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Stephan Eicher, une certaine image de la perfection

Stephan Eicher (photo tirée du facebook de Stephan Eicher, photo Sandra Ciodini)

Stephan Eicher (photo tirée de la page facebook de Stephan Eicher, photos Sandra Ciodini)

Bruxelles, Cirque Royal, 9 décembre 2019,

 

Au fond, ce n’est pas très difficile de passer une bonne soirée : il suffit d’aller applaudir Stephan Eicher ! En ce qui me concerne, j’ai vécu ce lundi soir mon huitième concert du chanteur helvétique. Et bien que croyant déjà le connaître par cœur, il m’a une fois de plus surpris et emmené ailleurs. Cet homme serait-il l’incarnation-même du charme, du charisme et du talent réunis ?

Les choses avaient déjà très bien débuté avec la première partie, annoncée par un message sur l’écran de fond de scène. Une certain Reyn. Pas un chanteur, mais un pianiste pas manchot, qui nous interprétera cinq ou six morceaux instrumentaux, sans souffler mot. De belles pièces romantiques flirtant avec le jazz. A la fin de sa courte prestation, voici Stephan Eicher et ses musiciens qui entrent en scène, sans transition. La vedette fait applaudir encore l’instrumentiste, le félicite et l’invite à rester avec lui pour jouer quelques morceaux. Vous l’aurez compris : la première partie est en réalité le pianiste de son groupe et est davantage connu sous son nom complet de Reyn Ouwehand, musicien originaire des Pays-Bas doté d’un C.V. long comme le bras (pour nous limiter aux artistes francophones, Vanessa Paradis, Benjamin Biolay, Hubert Mounier, Alex Beaupain ou Gaëtan Roussel – entre autres – ont fait appel à ses services).

En guise de bouchée apéritive, l’artiste et ses cinq comparses nous interprètent a capella la chanson-titre de son dernier album, Homeless songs. Puis chacun se retire derrière son instrument (guitare, batterie, claviers, piano et vibraphone) et c’est parti avec Si tu veux (que je chante). « Comme sec est mon cœur / Comme secs sont mes bras », nous susurre la vedette. Ne le croyez surtout pas : un concert de Stephan Eicher est, au contraire, un concentré de chaleur bienfaisante, de baume au cœur et de partage souriant.

Il va partager sa prestation, nous confie-t-il, comme en patinage artistique, entre les figures libres et les figures imposées. Difficile pourtant de les distinguer, tant l’artiste semble s’être libéré du carcan de l’industrie. Figures libres ? Deux morceaux inédits, trois chansons en bernois (sous-titrées à l’écran), un titre chanté par Heidy Happy, son accompagnatrice suisse, chanteuse elle-même par ailleurs… Figures imposées ? Les incontournables Déjeuner en paix (version karaoké, chanté de bout en bout par le public), Pas d’ami comme toi ou Combien de temps (dont l’intro immédiatement reconnue fait lever le public d’un bond), joués avec une fraîcheur intacte. Et puis, dans le no man’s land, tous ces morceaux connus des amateurs et ignorés du grand public : magnifique Prisonnière dans son orchestration mélancolique tout en piano, violoncelle et bugle, l’enjoué Monsieur – Je ne sais pas trop au rythme country, l’oppressant Donne-moi une seconde, le long fleuve tranquille de l’Eldorado

79894816_10220766781220531_8050522347850956800_nMonsieur Loyal de sa troupe d’élite, qu’il présente à plusieurs reprises pour une ration d’applaudissements mérités, Stephan Eicher est radieux et léger, manifestement heureux de fouler cette scène au sein d’une ville qu’il connaît bien pour y avoir vécu jadis. Le temps semble n’avoir aucune emprise sur lui, si ce n’est que sa longue chevelure s’est teintée de blanc. De son si charmant accent germanique, il nous régale d’anecdotes sur ses démêlés avec sa maison de disques, sur son bernois antique, sur ses talents vocaux qu’il juge tout relatifs… Avant de nous chanter Tu ne me dois rien, il nous demande d’actionner la minuterie de nos portables, de manière à les faire sonner trois minutes plus tard. Soit exactement au moment où déboulent, dans le final de la chanson, les vers «  On dort moins bien la nuit / On écoute patiemment / De la maison les bruits » ! Un instant à la fois magique et humoristique. De l’humour, nous en aurons une ultime dose avec la dernière chanson du spectacle, la loufoque Né un ver, que toute la salle chantera avec chorégraphie à l’appui.

Un concert de Stephan Eicher est toujours un régal d’intelligence et de liberté. Musicalement, on n’est guère éloigné de la perfection, tant il sait s’entourer des meilleurs – sans barrières de langues ou de nationalités pour ce bohémien se riant des frontières – pour les pousser dans l’excellence. Humainement, on devine l’homme intègre et généreux derrière l’artiste aventurier, sans aucune trace de tricherie. Une belle soirée auprès d’une belle personne, pourquoi s’en priver ? Sa tournée ne fait que commencer, elle passera forcément pas loin de chez vous. Foncez !

 

Le site de Stephan Eicher, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

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Une réponse à Stephan Eicher, une certaine image de la perfection

  1. Le Lorrain Claudine 21 décembre 2019 à 12 h 12 min

    Article élogieux exactement la réalité je suivrai Stéphan sans relâche tant il procure une liberté une échappatoire il vous fait rêvez ce dont nous avons tous besoins.

    Répondre

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