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Alan Stivell, album de saisons

AMzer Alan StivellStivell est sans âge. Il a celui des temps anciens, du passé composé, comme celui de l’inconnu, du futur antérieur.

Son actuelle tournée – dont ce nouvel opus est le prétexte – est celle du 50e anniversaire du professionnel Alan Stivell, sachant qu’Alan Cochevelou se produit depuis bien plus longtemps que ça. Il n’avait que 9 ans à son premier concert de harpe celtique : c’était il y a 62 ans.

Le bilan de Stivell est à ce jour impressionnant, puissant, novateur. Il est un des plus grands musicien au monde, a posé avant tout le monde les bases de ce qui est devenu la wordmusic : lui parle de musique globale, dans l’espace et dans le temps. En 24 albums, il ne nous a jamais fait le même album, nous déconcertant parfois, nous intriguant souvent, bousculant nos certitudes, brusquant notre curiosité qu’il sait mieux que quiconque susciter.

Cette fois-ci c’est pure poésie et se veut être un discret rappel à son album Trema’n inis (Vers l’île), de 1974 : le rythme des saisons, la course et les couleurs du temps, le temps qui passe, la sérénité qui s’en dégage… Aux premières notes de harpe s’adjoint le chant d’oiseaux. Le choix de Stivell s’est porté sur des poètes qu’il tient pour majeurs, dans différents pays. Des poètes japonais pour des haïkus « aériens » : « de la Bretagne au Japon, il n’y a qu’un continent. Si familières sont les gammes du Levant. Rien n’arrête le parfum des cerisiers en fleurs » commente-t-il. Un breton (Bruno Geneste), un irlandais (Séamus Heaney), un autre de langue française et anglaise (Samuel Beckett), un franco-occitan (Laurent Bourdelas) et deux « apprentis-poètes » dont lui-même, tel est le générique des plumes qui vont caresser ses harpes et son chant, des improvisations d’abord, déconstruites puis reconstruites par le jeu du harpiste allié à l’électronique : « J’aime faire croire à tout autre chose qu’une harpe » ajoute-t-il. Nous sommes dans une musique électro, pop et folk qui s’invente à nos oreilles, labourant d’autres chants encore, faisant culture de singulières émotions glanées d’un peu partout, là où s’offre sans entrave l’intelligence de la musique et celle de l’oreille.

Un remarquable album encore qui, au moins le temps de l’écoute, vous affranchit du tumulte du monde, de la folie des hommes. Il est bon, parfois, souvent, de se ressourcer avec Alan Stivell.

 

Alan Stivell, AMzer, Keltia3/World village/Harmonia mundi 2015. Le site d’Alan Stivell, c’est ici. Image de prévisualisation YouTube

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