CMS

Thomas Monica, adoptez-le

Thomas Monica Photo presse

Thomas Monica Photo presse

En 2020 sortait l’album Le paradoxe de l’Utah, mixé par Ian Caple, très impliqué dans ses préoccupations écologiques, comme une présentation de cet artiste complexe aux textes fouillés, aux musiques riches mêlant pop-rock, rap, électro subtil et influences de ses origines kabyle et italienne.  Bien visible dans sa chanson Aux entrelacs, à son grand-père. « Ah cette haine qui régit nos degrés d’origines / Tu as trop de peurs en toi / Suis Eros qui te mène aux entrelacs de nos ADN d’autrefois ».

Figurant en duo avec M sur l’album Ils, dans la chanson Ma mélodie, retenu par Vanessa Paradis pour faire ses premières parties, composant pour Yara Lapidus, il profite du confinement qui l’empêche de défendre son album sur scène (alors qu’il était signé par Rider, le producteur de Dyonisos entre autres) pour écrire de nouvelles chansons à partir d’un premier titre. Aussi puissant que dansant, L’effondrement « Pourquoi lorsque l’on est enfant le temps passe si lentement / Les grands gourous attisent les braises jusqu’à la dérive / Les grands gourous s’hypnotisent sur les flammes de notre sottise » nous évoque la crise sanitaire mais a été pensé bien avant, prémonitoire de « nos fondements qui s’écroulent », dans le souci de l’évolution mortifère de l’environnement.

Monica Thomas 2021 ulysse EPCinq titres plus une intro, toujours mixés avec Ian Caple, qui suivent la trame de l’Odyssée pour évoquer un monde qui se cherche, mais aussi ses tensions intimes (Primitif) accentuées par le confinement (Calypso) et sa récente paternité (Ulysse). Il y joue tous les instruments, à l’exception du violoncelle interprété par Anais Bodart.

La chanson la plus sombre liée à son enfance (élevé par ses grands parents, une mère absente, un père inconnu) s’intitule Moly, du nom d’une plante magique offerte à Ulysse par Hermès comme antidote contre la noirceur du monde, avec cet aveu cruel « Tu me l’as dit je n’étais pas désiré mais le désir n’est finalement pas né sous le poids des années. » Elle reprend la virtuosité des mots du rappeur sur un fond de guitare andalouse, sur une mélodie hommage au concerto numéro 3 de Rachmaninov. Elle continue l’histoire déjà contée dans Les esquimaux du précédent album « Aucune photo de ma mère qui m’enlace ».

Encore une fois, preuve est faite qu’un album extrêmement personnel nous touche au plus profond de notre humanité. Révélation tant par la forme achevée du texte souvent sombre, que la musique plus joyeuse en contraste, et le concept. On attend le deuxième album de ce
Faux rêveur attachant !

Thomas Monica, Ulysse, TMCORP/Modulor, 2021

Le site de Thomas Monica, c’est ici

« L’effondrement » Image de prévisualisation YouTube
« Moly » Image de prévisualisation YouTube
« Calypso »Image de prévisualisation YouTube

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives