Yves Jamait « Carcasse »
(…) J’ai commencé par deviner En arrivant vers quinze, seize
À sentir un certain malaise
Qu’on n’était plus bien accordées
Toujours on se contrariait,
Tu dévorais, j’étais frugale
Et je nourrissais tes fringales
Un mauvais jour, j’ai découvert,
Ton grand nez, j’ai trouvé ça moche
Mais tu m’as dit « Pauvre caboche,
Regarde un peu, tu as les yeux verts »
On s’épiait devant la glace
J’avais les peurs, toi les audaces,
On ne pouvait rien décider
En somme
C’est moi qui me méfiais des hommes
Et toi qui les désirais comme
Une grand-voile à ton voilier (…)
Yves Jamait
Paroles et Musique Anne Sylvestre. Original extrait de l’album « Dans la vie en vrai », 1981
Septième Rendez-vous Sylvestre avec Yves Jamait et Samuel Garcia au piano et aux arrangements, Yvon Chery à la Contrebasse, Mario Cimenti à la batterie (et aux chœurs), toujours réalisé aux Studio Ferber par Paul Chabot dans un bel arrangement jazz et des images en clair-obscur dignes de Georges de La Tour (1).
Yves Jamait chante la première version de la chanson, avec « J’espère qu’à notre chemin / Il n’y a qu’une moitié de faite / Je nous vivrais bien d’autres fêtes », par la suite (au Trianon, septembre 2017) Anne a chanté « Je sais bien qu’à notre chemin / Y a plus d’une moitié de faite / Mais j’nous vivrais bien d’autres fêtes ». La chanson est issue du quatorzième album pour adultes d’Anne Sylvestre. On a rarement écrit un dialogue aussi puissant avec son propre corps, traduisant autant la distance que l’on peut avoir avec un corps omniprésent que l’on ne contrôle pas toujours, que l’attitude face aux apparences ou au temps qui passe. Un texte décalé, aussi profond que plein d’humour, de vie et d’espoir.
(1) Peintre lorrain du début du XVIIe siècle, actuellement en exposition au Musée Jacquemart-André à Paris du 11 septembre 2025 au 25 janvier 2026.


Commentaires récents