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Ces mots que vous dit Xavier Besse

Xavier Besse (photo Serge Féchet)

Xavier Besse (photo Serge Féchet)

Xavier Besse fut interprète avant de tenter l’aventure de l’auteur-compositeur-interprète qu’il est devenu. De fait, ce sont les deux qui se retrouvent sur ce second album (le premier, Tout va très beau, remonte à il y a sept ans). L’interprète, à n’en pas douter, a bon goût : Allain Leprest (avec La retraite : si c’est pas d’actualité, ça…), Bernard Joyet (avec On s’ra jamais vieux : là, il insiste !), Laurent Berger (pas celui qui a son rond de serviette à l’Elysée, non : le chanteur !)… même Arthur Rimbaud, même Georges Brassens à qui il reprend un titre peu connu, L’arc-en-ciel d’un quart d’heure (chanson qui, sans le nommer, évoque Charles De Gaulle), pour lequel, après Joel Favreau, il ose écrire à son tour la partition.

L’auteur Xavier Besse entame très fort ce nouvel opus, comme si, des Gilets jaunes à la contestation de la réforme de la retraite, il commentait à chaud notre pays : « J’ai mal à la France / Son cœur sent le rance / Partout la souffrance / Rôde dans ses rues / Sans veine ni chance / Vainement j’avance / Quêtant quelque sens / Dans ses avenues ». Comme s’il fallait que ce soit dit en préambule. Ce n’est ensuite que poésie, celles d’autrui et les siennes.

Xavier-Besse-CD-2020Son premier album avait objectivement beaucoup de défauts qu’il s’est employé depuis à corriger. On le sent nettement plus à l’aise : de scènes en scènes le métier est rentré. Et, sauf à ne pas aimer le genre, cet opus tout frais résiste à la critique. Xavier Besse aime la belle chanson, les beaux textes d’une facture très classique. Avec le soucis de la mélodie, de l’accompagnement : il partage ici le piano et les arrangements avec Sébastien Barrier.

Deux duos ici. L’un avec Lise Martin sur la chanson-titre, l’autre avec Emma Staël sur le Je t’attends de Laurent Berger : « Elle t’attend / Elle a déjà tout préparé / De ce repas à partager / Avec celui-là celui-ci / Dont elle voudrait combler la vie ». Bonnes pioches. Amour encore avec l’élégant Je t’aime (« Pour la tendresse qui danse / Un peu comme une évidence… »).

D’une plage l’autre, Besse déambule. D’une vieille maison frappée d’intemporalité à de lointains souvenirs d’enfance, il remonte le temps, avec mélancolie. Et s’il a croisé l’amour, il le perd quatre titres plus tard : « Et voilà nous deux c’est fini / Il fait si froid nos corps se quittent / Tout penauds tout cons tout petits / Nos yeux s’ignorent fuient s’évitent ». Nous, nous avons gagné un chanteur, un vrai, à nos collectes d’émotions. Qui aide notre besace à se remplir de poésie : « La poésie / C’est de l’or dans le gris / C’est l’âme des déracinés / Et leurs souvenirs calcinés / C’est s’asseoir tout autour du môle / Rire à la mort sur ton épaule» Du bel ouvrage.

 

Xavier Besse, Les mots qu’on dit, autoproduit 2020. Le site de Xavier Besse, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

J’ai mal à ma France
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Teaser Ça va passer
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