LeHache, bien six-cordes à son arc

Chris LeHache (photo non créditée)

Son précédent et premier album, Né !, s’est hissé à la treizième place (sur 237 productions), du réseau Quota en octobre 2019. Si cette position avantageuse lui a fait chaud au cœur, elle nous fait plaisir pareillement, nous qui avions alors apprécié et chroniqué ce prime opus. Voici le second, Les Rencontres, forcément très attendu, au visuel magnifié par une toile de Sylvie Coupé-Thouron (d’autres de ses œuvres figurent dans le livret), bel augure qui incite plus encore à l’écoute. Chris LeHache aime à se qualifier de « desperado hexagonal » qui a « choisi la six cordes plutôt que le six-coups et les balles pour bâtir sa légende ». Ce n’est certes qu’un élément de com’ mais, en cette part quelque peu souterraine de la chanson, il n’est pas inutile de titiller la curiosité des rares journalistes acquis à la cause. Desperado donc, forcément rebelle, à la cartouchière pleine d’alexandrins, qui mitraille en des textes gourmands pour la plupart co-écrits et co-composés avec son complice de longue date Gérard Viry. Des textes, à quelques rimes près (comme ce Talkin’ global security blues où il met même en scène le ministre Darmanin) loin du brouhaha de ce monde, qui nous reposent de toute agitation, s’étonnent et se réjouissent de l’eau qui dort, de l’échappée d’un oiseau, de l’Aubrac, d’une nuque altière, et se font gardien du vent et de tous ses secrets… Une voix légère, intonations joyeuses, une douce poésie… tant qu’on se dit qu’il doit souvent chantonner Trenet. Et tout aussi sûrement ses figures tutélaires où on retrouve des Kerouac, Hugo, Guthrie, Dylan, Miller, Villon, Hugo… Allwright sans doute aussi. Même Éric Frasiak qui se retrouve ici figurant d’un de ses titres.

Chris LeHache est un souffle nouveau agréable sur la chanson, musiqué avec un art accompli de sa six cordes et une culture musicale pour le moins voyageuse servie par percussions, trombone, flûte à bec et violon, accompagnement aussi sobre qu’efficace. Au hasard des plages, on a plaisir à retrouver sur deux titres, Loin de l’hiver et Alphonse & Juliette, la chanteuse Diez, en des duos l’un puissant l’autre drôle, tous convaincants.

Amis du bel ouvrage, le doute n’est pas permis : soyez certains qu’investir dans LeHache est des plus judicieux. Du reste, il me semble vous l’avoir déjà dit : ma voisine Germaine, LeHache elle aime !

LeHache, Les Rencontres, autoproduit/InOuïe distribution 2022. Le site de Chris Le Hache, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

« Les Rencontres » : 

« Tranche de vie en studio 2″ :