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La collection hiver de Debout sur le zinc

Debout sur le Zinc (photo de presse)

Debout sur le Zinc (photo de presse non créditée)

Dixième album studio pour Debout sur le zinc, après le Vian debout de 2019, leur épatant hommage à Boris Vian. Une belle galette de quatorze morceaux, écrite comme d’habitude par Simon Mimoun ou Romain Sassigneux, intitulée L’importance de l’hiver.

Un joli titre d’album, empreint d’espoir et de résilience. Une sorte de sagesse, pour nous rappeler que l’hiver est nécessaire à la naissance du printemps. L’espérance est un plat que se mange froid, nous chante le groupe, et « quand vient le temps de l’hiver, entends au loin chanter le vent d’été ».

C’est dans une folle sarabande musicale que la formation nous emmène. Le rythme est roi, mêlant le rock, le reggae, le swing, voire le zouk, sur lesquels viennent se greffer des sonorités de fanfares ou de musique traditionnelle. Un emballant melting-pot, marque de fabrique de ce pilier de la scène alternative. Les admirateurs de la première heure ne seront pas dépaysés, les novices tomberont sous le charme.

Pourtant, si la musique porte au sourire et à la danse, les paroles adoptent le plus souvent le noir comme toile de fond. Le morceau d’ouverture, par exemple, Plus rien à perdre, si entraînant avec son banjo festif, n’est rien moins qu’un regard sans illusions sur l’âge adulte : « Moi qui voulais voler / Nager dans l’océan / Me voilà qui trompe / Temps et ennui / Devant mon écran / Osez observer dans le miroir / L’inconnu qui peu à peu, tous les soirs / Vient me remplacer ». Seront de même abordés le portrait d’un Élu, dans lequel il n’est pas interdit de retrouver les traits d’un président (« C’est l’heure, il va falloir que tu arrêtes / De croire qu’on est les bras et toi la tête ») ou un mal insidieux et mystérieux qui vient ronger un corps ou la société elle-même (qui est ou quel est ce  « monstre insensible / Qui sévit là / Cruel mais pas invincible » ?). Avec Passe me voir sont évoqués l’abandon et la solitude des seniors dans nos sociétés modernes (« Quand j’aurai vieilli à l’occidentale / Quand je serai vieux à ma table bancale »), tandis que W questionne le suicide et Un orage la rupture amoureuse. Avouons-le : on a déjà connu plus gai…

300x300La lumière vient heureusement dissiper ces nuages sombres le temps de quelques morceaux : Le yin et le yang est une radieuse déclaration d’amour et Reste là son pendant excessif, Petite pause une invitation à se retrouver, Ça va aller un encouragement au combat contre les extrémismes… Enfin, comme issue d’une comédie musicale, portée par un banjo exaltant et un galvanisant violon, la chanson Du balai nous donne le meilleur conseil qui soit : « Du balai du balai / Du balai dans ta vie / Du balai du balai / Les ennuis s’enfuient ».

L’importance de l’hiver tombe à pic pour nous réconforter face aux frimas persistants. Un disque qu’on écoute distraitement avec la banane ou attentivement avec la mine plus grave. Dans les deux cas, du tout bon !

 

Debout sur le zinc, L’importance de l’hiver, DSLZ/Baco Distribution, 2021. Le site de Debout sur le zinc, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’eux, c’est là.

« Plus rien à perdre » : Image de prévisualisation YouTube

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