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Pourchères 2019. Annelise Roche, sans surprise

Annelise Roche (photos Marie Olivier)

Annelise Roche (photos Marie Olivier)

6 juillet 2019, La Chansonnade, Pourchères (07),

 

Notre consoeur Anne Lefebvre reviendra bientôt sur le récital de Lily Luca en ouverture de ce 9e festival. Intéressons-nous au copieux plateau de ce samedi midi, bien à l’image de cette Chansonnade qui aime tant mêler, mailler amateurs et professionnels, presque dans un chant commun.

Cinq artistes ou groupe pour deux heures et demi de scène, l’écoute vaut le coup. Disons-le tout net : ça va devenir rare pléonasme que de vanter les mérites, le talent, d’Annelise Roche, tant cette toute jeune chanteuse fait mouche à chacune de ses apparitions. Et ne cesse de se bonifier. C’est pour l’heure le coup de cœur des festivaliers et il ne serait pas étonnant de bientôt la revoir en un set complet, en vedette, sur cette même scène. De sa mère, Annelise a pris un peu beaucoup de l’art du conte, du récit et, à l’entame de ce tour de chant, si court soit-il, c’est appréciable. Puis un autre encore, cette fois-ci sous la forme d’une chanson. Tout est conte, fable, comme cette mer salée, jadis sucrée, aux goûts différents selon la forme et la couleur des nuages. La voix est fluide, magique presque, accompagnée – c’est selon – à la guitare (par Pierre Chéneau), au tambourin et au piano. A la clarinette aussi. Toute aussi fluide, mais au fleuret pas même moucheté, le titre féministe de ce set, Maryline, est une de ces chansons qu’il serait intéressant de disséquer dans les écoles, pour éduquer les gamins au respect des filles.

Autre choc pour qui ne la connaissait pas : Sophie Martin, une chanson redoutablement bien affinée, bien affûtée, et une artiste qui, souvent accaparée par le jeune (parfois très jeune) public qu’elle s’est choisi, a trop longtemps mis sous l’éteignoir un répertoire bien plus large, curieux, empathique et pertinent, où elle se permet quelques bons coups de griffe et de gueule : banquiers et guerriers, politiques aussi.

Bruno Duchâteau, lui, incarne des personnages. Avec une énergie peu commune et ma foi convaincante. Comme avec ce Monsieur Hector, aux deux vies, diurne et nocturne. Capable aussi d’entraîner le public par ce qu’il aimerait être « son » tube, J’aime le chocolat, puis de nous faire partir vers les contrées aborigènes avec cet étrange instrument qu’est le didgeridoo australien. Sympa !

Jean-Pierre Laurant

Jean-Pierre Laurant

Il y a un peu de Corringe en Jean-Pierre Laurant, dans le ton comme dans l’inspiration. Il y a aussi et surtout le partage et l’amitié : « je rêve d’être premier au Pote 50 ». La fidélité aussi, à Mouloudji notamment, à qui il consacre une sorte de biographie chantée. Laurant fait dans une chanson bien construite, qu’on aime à reprendre. Elle mériterait d’être dans tous les chansonniers des colos de vacances et autre camps scouts. A côté de celles de Graeme Allwright, par exemple. Elle est aussi précieuse, aussi généreuse.

Michel, Franck et Marc forment Les Soyeux drilles, régionaux de l’étape s’il en est (ils sont de la commune voisine de Privas). Eux sont interprètes, et musiciens. Avec un répertoire en béton, en chêne : du Quatre Barbus et Francis Blanche (Chant d’allégresse), du Brassens (L’assassinat), du Dick Annegarn (Mireille, Ubu), du Ricet Barrier (Les tractions avant), du Sarclo (La saga des machines et des zinzins). Un répertoire de bon goût, qu’ils interprètent avec conviction, avec talent. Un total plaisir. Je serai président du Conseil départemental d’Ardèche que je les inviterai à toutes les manifestations : ce serait preuve, je crois, de beaucoup d’intelligence.

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