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Brassens l’Irlandais : tonton Georges prend l’Eire

Brassens l'Irlandais (photo non créditée extraite de leur site)

Brassens l’Irlandais (photo non créditée extraite de leur site)

Disque étrange, qui, on le conçoit, peut tant soulever l’enthousiasme dehors que quelques grincements dedans. Brassens est le chanteur le plus repris de tous, qui plus est sur des albums complets, tant qu’on ne peut en faire l’inventaire, bien trop vaste. On l’a accommodé à toutes les sauces et on s’aperçoit qu’il supporte bien ces traitements, surtout quand ils sont faits avec talents. Régulièrement NosEnchanteurs vous informe de cette actualité-là.

En parallèle avec sa carrière solo, le Montpelliérain Georges Nounou anime, avec Danièle Temstet (choeurs) et Didier Franco (violon), le groupe Brassens l’Irlandais. L’idée ? Mêler, mailler Brassens avec les musiques traditionnelles irlandaises. Pourquoi pas ?

Le trio Brassens l’Irlandais était à la hauteur de deux CD, l’un en 2006 l’autre en 2010, tous deux enregistrés au Théâtre en flammes de Montpellier. C’est dans ce même lieu, cette fois-ci en public (on ne dit pas « en live » quand on parle d’un auteur si soucieux de l’usage du bon français), qu’est né ce troisième et double album, qui ne fera guère doublon avec les précédents (quatorze des vingt-cinq titres sont « nouveaux » dans le répertoire de ce trio). Un bon panorama de l’oeuvre de Brassens, pas original mais ce n’est pas là que se niche l’intérêt. La voix de Georges Nounou, qu’on aime nasillarde comme du temps du folk des années soixante-dix, porte ces chansons sur scène comme on les partagerait d’abord entre copains, avec simplicité, avec évidence. Avec l’audace (en est-ce une ?) d’y laisser sa touche, un peu de son empreinte, de se les approprier le temps de les interpréter. C’est le miracle chaque fois renouvelé du père Brassens.

Visuel_Album3Que nous n’ayons pas les textes de Brassens sur un livret (qui du reste n’existe pas) peut se concevoir : d’ailleurs nous les connaissons tous. Mais, si les partitions originales sont peu ou prou respectées (on dira qu’elles prennent l’Eire !), il n’y a nulle part la moindre indication sur la provenance de ces musiques irlandaises additionnelles (d’où elles viennent, sont-elles trads ou non, par qui ont-elle été créées, éventuellement qui les a jouées précédemment ?). Ainsi Music in the Glen (qui ici introduit Les copains d’abord) un traditionnel non crédité dont on se rappelle encore de la formidable interprétation par The Bothy band.

C’est dommage, car l’addition, la « fusion » des musiques du vieux et de celles de Galway à Dublin est intéressante pour qui en accepte le postulat. C’en est même réjouissant, vivifiant, ça secoue des textes qui se prêtent aussi à ça, aussi sûrement qu’il se marient finement à d’autres musiques (Joel Favreau, Christina Rosmini et bien d’autres nous l’ont brillamment prouvé sur leurs spectacles et albums respectifs).

Plus sans doute sur scène que sur disque (quoique ici la prise de son la restitue bien) il y a l’ambiance, celle de ces airs d’Eire qui font que vous ne pouvez tout à fait écouter ces chansons immobile, que la bougeotte fatalement vous gagne et vous emporte. C’est effectivement tout feu tout flammes et c’est bien.

 

Brassens l’Irlandais, Tout feu tout live !, Totem music 2019. Le site de Brassens l’Irlandais, c’est ici ; celui de Georges Nounou, c’est là.

Image de prévisualisation YouTube
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Une réponse à Brassens l’Irlandais : tonton Georges prend l’Eire

  1. Odile Fasy 14 mai 2019 à 11 h 15 min

    Je n’adhère pas vraiment à cette reprise de Brassens.
    On a du mal à le retrouver.
    Pourtant je ne manque pas de bonnes références sur mes étagères !
    Merci Michel pour cet article, je ne connaissais pas ce groupe.

    Répondre

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