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David Sire, la quête entre réel et supposé

 

David Sire

David Sire

C’est un disque (en fait deux) qui se feuillette, se lit, dont on caresse la couverture cartonnée, les pages, dont on admire les illustrations. C’est l’immense dessinateur de bandes dessinées Edmond Baudoin qui en est comme l’enlumineur, rapport à ses oeuvres lumineuses qui, comme le récit de Sire, vont de l’ombre à la lumière. Rien que pour ça, il vous faut lire et écouter cet album…

Et c’est du David Sire (et Cerf, son fidèle complice, aux musique, arrangements et direction musicale). Si vous connaissez David Sire, si vous l’avez déjà vu en scène, vous savez le personnage et tout ou partie de son œuvre : nous sommes dans une subdivision de la chanson qui porte cet art à des hauteurs qui peuvent vous donner le tournis. Subdivision d’autant plus franche que n’est pas strictement un disque de chansons, du premier au dernier titre : Bégayer l’obscur est d’abord et avant tout un récit musical où, certes, de ci de là, on savoure de vrais morceaux de chansons.

cd bagayer l obscurRésumer ce récit ne veut pas dire grand’chose : la qualité de la narration, de l’accompagnement est au moins aussi important que le reste. Tout dans la nervosité, tant qu’on pourrait se ronger les ongles à l’écoute, pris dans l’action, dans les résolutions, le suspense. C’est, lors d’une promenade en forêt, cet homme aperçu. Quel homme peut vivre ici, pourquoi ? Les questions sont obsessions, qui amènent leur lot d’émotions : colère, jubilation, peur, excitation… C’est un choc qui nous amène cette forme peu fréquente de narration, d’un langage presque nouveau qui s’écrit entre Sire et Cerf, à mi-chemin entre le réel et le supposé, l’ombre et la lumière, la douceur et la rudesse. Ça ne pouvait d’ailleurs qu’être mis en dessins par les pinceaux et l’encre de Chine de Baudoin : la même rugosité, la même attention, l’identique précision. Car pas un mot, pas une note, pas un trait de pinceau n’est ici posé au hasard. Tout est soucieux de restituer ce qui est à peine transposable. Et c’est une réussite. Poursuivons à la lecture de l’argumentaire de presse, qui se fait plus précis encore : « Car pour David Sire, cette confrontation avec celui qu’il appelle le Tordu et cherche à apprivoiser renvoie à la part obscure qui est en chacun de nous, et à la nécessité, pour nous accomplir, de partir à la rencontre de ce gouffre inconnu. Au terme de la quête, une seule invitation : exister encore, chercher encore, faire avec, encore et encore. Bégayer l’obscur nous parle de notre soif de liberté et d’unité intérieure. Et de cette merveilleuse anagramme qui nous attend, blottie derrière le mot audace : cadeau. »Vous le savez et le saurez plus encore : Sire et Cerf n’ont pas fini de vous surprendre, de bousculer les codes établis, de se questionner, de nous questionner tout autant.

 

David Sire & Cerf et Baudoin, Bégayer l’obscur, livre-cd, Sélénote 2022. Le site de David Sire, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’eux, c’est là.

 

« Bégayer l’obscur – Teaser » : Image de prévisualisation YouTube

 

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