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« Servir la chanson, pas se servir de la chanson ! »

Pierre Lapointe, le lauréat (photo DR)

On va bientôt (mais pas ici, pas sur ce blog !) parler en abondance du concours Eurovision de la Chanson, pour lequel les bookmaker anglais pronostiquent semble-t’il la victoire du candidat français.
Parlons plutôt d’une autre récompense, de valeur celle-ci, même si elle est loin d’être un passe-droit pour s’incruster ensuite sur tous les écrans télé. C’est le Prix Raoul-Breton de la francophonie. Et le lauréat, cette année, en est le québécois Pierre Lapointe.
Il a été choisi parmi les artistes de la programmation 2011 répondant aux critères de sélection par vote d’un jury composé des membres de la Fédération des Festivals de Chansons Francophones, d’un représentant de la Sacem et d’un représentant des Editions Raoul-Breton. Cette fédération rassemble actuellement 23 festivals situés surtout en France mais aussi, évidente francophonie, en Suisse, en Belgique et au Canada. Le président en est Laurent Boissery, directeur du Rabelais, à Meythet, et organisateur du festival « Attention les feuilles ! » 23 festivals qui militent ardemment pour une idée précise de la chanson, pour son développement. Faut-il préciser que dans la liste (cf en bas de cet article) Bourges n’y est pas ? Notons le sympathique slogan qui vaut adn en cette fédération : « Servir la chanson, pas se servir de la chanson. » Nombre d’autres festivals ou de programmations culturelles, nombres d’émissions radio et télé pourraient utilement le méditer.
La remise du prix aura lieu le 4 juin, lors du festival « Alors… chante ! » à Montauban, à l’issue du salon « réunissant les professionnels du secteur musical. »

Le site de la Fédération des Festivals de Chanson Francophone, c’est là. La FFCF est composée des festivals « Aah ! les déferlantes » à Portes-lès-Valence, « Alors… chante ! » à Montauban, « Chansons de parole » à Barjac, « Mars en chanson » à Charleroi, « Coup de cœur francophone » à Montréal, « Festival Chantappart » dans les Pays de Loire, « Festival de la chanson » à Tadoussac, « Festival international de la chanson » à Granby, « Festival Sémaphore » à Cébazat, « Le 6e son » à Liévin, « L’Estival » à Saint-Germain-en-Laye, « Le Chaînon manquant » à Figeac, « Attention les feuilles ! » à Meythet, « L’Air du temps » à Lignières, « Les Francofolies » de La Rochelle, « Les Vibrations » à Flers, « Musicalarue » à Luxey, « Les Musicales » de Bastia, « Les Nuits de Champagne » à Troyes, « Pause guitare » à Albi, « Printemps de la Chanson » dans l’Orne, « Printival Boby-Lapointe » à Pézenas  et « Voix de fête » à Genève.

Une réponse à « Servir la chanson, pas se servir de la chanson ! »

  1. joan 12 mai 2011 à 18 h 48 min

    Aïe! Quitte à passer pour l’esprit chagrin de service, je viens de jeter un tympan attentif aux clips de ce Lapointe, et l’ai trouvé fort émoussée, cette pointe. Ca casse pas trop pattes à un canard de l’Anticosti.
    Je retourne dare_dare me repasser un vieux Vigneault des années 60 ou 70.
    La bordée étant lâchée et la barge québécquoise dûment coulée, soyons plus constructifs et tentons une analyse: pourquoi ce déclin ? Pourquoi, à l’instar de la chanson française, la québecquoise n’en fini ,elle aussi,de couler lamentablement dans les eaux du Saint-Laurent, à défaut de celles de la scène, de la seine ou de nos glorieuses rivières ? Trop lestée d’à peu près, de concessions au chobiz, de mélodies banales, de voix impersonnelles et de textes à l’avenant ? La faute à l’infecte et très funeste Plamondon ?
    Eh bien cela n’est peut-être du qu’à une mutation de société. Bref un fait sociologique dont on ne peut leur tenir rigueur, seul des caractères supérieurs pouvant échapper à l’air -ressassé-de leur époque.
    On pourrait donc penser que jadis les chanteurs s’abreuvaient, dès leur jeunesse, à la culture la plus exigeante: poésie, littérature, musique classique, et chanson puisant ses racines dans un terreau immémorial, mais aussi à leur contact vivant et charnel avec l’âme du peuple, dont ils savaient devenir, l’espace d’une chanson , d’un disque ou d’un concert, la vivante incarnation.Cela fécondait leur art qui de mineur s’élevait alors parfois, et pour certains souvent, à la hauteur du sublime. Alors qu’à présent, les jeunes pousses poussifs qui prétendent à porte-paroler l’esprit du peuple n’ont guère biberonné qu’à la tétine mollasse de la world-culture et au robinet d’eau saumâtre de la variété dite « internationale », sans guère de culture que celle d’un ersatz très oublié d’un Lagarde et Michard allégé par les réformes successives des diafoirus Folamour de l’Enseignement.
    Foin des lettrés comme Vigneault, ancien élève du séminaire, fi des Leclerc et des Ferré ou de profundis les Couture ou les Lavilliers fous de poésie dès leur jeunesse, kaput les Brel amoureux de mélopées classiques. Les petits nouveaux nés de la chanson, nouveaux niais plutôt, nous dégurgitent donc fort conséquemment, de leur gosier mal nourris, une bouillie tiédasse, dont nulle mouette criarde ne voudrait pour son repas de déchets!
    Et ce qui est le plus effrayant dans ce constat, c’est qu’étant absolument innocents de ce qu’on leur a fait subir, ces petits enfants de choeur n’en moins pas moins terriblement coupables de n’avoir ni la lucidité, sans parler de la modestie élémentaire, d’évaluer leur manque à sa juste valeur pour épargner au moins à des oreilles étrangères le supplice de leur production.

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