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Renan Luce, la symphonie achevée

Renan Luce (photo d'archives Vincent Capraro)

Renan Luce (photo d’archives Vincent Capraro)

Bruxelles, le W:Halll, 28 octobre 2021,

 

Le grand rideau masque la scène. De nos sièges, nous entendons les musiciens s’accorder, comme à l’opéra. Bruit de fond magique, délicieux prélude aux plaisirs qui nous attendent. Ce soir, Bruxelles accueille l’ultime date de la tournée de Renan Luce accompagné de son Sinfonia Pop Orchestra. Dernière chance donc de voir l’artiste breton en toute grande formation.

Un frisson parcourt l’assistance lorsque s’ouvre le rideau, dévoilant l’impressionnant équipage. On nous avait annoncé 16 musiciens, alors on les compte machinalement. Côté jardin, la batterie, le piano et la contrebasse forment un ensemble à part. Côté cour, juché sur son estrade, l’orchestre en lui-même, où les cordes l’emportent nettement sur les bois et les cuivres. Seize en tout, le compte est bon ! Et la vedette elle-même, déjà présente, assise dans un coin, la guitare à la main. Le vent fou, extrait de son dernier album en date, ouvre la danse et nous emporte immédiatement. La soirée va être magique.

A Bruxelles (photo Pol de Groeve)

A Bruxelles (photo Pol de Groeve)

Durant pas loin de deux heures, Renan Luce va nous emmener ailleurs. Voyage dans le temps, d’abord, avec ce grand ensemble qui nous ramène aux années 50, quand les bossas, valses et autres boléros menaient la danse. Des orchestrations classieuses et chicos, tellement éloignées des standards actuels. Nous sommes plongés dans une ambiance nostalgique, dans un cocon musical rassurant, dans un bien-être musical si doux à vivre.

Voyage dans le coeur de l’artiste, ensuite. C’est que les chansons du quatrième album, qui forment le fond du récital, écrites pour être chantées dans un tel écrin, sont paradoxalement très intimistes. Rupture, chagrin, regrets, nostalgie des débuts, résignation et fatalité, tels sont les thèmes guère joyeux qu’abordent ces morceaux. Des textes à l’écriture délicate, parsemés de jolies trouvailles (comme ces « sommeils à deux adresses » pour évoquer l’enfant du divorce), où l’artiste nous décline ses pannes sentimentales jusqu’à la guérison attendue (A bientôt, renouveau). Des chansons forcément moins immédiates que La Lettre (logique tête de liste à l’applaudimètre), que le public écoute pourtant avec attention et applaudit chaleureusement.

Voyage dans le répertoire, enfin, Renan Luce veillant bien évidemment à ne pas décevoir le public venu pour ses chansons anciennes. Son premier album, avec ses tubes à la pelle (celle de Monsieur Marcel), est particulièrement de la partie. Avec une épatante version des Voisines, ou ce Lacrymal Circus toujours tant apprécié, idéal – dixit le chanteur lui-même – pour se revigorer, après un lot de titres particulièrement mélancoliques. Seront ressortis également de leurs tiroirs Le Clan des miros, J’habitais là et Courage. Dans des versions généralement bâties sur le trio batterie-contrebasse-piano (Mathieu Gayout, Olivier Smith, Christophe Cravero), excellentissime, auquel vient s’adjoindre tout ou partie de l’ensemble classique. Des orchestrations jazzy et enlevées, brillamment menées, qui font claquer des doigts et lever le public.

(photo Pol de Groeve)

(photo Pol de Groeve)

Renan Luce nous quittera sur son dernier (demi) succès : On s’habitue à tout. Ses remerciements aux treize musiciens classiques qui l’ont accompagné dans cette aventure de deux ans seront particulièrement empreints d’émotion. La tournée parallèle, avec le trio précité (et un quatrième comparse supplémentaire), se poursuit encore quelques temps. Vous avez loupé la grosse machine ? Foncez voir la formation réduite. Ce que nous avons pu en goûter nous permet de vous affirmer, sans l’ombre d’un doute, que vous passerez une excellente soirée. On s’habitue à tout, surtout au talent de Renan Luce.

 

Le facebook de Renan Luce, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

Une galerie photo « Renan Luce », par Vincent Capraro.

« On s’habitue à tout » : Image de prévisualisation YouTube

« La lettre » : Image de prévisualisation YouTube

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