

Imbert Imbert sur la scène de Stavelot (photos Benjamin Georges)

Imbert Imbert sur la scène de Stavelot (photos Benjamin Georges)

Stavelot, « Une chanson peut en cacher une autre », 26 octobre 2018,

 

Troisième excursion stavelotienne pour votre serviteur. Comme pour confirmer la réputation de pays pluvieux que se traîne la Belgique, sur la scène, ce soir, il pleut  des cordes. A l’affiche en effet, Imbert Imbert, le seul punk au monde à avoir troqué la guitare criarde pour une contrebasse veloutée. Et comme il ne fait pas les choses à moitié, nous en avons même deux pour le prix d’une. C’est à un duel d’instruments massifs – qui serviront aussi à maintes reprises de caisses de percussion – que nous allons avoir la chance d’assister, avec en guise de témoins, pour quelques titres, un banjo et un ukulélé.

Les deux adversaires-partenaires ne semblent pas jouer dans la même catégorie. Autant Imbert Imbert, tout de crête vêtu, est fluet dans son jean, autant son comparse – le britannique tout en rondeur et en humour british Stephen Harrison – est imposant dans son costume de gangster des années 30. A l’issue de la confrontation pourtant, égalité parfaite : les 2 artistes se complètent à la perfection, tant musicalement que scéniquement, selon le principe du clown blanc et de l’auguste.

44972025_355038038569445_8433898271222530048_nLe chanteur ouvre les hostilités par A la gorge du temps, extrait de Viande d’amour, son dernier album en date. D’emblée, la vie nous agresse. Poésie abrupte, images qui cognent et chant qui boxe. J’ai faim des jours qui nous sont comptés. Superbe. Enchaînement avec l’histoire d’un dealer embastillé rêvant de campagne (Sexe, drogues et girolles), une déclaration d’amour et de sexe (Je suis tellement amoureux / Que j’en deviens un peu con / Et tant mieux), un constat triste sur le temps qui passe (L’ado le sent)… Joie et tristesse se croisent, la poésie se mêle de ce qui la regarde et à la fin, c’est l’émotion qui gagne.

Mais nous sommes au spectacle et Imbert Imbert ne l’oublie pas, en veillant à nuancer les couleurs du show. Les joyeuses pitreries de son acolyte s’en viennent ainsi  régulièrement désamorcer la tension, tandis que le public est appelé à chanter le refrain tout simple (je vous donne les paroles : Beurk !) d’une chanson tout en hargne, dégoût et révolte sur le racisme et la haine ordinaires (Le cancer des gens soumis). Ce bel exercice d’équilibrisme sera brillamment exécuté jusqu’au bout, entre les envolées de La vie mord et l’humour de Je t’emmerde mon amour, entre l’émotion poignante de La vie est belle (Car elle est belle à en mourir /  C’est ce qu’il se tuait à nous dire) et la jubilation textuelle du Trou de mon cœur, entre le sexe un peu cru (Ton cul me tient à cœur !) et la désillusion de Sois mort et tais-toi

J’veux sentir la braise / Les pleurs et les rires / La vie qui me baise / J’veux m’sentir. Ces ultimes vers du concert claquent comme une profession de foi. Ce soir, un artiste s’est donné à nous. Sans fard, entier, sincère. Comme hier un Allain Leprest ou un Mano Solo. Comme aujourd’hui un Loïc Lantoine. Le cousinage est évident. Le talent aussi.

 

Le site d’Imbert Imbert, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

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