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« J’arriverai par l’ascenseur de 22h43 », Chronique d’un fan de Thiéfaine

Philippe Soltermann (photos Vincent Capraro)

Philippe Soltermann (photos Vincent Capraro)

24 octobre 2019, Théâtre Le Funambule Montmartre, Paris,

 

Philippe Soltermann plonge à 12 ans dans l’œuvre de Thiéfaine. Il entend « J’arriverai par l’ascenseur de 22h43… mais je demanderai ta main pour la couper » et cela deviendra un tsunami émotionnel qui conditionnera sa construction personnelle et, à n’en pas douter, sa sensibilité d’artiste qu’il nous livre généreusement au travers de ce seul en scène poétique.

Voilà un spectacle d’une originalité rare et précieuse. Le comédien lausannois, auteur, metteur en scène, nous offre un monologue plein d’énergie et d’enthousiasme qui laisse place à l’irrationnel, l’admiration immodérée, déraisonnable, un plongeon savoureux dans l’univers et l’œuvre d Hubert-Félix Thiéfaine. HFT devient son compagnon de route fantasmé, une boussole, le phare qui le ramène au port après les coups de tempête d’une vie tumultueuse, les concerts comme des balises euphorisantes, des petits cailloux blancs qui aident remonter le chemin de sa propre vie : « le poète franc-comtois donne de la raison à mon incompréhensible ».

Même si tous les fans de Thiéfaine auront l’impression de redécouvrir leur propre parcours, nul n’est besoin de l’être pour se laisser emporter pas ce spectacle. Il parle à tous les aficionados, tous ceux pour qui aimer une œuvre, un artiste, frôle avec « le jeu de la folie », « ce sport de l’extrême » comme aime à le rappeler Thiéfaine. Soltermann parle de lui, livre ses blessures, son introspection d’écorché vif mais pousse aussi la caricature du fan à l’extrême pour mieux nous provoquer, nous interroger sur nos propres parcours. « J’aime Thiéfaine car il m’emmène là où je ne pensais pas aller ». Philippe Soltermann nous ballade sans cesse de l’hilarité à l’émotion. il surjoue un instant une attachée de presse bobo hystérique qui vaut le déplacement…

DSC-6935b,medium_large.2x.1572030182Si le comportement de fan peut apparaître effrayant parfois, Soltermann met parfaitement en évidence combien un artiste, une œuvre, peut être inspirante et accompagne une vie, comme un catalyseur d’émotions, un foisonnement d’idées jubilatoires. Il dit de Thiéfaine qu’il a été son meilleur prof de français : c’est lui qui lui a donné l’envie de lire Rimbaud, Baudelaire, Nietzsche ou Schopenhauer (pas certain que Polnareff ait eu le même effet sur Obispo…). « Thiéfaine c’est comme un médicament, on n’en connaît pas les principes actifs mais ça fait du bien dans son corps ».

« J’arriverai par l’ascenseur de 22H43 », le titre du spectacle n’a pas été choisi au hasard. C’est avec cette chanson écrite au début des années 70 sur les marches du Sacré-Cœur que tout a commencé, que Thiéfaine a trouvé son style, cette écriture qui ouvrira le tout premier album en 1978 : Tout corps vivant branché sur le secteur étant appelé à s’émouvoir… Si à votre tour vous voulez mettre les doigts dans la prise, courrez voir Philippe Soltermann au Théâtre Le Funambule Montmartre jusqu’au 30 décembre, les lundis à 21 h et mardis à 19h30. Pour réserver c’est ici.

 

Les photos de ce spectacle, c’est là.

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