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Antraigues 2023. Frédéric Fromet, toute honte bue

Frédéric Fromet à Antraigues (photo Bruno Kreitz)

Frédéric Fromet à Antraigues (photo Bruno Kreitz)

14 juillet 2023, Festival Jean-Ferrat, Antraigues sur Volane,

 

« J’ai souvent honte de ce que je chante » nous prévient-il à l’entame de son récital. Il y a de quoi ! Car, à ce moment, lui seul sait ce qu’il va nous faire subir, nous pas encore… Ce sera un feu d’artifice, normal pour un 14 juillet. Vous dire que Frédéric Fromet a fait l’unanimité, non. Même discrets, refoulés, il y eu quelques grincements de dents, des qui rongent leur frein en attendant l’issue fatale des Picards à venir. Mais ce fut quand même un succès, que dis-je ? Un triomphe, par un public hilare qui ne mesure pas son ovation !

Seuls les auditeurs de France-Inter, tous chagrins de l’éviction quotidienne de Charline Vanhoenacker et de son émission dont laquelle officiait notre pitre, le connaissaient. Pour tous les autres sur cette place, ce fut une découverte, comme un cheveu sur la soupe. D’autres que moi, moins polis, parleraient d’un poil de cul, plus raccord avec ses propos.

Chanteur et humoriste (dans l’ordre que vous voulez), il est tant bulldozer que kärcher et sulfateuse à la fois, bombe à neutrons même. Il ne respecte rien, est souvent limite, brocarde un peu tout le monde, tous les sujets : extrême-droite, sexualité, éducation nationale, chasse, réchauffement climatique… tout ! Son inspiration ? Dans le quotidien et il n’a que le choix. Puisant dans la pire des mentalités, des régressions, des lepénisations de ceux qui abdiquent leur liberté de leur plein gré. En un mot comme en cent, Fromet doit regarder Cnews et toutes les productions Bolloré pour mieux s’en inspirer et tirer à vue. Le pauv’, il ne finira jamais à Canal+ ou chez Hanouna, pas même au JDD !

En plus, Fromet cartonne ses collègues du chaud bise : peu y échappent et ce chamboul’tout en est réjouissant. Il pétitionne pareillement : un problème, une pétition.

C’est que d’la création, avec parfois, des goguettes, comme L’amour du fisc, sans risque. De la chanson osée : j’ai vu aux premiers rangs des parents bouchant les oreilles de leur enfant… Lucide et hélas visionnaire, il nous décrit un monde en pleine folie et ce n’est pas, ou plus, de la science-fiction : « Vivement demain / Quand il n’y aura plus d’humain / Les caisses automatiques / C’est tellement plus pratique ! »

Avec sa voix de mue jamais achevée et ses efficaces musiciens, l’un au clavier et à l’accordéon, l’autre à la contrebasse, Frédéric Fromet poursuit une tradition un peu marginale de la chanson : là où humour et culot, politique et rentre-dedans font idéal ménage. Il y a en lui l’héritage de Font & Val et, sur certains sujets comme sur la chasse, d’Henri Tachan. C’est remarquable autant que remarqué, c’est carrément jouissif !

 

Le site de Frédéric Fromet, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

 

« L’Amour du fisc » : Image de prévisualisation YouTube

« C’est une maison d’vieux » : Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à Antraigues 2023. Frédéric Fromet, toute honte bue

  1. Le chameau 22 juillet 2023 à 14 h 08 min

    Ah excellent Frederic Fromet! Pour ma part je l’ai découvert au hasard de mes pérégrinations dans les allées de la fête de l’Huma sur une petite scène et ce n’est qu’après cette découverte que j’ai appris qu’il était régulièrement sur Inter

    Répondre

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