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Les 3 Becs, quintessence d’Anne Sylvestre

Robert Bianchi, Claire Guerrieri et Christopher Murray (photo Michel Kemper)

Robert Bianchi, Claire Guerrieri et Christopher Murray (photo Michel Kemper)

14 décembre 2018, Chok-Théâtre à Saint-Etienne,

 

La salle est pleine, la scène éclairée. On attend. Ils arrivent du dehors : « J’ouvre mes oreilles et j’entends du bruit » Ce sont trois voix, 3 Becs, oiseaux de bon augure, qui chantent, déjà nous enchantent. L’un d’eux est bien connu de nos services, Christopher Murray ; les autres, Claire Guerrieri et Robert Bianchi sont acteurs, metteurs en scène, adeptes depuis toujours de la scène.

Un seul répertoire à l’actif des 3 Becs (le visuel dessiné du spectacle les représente piaillant dans un nid, becs grand ouverts) : celui d’Anne Sylvestre, pour qui ceux-là vouent grande admiration. Et une thématique qui nous parle d’amour et de femmes, sujet privilégié s’il en est de la chanteuse dont le qualificatif de féministe n’est pas usurpé, pas indexé à l’air du temps. Ça pourrait être compilation de titres fameux, évidents, ben non : qui ne connaît pas sa Sylvestre par cœur ne cesse ici de découvrir des titres, souvent des perles. A la fin du récital, c’est avec un collier que vous repartez.

Ça oscille entre le grave et le drôle et c’est mené avec intelligence par nos trois amis. En solo, en duo, tous ensemble. Avec piano, ou guitares, parfois sans rien. Rires francs aux malheurs du Mari de Maryvonne (faut dire qu’il l’a bien cherché !) qui réunit à ses dépens ses mère, femmes et maitresses.

Ce récital a pour nom La centième nuit : c’est le titre d’une chanson d’Anne Sylvestre qu’on peut (il y en a tant) avoir oublié : l’histoire d’une beauté farouche qui fait languir un soupirant accordéoniste (en vidéo ci-dessous)…  Eux la ressortent des piles de disques, et c’est justice. Ils le feront de pas mal d’autres titres tous aussi fabuleux, même d’une pincée de Fabulettes. On ne va pas ici passer les chansons en revue (invitez les 3 Becs, chez vous ou dans votre salle de proximité, c’est bien plus facile que vous ne le pensez), mais c’est collection de chansons redoutablement bien écrites, avec des vrais morceaux d’humour et d’amour fussent-ils ravageurs, pimentés comme à Cayenne, à pourfendre la bêtise, le machisme. Ce, comme le dit Claire, « dans une variété de tons et de personnage ». Une galerie, non comme on accroche des tableaux aux cimaises, mais comme on les rencontre dans le réel de la vie, au quotidien en bas comme en haut de chez soi.

Claire, Christopher et Robert explorent une mine, dont ils n’extraient que quelques pépites pour faire notre fortune. Car tout est riche d’enseignements dans ce qui pourrait n’être que de petites chansons mais sont en fait de grandes fables de la vie, parfois des tranches d’actualité qu’il ne faut oublier (ainsi Le p’tit grenier…).

Et c’est fou comme nous sommes bien, ici, dans cette salle, avec ce répertoire de premier plan, avec cette Anne Sylvestre qui, toute absente ce soir-là est bien présente. Et ces trois-là qui certes jouent, chantent, mais surtout s’amusent sérieusement, qui sous les vers soulèvent ces vérités qui sont toujours bonnes à dire, à plus forte raison à chanter. Du bonheur, vous dis-je. Tant que, dès rentrés chez soi, on pose vite pour la platine ce que nous avons d’Anne Sylvestre. Des 33 tours, des CD, parfois l’intégrale. On vous en reparle d’ici à quelques jours, histoire de marquer comme il se doit la Saint-Sylvestre.

 

Le site de Christopher Murray, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. Pas de vidéo de ce récital, on se rattrape avec La centième nuit, de et par Anne Sylvestre. Image de prévisualisation YouTube

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