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Stéphane Zelten, causes hexagonales et rythmes tropicaux

Stéphane Zelten (photo non créditée)

Stéphane Zelten (photo non créditée)

Le contenu est conforme à l’étiquette : « vague à l’âme tropical ». Salsa, reggae et meringué y sont au service de textes chaloupés. Il suffit de poser ce disque sur la platine pour faire le voyage, s’imaginer prendre l’avion même en restant sur le tarmac. C’est dire si on peut se dispenser de cette pochette et ce livret, plutôt ratés, aux photos banales qui pour le coup font trop « clichés »…

« Il y a les morts et les vivants / Et il y a ceux qui partent en mer… » ainsi débute le premier titre, Solitaire. Cet aphorisme d’Aristote avait nourri L’Ostendaise de Brel et le A suivre de Lavilliers : la chanson aime à recycler… Comme ce Né quelque part que Zelten reprend à Le Forestier, sans les moyens d’une grande production mais avec élégance.

Je citais Lavilliers et c’est vrai que le dosage, j’ose dire la posologie, de ce disque y font penser plus d’une fois : c’est plein de causes qu’on n’ose pas tout à fait perdues et de musiques tropicales (d’amour aussi, comme cette « fleur sauvage de la rue, tatouée au bas des reins… »). C’est évident à l’écoute de Crève : « Travailler, travailler / On veut juste travailler / Travailler, travailler / Et encore travailler » qui nous ramène aux fameuses mais désœuvrées Mains d’or. Ça l’est tout autant avec Ma liberté chérie, chérie qui est de plain-pied dans l’actualité hexagonale, dans cette République tentée par une monarchie autoritaire et tout à l’égo, comme le fait régulièrement le Stéphanois : « Nos journées légères ont du plomb dans l’aile / Où vas-tu ma France ? / Toi qui était si belle ». Un portrait de notre pays assez déprimant (mais chanté sur des musiques tropicales !) qu’on aimerait contrecarré par la judicieuse reprise des Fabulous Trobadors qui suit, Demain demain, au rythmes qui, cohérence géographique, passent de l’occitan au brésilien : « Demain c’est la terre promise / Demain c’est là le paradis / Demain en demain s’éternise / Demain fuit, qui le poursuit ».

Vague-a-l-ame-tropicalC’est un disque agréable, séduisant même, qu’il nous faut écouter les yeux fermés, en imaginant les paysages (et les révoltes) qui vont avec : « Viens voir ailleurs si j’y suis » nous chante même Zelten. Disque manifestement inspiré par l’art et la manière d’un bien plus connu que lui (tous les ingrédients y sont, tous), mais pas moins intéressant. Faut dire que Zelten (qui partage avec Karimouche, le savez-vous, la particularité d’être mi-Kabyle mi-Charentais) a une production discographique soutenue depuis déjà quinze ans (ce disque est le sixième), qui a fait ses preuves. On attend désormais de voir vivre ce Vague à l’âme tropical sur scène : a priori c’est là qu’il doit pouvoir s’exprimer le mieux.

 

Stéphane Zelten, Vague à l’âme tropical, Zagalam/Baco Distrib 2021. Le facebook de Stéphane Zelten, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

 

« Crève » : Image de prévisualisation YouTube

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