Léo de Hurlevent, par Alain Meilland
Mars 1968. Léo Ferré est invité, pour une série de récitals, par la Comédie de Saint-Etienne. Un des jeunes comédiens de cette compagnie, qui ne dédaigne pas la chanson, loin s’en faut (son premier fait d’armes fut d’avoir succédé au futur Bernard Lavilliers, dans un spectacle de chansons et de poésies), va ainsi rencontrer celui qui est son « idole » : Alain Meilland et Léo Ferré feront plus ample connaissance quelques semaines plus tard, à Saint-Etienne toujours. Il est des amitiés qui sont faites pour durer toujours et Meilland se joindra souvent au trio que composent Léo, son secrétaire Maurice Frot et le pianiste Paul Castanier (*). Les rencontres seront nombreuses, au hasard de leurs vies artistiques respectives. La dernière fois fut en février 1992, sur la scène de l’Olympia, avec notamment Moustaki, Font et Val, Rufus et Jacques Serizier, pour célébrer la mémoire du défunt Castanier. « Si la passion de la scène ne s’est, pour moi, jamais éteinte, je le dois essentiellement à Léo Ferré qui a décidé de mon destin, à qui je dois mon regard ouvert aux poètes et le sentiment d’être toujours resté « debout » » en dira longtemps après Alain Meilland.
Toute sa vie professionnelle, Meilland fut à la fois artiste et au service des artistes. Il fut l’un des co-créateurs du fameux Printemps de Bourges, à ses débuts totalement axé sur la chanson et on se doute bien que Meilland n’y était pas pour rien. Retraité, Alain Meilland est redevenu artiste à temps plein, application du célèbre « travailler plus pour chanter plus ». De toute façon, Meilland ne sait rien faire qu’à créer. Sa prochaine création, il la ressasse depuis longtemps déjà…
En 1980, Ferré avait confié à Meilland une bande magnétique avec les enregistrements des orchestrations des poèmes qu’il avait mis en musique, d’Aragon, de Verlaine, de Rimbaud, de Baudelaire… : « Un jour tu chanteras ainsi avec mon orchestre ». Bel et lourd héritage que voilà, transmission. C’est ce que Meilland chantera, avec en plus une vingtaine de chansons de Ferré en un récital théâtralisé où le chanteur-acteur qu’est Alain dialoguera avec son copain Léo.
Création le 13 mars 2012 dans le cadre de « Neuvy-en-Scène » (à Neuvy sur Barangeon, dans le Cher) puis tournée de mars à juin dans le département du Cher avant une tournée nationale la saison prochaine. Si quatre dates sont réservées à Bourges (du 18 au 21 mars), ce spectacle ne fera pas le Printemps pour autant. Mais c’est vrai que cette méga manifestation s’est très éloignée de la chanson : ses lignes TGV sont désormais très loin de la voix Ferré.
« Léo de Hurlevent », Scénographie d’Aline Meilland-Chertier, éclairages de Mick Bourbon, accompagnement de Meilland par Stéphane Scott.
(*) C’est pas pour tout ramener à ce livre mais on lira cet épisode avec détails dans… Les vies liées de Lavilliers, aux éditions Flammarion.
Alain Meilland présente Léo De Hurlevent au Festival de Gourdon, en 2012 (mise à jour 2024)
très touchée par ce document Alain, ou tu parles de cette rencontre avec l’ami Léo !
Bon vent à toi , et ce spectacle que j’espère voir et entendre dès que ce sera possible..!
Quand à Ferré il continue de chanter en moi et dans la « LUMIÈRE NOIRE » , où je m’obstine encore, toujours, mais avec ferveur et passion à lancer mon chant aux étoiles et tenter de faire entendre et voir ce qui sommeille (en dessous) dans l’or de ses mots et de ses musiques…
Bien à toi l’ami et à plus loin, en chansons..
natasha
A Léo et… à Meilland ! Voir :
http://www.facebook.com/note.php?note_id=10150536279104114