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Carmen Maria Vega nous la rejoue Boris Vian

 

Carmen Maria Vega

Carmen Maria Vega (photos Chloé Jafe)

Avant d’interpréter le rôle vedette dans le Mistinguett, reine des années folles au Casino de Paris en 2014, puis au Comédia l’année suivante, avant d’interpréter David Bowie lors d’une tournée-hommage internationale, avant d’incarner Lady Capulet dans la Roméo et Juliette de Presgurvic à Taïwan et en Chine puis de participer aux concerts australiens de Paris Combo, la Lyonnaise Carmen Maria Vega s’était, le temps d’un disque suivi d’une tournée, mis en bouche Boris Vian (elle l’avait déjà interprété en 2009 sur une compilation tribute à Vian).

Spectacle qu’elle reprit l’an passé au Café de la danse, toujours à Paris, en un mélange de théâtre, de chansons, de danse et de burlesque. La presse rivalisa de dithyrambe…

Voici un nouvel enregistrement, plein plus copieux que le précédent (quatorze titres, dont seuls cinq sont communs, toutefois réenregistrés, réorchestrés) où, encore et toujours, elle supplie Boris de lui faire mal.

CMV cover CDRetrouvailles donc avec le touche à tout que fut Vian, le trompinettiste et écrivain, indémodable auteur d’un paquet de chansons au premier rang desquelles trône Le Déserteur (que Carmen Maria chante aussi) qui sert désormais de matrice à nombre de chanteurs s’essayant parfois maladroitement à l’épistolaire. C’est d’ailleurs le côté pluridisciplinaire de Vian qui séduit la Vega : ça lui parle, lui ressemble, elle qui ne fait de son côté que ça, rétive semble-t-il à l’art unique. C’est vrai que rien ne nous oblige à n’être qu’acteur, que chanteur ou qu’écrivain. Elle même est l’auteure d’un livre, Le Chant du bouc (Flammarion) dont elle songe à l’adaptation cinématographique. Elle songe aussi, dit-on, à la création d’une revue érotique : juré qu’elle pourra y publier quelques textes croustillants de Boris Vian comme ce Strip Rock qui entame le nouveau CD : « Oui mais maint’nant qu’j’ai commencé / Tant pis pour vous, faut y passer / Je vais / Dégrafer le reste / Et tant pis pour la pudeur / Je vais / Achever d’un geste / De vous dévoiler mon cœur / Je vais / Prouver sans conteste / Que tout est à la hauteur / Le porte-jarretelles / Les bas nylon fin / Le soutien-gorge noir / Et voilà que soudain / Sans prévenir personne / Le projecteur s’éteint ! Ben, zut, alors ! »

Les Joyeux Bouchers, Barcelone, La Complainte du progrès, Complainte de Mackie, S’il pleuvait des larmes, J’coûte cher, Je bois, Ne vous mariez pas les filles… les titres s’enchaînent sur une musique parfois surchauffée, toujours délicate, dont les amples notes virevoltent. On tiendra ce disque pour pure friandise, bel hommage à Vian, plus que ça même : Carmen Maria Vega renoue le fil parfois distendu entre l’auteur de L’Arrache-Cœur et de Je suis Snob (qu’elle chante « je suis snobe ») et nous, de le remettre au premier plan, le seul qui vaille. Ce disque est une vraie réussite, le spectacle l’est tout autant.

 

Carmen Maria Vega, Fais-moi mal Boris Vian ! At(h)ome 2023. Le site de Carmen Maria Vega, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a dit d’elle, c’est là.

 

« Le Déserteur » : Image de prévisualisation YouTube

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