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Georges Chelon « Notre Dame »

Chelon georges essayez-dieu-2019On trouvera les pierres 
Et les arbres géants
Les hommes au savoir-faire
D’antan
Et les pièces de verre
Pour panser les vitraux
Les pigments séculaires
Pour soigner les tableaux
On va reconstruire Notre-Dame
Païens, croyants
Nous avons tous une âme
De battants

Georges Chelon

Paroles et Musique Georges Chelon. Extrait de l’album « Essayez Dieu » (2019)

L’expression « Essayez Dieu » n’est pas à prendre au premier degré, relire l’article de Pol de Groeve. Pour un meilleur son, écouter ici la version studio. 

Près d’un an après l’incendie qui a détruit le toit de Notre-Dame de Paris, la polémique continue à propos des travaux de restauration de la Cathédrale, suspendus en raison de la pandémie du Covid 19. L’argent rassemblé facilement pour les premiers travaux choque maintenant par rapport aux difficultés financières et pratiques du Service public de Santé, qui ont amené plus d’un an de manifestations, avant que la crise actuelle ne révèle l’acuité de cette revendication.

Les événements prévus le 15 avril pour commémorer l’incendie, concerts, comédie musicale… ont été annulés. On est loin de la cohésion qui avait suivi l’incendie, réunissant croyants et défenseurs du patrimoine historique français dans une même vague d’émotion. C’est de cette réconciliation autour du vaisseau en perdition dont parle Chelon, une ode au génie humain, la part éternelle de l’homme, bien plus que du divin.

D’autres artistes ont évoqué la figure familière aux parisiens de la cathédrale, tel Marvin Escudero « Notre-Dame, femme de pierre / Qui a vu s’aimer tant de fourmis / Dans tes bras, Paris, Paris ». Quant à Régis Mannarini, il rend à La grande Dame tous les hommages que les poètes, les peintres et les sculpteurs, les musiciens, les chanteurs, les réalisateurs de cinéma, les passants et lui même lui ont offerts « Je me paierai à votre luxe / D’un vingtième sans ascenseur / Sous la lune de mon velux / De vous chanter avec bonheur / Ma sérénade ».

Damien Saez avec sa Notre Dame Mélancolie, écrite avant l’incendie, l’interroge « Dis moi qu’est-ce que Paris sans toi? / À peine un vieux roman qu’on lit », lui confie ses peines de cœur romantiques : « Mais mon Amour n’est pas venue / Et puisque toujours le temps casse / Ce qu’on s’est dit, ce qu’on a cru / J’avais un bouquet de ronces noires », la prie, avant de retourner sa colère contre elle : « Dis, combien de sang sur les mains? / A croire que le Bon Dieu ici / Du Diable n’est que la catin », compare sa douleur à celle de Jésus, avant de tomber sous le charme : « Alors je demande aux gargouilles / Aux gueules de diables qui aboient / Comment l’ignorance des Hommes / Peut construire aussi beau que toi ». Une longue litanie d’un incroyant qui ne demande qu’à être consolé :« Non je ne te demande rien / Que faire attention à ceux-là / Qui ont perdu sur le chemin / Leur amour sur la croix ». Étonnante prière du christique Damien Saez, fasciné par la cathédrale blessée à laquelle il consacre une deuxième chanson après l’incendie, La dame en feu : « Ce que l’homme a fait de mieux / Part en poussière devant les yeux / C’est l’impensable ».

Bertrand Belin, avec Barbara Carlotti, dans Lentement, fait le compte des vanités humaines, évoquant : « Notre-Dame en feu qui rougeoie dans la nuit la vache ». Quant à Bashung, avec Jean Fauque, il chante une chanson surréaliste qui fait penser aux tableaux de Garouste : « Un âne plane / Autour des tours de Notre-Dame / Un âne clame son existence …/ Avant qu’elle ne se fane / Jette du riz / Sur le parvis / Blanchit les gargouilles ». Pour ne citer que les chansons contemporaines…

Une célébration en comité très restreint doit se tenir dans la cathédrale ce 10 avril. Philippe Torreton et Judith Chemla (qui chante a cappella le magnifique Ave Maria de Schubert)  liront des textes de Mère Teresa, Charles Péguy, Paul Claudel, Francis Jammes et Marie Noël, accompagnés du violon de Renaud Capuçon, à distance et revêtus de tenues de protection. Étrange atmosphère même si l’émotion devrait être au rendez-vous. Et pour la deuxième fois Pâques ne rassemblera pas les fidèles et les curieux dans la cathédrale, en raison de son état, ni dans d’autres églises, en raison du confinement.

« Il est fini le temps des cathédrales… »

 

 

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