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Stavelot 2022. Les Fils du Facteur, comme une lettre à la poste

Les fils du facteur Photos ©Benjamin Georges

Les fils du facteur Photos ©Benjamin Georges

Abbaye de Stavelot, « Une chanson peut en cacher une autre », 29 octobre 2022,

 

Il est habituel que le concert de clôture des festivals soit plus axé sur la fête et le délassement, comme pour remercier les spectateurs de s’être concentrés les jours précédents et leur donner matière à défoulement.

L’édition 2022 de Stavelot n’a pas failli à la règle. Voici donc, en provenance d’Helvétie, le groupe Les Fils du Facteur, dont le patronyme s’affiche fièrement sur une enseigne lumineuse en fond de scène. Quatre gars venus nous offrir leur « chanson française, mais suisse ». Une formation bien rôdée, qui maîtrise parfaitement l’espace scénique et nous propose un set construit avec intelligence, alternant chansons festives et morceaux plus nostalgiques ou sentimentaux.

fils du facteur 2fils du facteur 3Comme toujours avec ce style musical, l’humour est de la partie. Dans les chansons comme dans les intermèdes. Un humour teinté d’autodérision pour ce groupe qui se présente comme « un boy’s band de bric et de broc », dont le chanteur oublie systématiquement le prénom du claviériste ou dont les autres membres prennent plaisir à saboter une histoire qu’il tente en vain de nous raconter. On sourit donc sans se forcer devant tant de sympathie et de bonne humeur. Sans oublier de battre du pied ou de taper des mains face à ce déferlement de rythmes mêlant le contemporain des synthés et la tradition de l’accordéon, puisant dans le rock, la bossa nova, le slow ou le funk.

A l’analyse pourtant, les thèmes abordés dans les chansons ne respirent pas la joie de vivre. La société moderne en prend pour son grade : nouvelles addictions aux écrans et réseaux sociaux, catastrophe écologique imminente, peur de la mort et de la maladie, hyper jalousie, consumérisme forcené… Des sujets graves, mais abordés sous l’angle de l’ironie anti-dépression. Ce qui n’empêche pas la conclusion inéluctable : Le futur c’était mieux avant !

fils du facteur 4Entre deux bulles de colère distanciée, la nostalgie trouve sa place, avec cette jolie ballade Ostende ou la chanson d’amour Savannah, sans compter cette surprenante reprise (a priori improvisée) du Dis, quand reviendras-tu ? de Barbara.

Une soirée passée avec Les Fils du Facteur, c’est donc l’assurance d’un excellent moment en compagnie d’un groupe aguerri, débordant d’énergie, soudé et au sourire désarmant, doté d’un répertoire à la fois joyeux et doté de sens. Des musicos qui assurent, un chanteur qui a de la voix, de l’humour pince-sans-rire à tous les étages. Voici un secret de la Suisse que Stavelot a bien fait de révéler. Demain, on s’attaque aux banques !

 

 

 

 

ET AVANT…

Héron 1Le premier concert de la soirée était assuré par le bruxellois Arnaud Héron. De la pop indolente par un baba-cool new look, qui nous chante la douceur de l’été, le farniente dans les calanques ou l’esclavage du boulot. Dans son cas pourtant, le travail est encore bien nécessaire pour nous présenter un produit davantage fini, qu’il s’agisse des chansons, des arrangements, des enchaînements ou de la présence sur scène… Copie à améliorer.

 

Le site des Fils du Facteur, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.

Le facebook d’Arnaud Héron, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

 

Les Fils du facteur « Le Futur » : Image de prévisualisation YouTube

Arnaud Héron « J’attends le soleil » : Image de prévisualisation YouTube

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